Chrono Trigger c’est quand même l’œuvre d’une Dream Team. Sakaguchi et Yuji Hori à la réalisation, Akira Toriyama au design, Uematsu et Mitsuda à la musique… Le genre d’équipe qui encore aujourd’hui semble irréalisable. Avec de tel géniteur, autant dire que le jeu partait sur des bonnes bases et il n’est pas étonnant qu’il ait rencontré un joli succès au Japon et aux US, déjà bien habitués aux RPG.
Pour l’Europe, il aura fallu attendre 15 ans pour que Chrono Trigger sorte enfin, dans une version traduite qui plus est, grâce au portage sur DS. L’occasion pour beaucoup de goûter à ce RPG devenu entre temps une référence.
Avec ses nouveaux donjons, son arène, la présence des cinématiques PS1, mais sans temps de chargement et d’autres trucs rajoutés à droite à gauche, autant dire que la version DS fait office de "supérior version". Mais chrono Trigger est t’il toujours aussi bon ?
Et bien allons-y direct, Chrono Trigger n’a veillit ni sur la forme, ni sur le fond.
Graphiquement, à l’instar de FFVI, Chrono Trigger était ce qui se faisait de mieux sur super nintendo, le portage sur DS n’a en rien altéré la qualité graphique, mieux, elle fait disparaître les effets pixelisés déjà discrets sur la version d’origine.
Il n’y a rien à redire sur la partie musicale, le travail de Uematsu et Mitsuda n’a pas prit une ride, on pourra cependant reprocher à la DS de ne pas avoir des enceintes de qualités, mais là le jeu n’y est pour rien.
Le style de Akira Toriyama est vraiment reconnaissable et l’auteur a vraiment fait du bon boulot sur le Chara et Monster Design. Même si on peut reprocher au héros principal de trop ressembler à Son Goku, on ne peut nier que globalement l’auteur a vraiment fait un excellent travail.
Bon tout ça est bien gentil, mais il vaut quoi sur le fond, aujourd’hui ?
Et bien Chrono Trigger reste une référence en matière de construction scénaristique et dans son déroulement.
Ce qui fait la force de Chrono Trigger, c’est de ne jamais baisser de rythme, à aucun moment le jeu semble tirer en longueur ou imposer des séquences inutiles, sachant varier les situations et les environnements comme il se doit. Les donjons sont bien construit, pas trop longs, avec des emplacements de sauvegarde bien placés.
Contrairement à de nombreux RPG, Chrono Trigger n’impose pas de système de combat aléatoire. Si certains affrontements sont obligatoires, il est possible d’en évitez la plupart, et les cartes du monde s’avèrent être des endroits calmes.
De même le jeu est assez bien construit pour ne pas vous forcer aux leveling, si certain boss sont costaud, une fois la stratégie trouvée la plupart ne posent aucun problème.
Chrono Trigger, jeu facile ? Non, tout simplement bien pensé. En suivant l’histoire, on gagne assez d’expérience pour affronter les niveaux suivants tout en ayant quelques difficultés. A contrario, les quêtes secondaires vous demanderont bien plus d’effort.
On pourrait penser qu’à force d'enchaîner les situations et à se concentrer sur le design général et la construction du jeu, le scénario allait en pâtir. Et bien ce n’est pas le cas. Le scénario de Chrono Trigger est non seulement bien écrit et construit, mais il va également à l’essentiel sans en rajouter dans la longueur.
Si Chrono Trigger ne s’avère pas être un RPG vraiment long (entre 20 et trente heures pour finir le jeu d’une traite), sa replay value est, elle, tout à fait exemplaire. Proposant un new game +, rejouez au jeu vous permettra de découvrir une dizaine de fin alternative (dont une inédite à la DS) et d’achevé des quêtes secondaires trop difficiles lors du premier run.
Chrono Trigger n’a rien perdu de sa superbe. Certain pourraient râler comme quoi il y a peu de nouveauté ou pas de refonte graphique… Mais que voulez-vous, on ne touche pas à un chef d’œuvre (c’est vrai quoi vous iriez repeindre la Joconde vous ?). Enfin l’Europe peut profiter de ce classique, il serait dommage, voir même honteux, de cracher dessus.
