Castlevania: The New Generation
7.6
Castlevania: The New Generation

Jeu de Konami (1994Mega Drive)

Le Comte Dracula a été vaincu une fois encore en 1897 par Van Helsing et ses amis dont le fier Quincy P. Morris. Hélas le pauvre américain y a laissé la vie et c'est à son fils (le roman de Bram Stoker nous aurait-il caché des choses ?) de reprendre le flambeau. Bien-sûr les Morris descendent des Belmont et, puisque leur sang bouillonnant ne s'est pas trop dilué et quitte à botter du vampire, le jeune Eric Lecarde, meilleur ami du tout nouveau Vampire Killer est convié à la fête.
Et oui, Castlevania subit un sacré chamboulement avec ce titre : Castlevania sans vrai Belmont et avec deux persos jouables d'emblée, Castlevania sur une console Sega et Castlevania sans Castlevania ! Cette fois, le château de Dracula ne sera qu'une des nombreuses étapes voyant nos héros poursuivre la terrible Elizabeth Bartley (oui c'est Bathory) à travers toute l'Europe en proie à la 1ere Guerre Mondiale elle même causée par cette horrible femme.


Ca c'est pour l'histoire du jeu.
Pour ma part, ce fut l'un des tous derniers jeux que j'ai eu sur Megadrive. Un peu par hasard à un anniversaire en complément de, je crois, La Légende de Thor. Autant dire que c'était un bon anniversaire !
Je n'avais jamais joué à un Castlevania à part sur les Game-Boy disponibles à l'essai en supermarché vite fait sans accrocher. Pas de quoi fouetter un chat donc.
Pourtant il y avait quelque chose. Au début j'avoue ne pas avoir su quoi en penser. Je trouvais le jeu dur, parfois injuste, mais la thématique des vampires, le bestiaire et l'ambiance musicale me faisaient y revenir très souvent. Au final, c'est même l'un des rares jeux qui me faisait rebrancher ma Megadrive en pleine folie PS1 chargée à bloc aux FFVII, Street Fighter Alpha 3, et Silent Hill (Koooonaaaaamiiiiiii).
Je parlais de musiques, et, je ne serais pas le premier à en parler, elles sont ici superbes. Le vétéran de Castlevania s'amusera à repérer les thèmes de ses prédécesseur, ainsi la lignée(Castlevania Bloodlines est le titre US de ce jeu) dont on nous parle ne concerne pas seulement les personnages, mais aussi les jeux. Ca marche aussi avec le titre européen "The New Generation d'ailleurs. Les morceaux originaux ne sont pas en reste, tous sont mémorables avec leur baroque chiptune, heureux présage des superbes thèmes de "Symphony of the Night" dont Michiru Yamane est également responsable.
Le point fort de ce jeu c'est la variété des situations. Au sein d'un même niveau, les astuces de game-design font que l'intérêt se renouvelle sans cesse. Je me rappelle avoir été bluffé par le niveau de Pise et ses effets spéciaux qu'on n'aurait cru possibles sur Megadrive, ou celui du château Proserpina, complètement décalé (ceux qui auront joué comprendront la pauvreté de ce jeu de mots). Et le plus sympa, c'est que selon le personnage choisi, certaines phases de jeu seront complètement différentes, car certains passages ne seront accessible qu'à l'un ou l'autre de nos terribles chasseurs de vampires (et de squelettes aussi et de têtes de méduse et de...). Eric manie une halebarde de la mort lui permettant de faire un super saut de la mort, tandis que John, plus rigide, fouette à tout va comme un vrai Belmont. Je reconnais avoir presque toujours choisi la facilité et n'être venu à bout du jeu qu'avec l'aide du premier héros, l'Espagnol effeminé.
Car avant d'arriver à Dracula, il va y en avoir du monde à tuer ! Ou re-tuer car il y a quand même un beau lot de morts vivants. Le bestiaire est celui des Castlevania classiques, mais les sprites ont tous bénéficié d'une chouette relecture, plus "mature" avec de jolis petits détails comme les petites mouches autour des zombies quand ils déambulent qui m'ont toujours amusés.
Et puis il y les boss ! Castlevania et les boss c'est une longue histoire !
Là c'est un peu la fête. Il y a des boss à la fin des niveaux, au milieu, et même une farandole de boss à la fin du jeu ! Quel bonheur !
Bon, reconnaissons que certains sont moins inspirés que d'autres, le golem de boulons (je ne sais pas comment le décrire ce machin (si, il s'appelle le Gear Steamer comme me l'a soufflé Drunkenbastard)) prête plus à rire qu'autre chose et l'espèce de créature marine en Grèce est un peu moche. D'un autre côté le retour de Medusa, de la Créature de Frankenstein (présente ou pas selon les versions), ainsi que l'apparition de petits nouveaux très réussis comme le gros papillon à Versailles font oublier les plus médiocres.
C'est un peu la même chose pour les niveaux, parfois c'est moche (très moche même) comme toute la partie en Allemagne où on se trouve dehors à flotter sur des plate-formes à engrenages même pas inclues au décor mais juste posées comme ça à la va-vite. Les intérieurs font penser à Shinobi plus qu'à Castlevania avec ce côté technoïde chargé de tapis roulants et de portes automatiques, heureusement que plus loin on reconnaît largement les décors typiques de la légendaire Tour de l'Horloge présente dans tous les Castlevania qui se respectent. (aussi la musique est superbe dans ce niveau) A côté de ça, Versailles est magnifique ! Ses jeux de lumières dans la gallerie des glaces et sa chapelle royale sont un avant goût de Symphony of the Night. On a aussi le droit à de celèbres effets spéciaux, comme des reflets, des rotations et des déformations, mais ça j'en ai déjà parlé.


Premier contact réel avec un Castlevania, j'ai gardé une sympathie infinie pour ce jeu, et pas seulement pour la nostalgie. Il bénéficie d'un charme fou, beaucoup moins maîtrisé que celui d'un Castlevania IV sur SNES, mais indéniable. Ses défauts contribuent à lui donner une atmosphère étrange où la répulsion succède à l'émerveillement de façon assez imprévisible. Laissez-vous bercer par ses musiques, fermez les yeux dans le niveau allemand et ouvrez les grands avant de vous faire rétamer par un boss un peu grincheux. Ce Castlevania prouve avec le temps qu'il n'est pas un petit frère contrefait d'une lignée brillante mais bel et bien un fier descendant au regard profond et au fouet qui claque au milieu d'une terrible nuit.

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le 23 mars 2015

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I Reverend

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