Loin de tout tintamarre médiatique, Call of the Sea a débarqué sur mon téléviseur alors que je surfais sur le GamePass. Intrigué par son visuel style années 30 aux couleurs chatoyantes de toute beauté, je n'ai pu résister... Pouf, quelques minutes après l'installation, me voici plongé dans cette aventure prometteuse qui rappelle un peu celle de King Kong. Norah, que nous allons incarner tout du long, cauchemarde qu'elle est une sirène. Affublée d'une maladie incurable - ou plutôt inconnue - Harry, son mari décide de partir à la recherche d'un remède pour soigner sa femme qu'il aime tant. Problème, le remède se trouverait sur une île paradisiaque non loin de Tahiti, une petite île pourtant réputée maudite. Et de fait, on est sans nouvelles de l'expédition de Harry... Norah aura bien du mal à convaincre un marin de l'emmener sur place. Mais elle y parviendra, et c'est ainsi que le jeu commence.
Ramant doucement depuis sa barque, elle s'approche du rivage, et accoste... Ce premier contact est l'occasion pour le joueur d'appréhender ce qui va devenir son terrain de jeu : une île imposante, majestueuse, à la végétation luxuriante. Une île d'une grande beauté, parfaitement restituée par une direction artistique aux couleurs saturées, notre rétine va exploser ! Les premiers pas posent rapidement les bases du gameplay : dans une vue à la première personne, le joueur explore les environs à la recherches d'indices, de notes, d'objets qui serviront à activer de nombreux mécanismes. Et Norah note tout dans son cahier, ce qui évite nous-mêmes d'avoir à le faire !
Très rapidement, on comprend que l'expédition a sombré dans la folie, Norah découvre une première tombe, puis que le scientifique de la bande est devenu fou pour le limon, une substance qui semble communiquer avec les gens. Après 1 heure un peu pépère, l'intrigue décolle, elle tourne au fantastique et à l'irrationnel, elle vous prend la main. Côté gameplay, la progression se fait toujours selon le même schéma : Norah récolte toutes les informations qu'elle peut trouver d'après ses observations des lieux, des décors, et des objets (des photos par exemple) et les note dans son carnet pour reconstituer un puzzle qui lui ouvrira l'accès à la zone suivante.
Et attention, parce que malgré son charme enfantin, et son atmosphère gentiment surnaturelle - et jamais horrible - l'île paradisiaque propose des casse-têtes souvent casse-autre-chose qui vont mettre vos nerfs à l'épreuve... La tentation sera grande d'aller voir une soluce sur le net. Et c'est d'ailleurs là un peu le point faible du jeu, il y a trop de puzzles ou l'on comprend dès le début ce qu'il faut faire mais où la mise en pratique est un peu hasardeuse. A d'autres moments, sans soluce, je pense que c'est même impossible (aligner des astres, convertir des symboles pour en former de nouveaux, etc). Dommage, sans ses phases longues, fastidieuses - surtout vers la fin - et pas toujours très claires, le jeu serait pour moi un incontournable.
Car oui, l'autre aspect est sa narration, une histoire pas banale, que vous allez traverser sous l'eau et dans l'autre monde, dans le réel ou en flashbacks, et toujours dans des décors grandioses. Sachez-le, Call of the Sea est une machine à générer des screenshots. J'ai mis 4 soirées pour le finir, avec l’obsession de toujours y revenir, et j'ai versé mes 2 petites larmes : l'une triste et l'autre joyeuse quand j'ai retrouvé ma liberté.
Je recommande donc sans hésiter cette enquête tranquille à l'histoire passionnante dans un univers magnifique et fantastique (référence à Cthulu), d'autant plus que le jeu est "gratuit" dans le GamePass. J'ai hâte de connaître le prochain jeu de ce studio espagnol qui pour moi joue dans la cour des grands. A la Edith Finch. Excusez du peu...