Corpse Killer
3.2
Corpse Killer

Jeu de Digital Pictures et Sega (1994Mega-CD 32X)

Sachez qu'il existe des nanars dans le jeu vidéo. Certains fait de tiles et d'autres de vidéos. Avec Corpse Killer nous avons là un authentique représentant du genre FMV du jeu vidéo. Le principe ? Bah dans Corpse Killer vous êtes le militaire américain de base envoyé sur une île étrange ou rode des zombies en pantalon de golf. L'intro du jeu qui aurait condamnée une série à ne pas dépasser le pilote, nous montre notre cher troufion se faire sauver des ongles décomposés des zombies, par un rasta des plus cliché et une bombasse de journaliste venue dénoncer les méchants agissements secrets des vilains militaires américains. A partir de là, commence une folle aventure sous forme de quête où les missions sont de passer des "niveaux" ou vous devez dégommer du zombie en pantalon smart à carreaux tout en tentant de délivrer vos compagnons d'armes prisonniers du vilain Dr. Hellman.


La réalisation est digne d'un nanar. Quand on parle de réalisation dans ce genre de jeu, elle est a double sens. Cinématographique, si on peut dire ça, d'abord. Là c'est le néant total. Le rasta est moins vrai que nature avec son accent poussé jusqu'a la caricature, la bimbo pixelisée et le pauvre Vincent Schiavelli au plus bas de sa carrière. Il y a aussi les fabuleux maquillages façon Thriller... mais en moins bien, de la machine à fumée verte et quelques effets pyrotechniques réalisés avec de vieux stock de pétard. La cerise sur le gâteau étant la "dé-transformation" des militaires zombies en humains... risible ou pathétique à vous de choisir ! Jusque là tout va bien, après tout à l'époque on en attendait pas vraiment plus d'un film interactif. Et puis il y a la réalisation technique.


Là c'est plus soutenu, sur la version 32x les vidéos sont très honorables, lisibles et plutôt fluides si l'on excepte les phases de zombie golfeur, affreusement saccadées. La 32x prouve qu'il est possible d'avoir de la vidéo à peu près fluide et surtout lisible et colorée via le Mega-CD. Le seul problème, c'est que cette fluidité ne se retrouve que dans les phases où l'on ne joue pas...


Quand à la version "Megadrive" (sans le 32x donc), c'est à son habitude une "imagerie" en 16 couleurs façon art abstrait tendance tramage qu'il ne faut pas chercher à comprendre. L'image est illisible, cloisonné dans une petite fenêtre et je n'aborde pas le sujet de l’animation à la limite du stroboscopique. C'est tellement peu définit que l'on aperçois même plus les beaux knickerbockers à carreaux de nos amis golfeurs.


Le son quand à lui, est produit par le Mega-CD. L’échantillonnage n’est pas ce qu'il y a de mieux sur la machine, et les voix sont parfois assez inaudibles voir un peu aliasées. Surtout si l'on est pas adepte de l'anglais et de l'accent "rasta", la compréhension de l'histoire (oui il y a une "histoire") risque d'être compliquée. Les bruitages quand à eux sont produit par la Megadrive et se résume à des "tac, tac tac". Sans parler évidement des beuglements et autre cris de Wilhelm que balancent nos zombie golfeurs quand ils se font dégommer...


Si la version 32x a encore un intérêt pour l’aspect technique : l'utilisation des 3 supports que sont la Megadrive, le Mega-CD et la 32x, la version sans le 32x peut, quand à elle, finir directement dans la case daube infâme. C'est à dire à la poubelle.


Le jeu est compatible avec les flingues de Sega ce qui facilite grandement la jouabilité plutôt défaillante au pad. C'est à dire que pour une raison inconnue, les boutons ont comme un mode turbo de base. Que ce soit la croix directionnelle ou les autres touches du pad. Appuyez dessus et vous aurez 10 fois la même action en une seconde. Super pratique quand vous êtes dans les menus ! Et c'est encore pire quand il s'agit d’économiser vos munitions spéciales au datura (elle sont plus puissantes). Une pression un peu trop longue sur le bouton de tir et vous les voyez se dilapider en quelques secondes alors qu'il vous a fallu je ne sais combien de missions pour les amasser. Pire que Turtle 1 sur NES ! La jouabilité est donc plutôt moisie sans le flingue, les déplacements du curseur de visée via le pad sont erratiques et la visée approximative.


Le gameplay consiste à dégommer des golfeurs en décomposition qui surgissent par dessus une vidéo qui défile de droite à gauche comme un scrolling. Le but est de rester en vie durant toute cette phase de shoot. Certains zombies sont plus résistant que d'autres, et vous avez même l'équivalent d'une "smart bomb" via une silhouette qui change de couleur. Blanc et vous nettoyez l'écran de ces mécréants qui sentent la charogne. Noir, vous perdez vos points de vie. Le but du jeu étant d'arriver au chef des zombies. Une sorte de Dr. Frankenstein incarné par Vincent Schiavelli, qui transforme les gentils humains, vos compagnons militaires, en de vilains zombies fans de golf. Le "dernier" niveau dans la forteresse étant une horreur à jouer puisque à la difficulté viennent s'ajouter les défauts de jouabilité. En effet, vous devez soigner vos collègues fraîchement transformés en zombie à l'aide de vos balles au datura, si vous n'en avez pas la partie est perdue d'avance. Sauf que quand vous en avez, celles-ci fondent comme neige au soleil lorsqu'il faut permuté entre les munition de basse et celle au datura. Le temps de permuter les zombie vous sautes dessus et si vous ne le faite pas, vous êtes à court de munition en moins de 10s chrono. Bravo pour cette jouabilité moisie !


Vous l'aurez compris, Corpse Killer est nanardisant sur tous les plans. Il reste toutefois une curiosité propre a cette époque folle du jeu vidéo, ou toutes les idées, bonnes ou mauvaises voyaient le jour. Une belle époque que les auteurs de ce jeu ont eu la chance (ou pas...) de connaître. Tenez, je me demande ce que donnerait une recherche des noms des acteurs sur le Web... mauvais jeu mais bon fou rire. Si vous êtes curieux, lancez-vous ! Foopa ! Zombie foopa !

Dr_Wily
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le 11 juil. 2012

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