Cyberpunk Bla-Bla-Bla

J’avais gardé plutôt un agréable souvenir de Cloudpunk pour sa dimension contemplative mais son scénario, lui, ne m’était pas du tout resté en mémoire ; manque de bol, les scénaristes devaient croire que leur histoire était gravée au fer rouge dans l’esprit des joueurs car City Of Ghosts ne propose aucun récapitulatif des évènements du jeu original alors même qu’il va se placer directement dans leur continuité au lieu de proposer une intrigue dissociée. Bref, il m’a fallu consulter un Wikipedia anglais pour me remémorer la Lore atypique du jeu et les choix proposés durant l’aventure, même si j’étais incapable de me remémorer ma décision finale alors que City Of Ghosts entamait déjà son interminable parlotte.

C’était peut être là le premier signe d’une certaine prétention qui alourdit quelque peu la composante narrative de cette extension ; les personnages ne cessent jamais de parler alors que notre héroïne est contrainte d’effectuer des tâches extrêmement rébarbatives et que l’intrigue peine considérablement à démarrer durant les premières heures de jeu ; l’extension est assez généreuse en contenu (puisque sa durée de vie avoisine celle de l’expérience originelle) mais elle aurait gagnée à être bien plus condensée et surtout bien moins bavarde : l’écriture oscille toujours entre le correct et le sympathique, avec quelques rares fulgurances, mais elle n’est certainement pas d’une qualité suffisante (et encore moins constante) pour légitimer autant d’emphase sur les dialogues et les querelles entre ses personnages tourmentés. Soit les scénaristes aimaient un peu trop s’écouter parler ou bien ils étaient particulièrement anxieux que le joueur s’ennuie durant ses nombreux trajets en véhicule ; malheureusement, l’immersion s’en trouve grandement malmenée avec une abondance étouffante de discussions qui ne laisse que trop rarement la place à une atmosphère contemplative, pourtant la principale qualité du jeu originel. Comble de malheur, l’extension s’aventure même à proposer une troisième vue alternative : au point de vue FPS (toujours fortement recommandé) et la vue TPS plus rudimentaire s’ajoute ainsi un usage des caméras fixes pour des séquences vaguement horrifiques mais où le joueur se retrouve ainsi bien plus en distance avec ses personnages ; une tentative louable mais clairement contreproductive à nouveau en matière d’immersion.

Le scénario n’est bien évidemment pas dénué d’intérêt et s’avère toujours efficace pour dépeindre la solitude d’une salariée ordinaire, écrasée par le poids des mega-corporations au lieu de pouvoir lutter l’arme à la main contre le pouvoir en place ; ce fut d’ailleurs ma principale motivation à poursuivre cette aventure redondante alors que je n’en pouvais plus que mes personnages déblatèrent leurs conneries avant que le point de navigation ne daigne enfin s’afficher sur l’écran ; malheureusement, même cette carotte n’a pas été suffisante pour me motiver à finir l’extension tant cette dernière ne cesse de semer des embûches dans la progression du joueur et de ce fait, délayer sans cesse la poursuite du scénario. Car oui, City Of Ghosts propose de surcroît un second protagoniste jouable pour alourdir son propos ; sorte de Johnny Silverhand du pauvre qui donne certes lieu à quelques scènes amusantes mais qui aura tôt fait d’exaspérer également par la lenteur de son récit associé et l’éloignement de l’intrigue principale. Pour le reste, pas de changement au programme : toujours une très légère couche de gestion pour vous immerger un peu plus dans la routine d’un Taxi futuriste (mais pas trop non plus, hein ^^) et alors que le jeu nous bombarde constamment de dialogues, il s’avère toujours aussi timoré pour le reste de son ambiance sonore entre des musiques absentes et une foule désespérément muette (malgré des bruitages et quelques sonorités atmosphériques toujours aussi réussis).

Bref, un jeu bien trop bavard pour son propre bien qui ne laisse jamais le joueur s’imprégner de l’ambiance environnante. L’univers reste attachant et l’expérience n’est pas totalement déplaisante mais comme dirait un certain zouave devenu célèbre sur Internet :

TAISEZ-VOUS !!!