5 années de service - un témoignage bouleversant.

CSGO est une drogue détestable, mais assez prenante pour y passer ses soirées et devient jouissif une fois qu’on maitrise les mécaniques au point d’aimer se faire insulter de tricheur. C'est connu, le jeu est dur à prendre en main et ne propose pas de réel entrainement mis à part de se fritter à un ordinateur beaucoup trop évasif et lent à la détente. Donc le meilleur moyen de progresser revient d’aller directement en ligne et espérer tomber sur des joueurs avec moins de 20h de jeu, mais c’est peine perdu, presque tous les joueurs ont des centaines d’heures de jeu et les « nouveaux » sont des smurfs, des joueurs expérimentés qui se sont rachetés le jeu sur un compte tier pour casser du noob.


Ne comprenant pas mon entourage passer du temps sur LoL, Dofus et tout ce qui était à la mode en 2012, je préférais passer mon temps sur CSGO et j'ai persévéré pendant quatre ans, bientôt cinq en tenant compte de la date de sortie du titre.


Voici donc le témoignage bouleversant d'un débutant devenu assez bon pour se permettre de mettre "Russia" dans son profil Steam pour se faire confondre avec les hackers.


https://www.youtube.com/watch?v=l6s8uB2WhXY (mettez la musique pour vous mettre dans l'ambiance !)



Au cœur de l'action



La musique du menu m’éclate les oreilles dés le lancement, encore une fois j’ai oublié de la baisser dans les paramètres du jeu, mais comme à mon habitude je vais chercher directement une partie compétitive en invitant un ami sans passer par quatre chemins. Après quelques réflexions et selon le feeling, on coche et décoche les cartes que l’on aimerait jouer sur le moment. Pas besoin de s’équiper ni de changer de skin d’arme (parce qu’on en a pas comme des gueux qui attendent de droper une awp à 280€ et qu’on revend nos vieux camouflage à 0.03 cent.). Le bruitage annonce une partie trouvée, on accepte et on tombe sur le bon vieux Inferno remasterisé.


Il faut savoir qu’a chaque début de match compétitif, le jeu propose quelques minutes d’entrainement. La plupart des gens l’utilisent pour jauger l’adversaire et parier sur les résultats finaux, certains comme moi en profite pour boire ou aller au petit coin pour ne pas se lever « inutilement » durant la partie et se couper de l’immersion sans pouvoir recharger l’adrénaline.


La première manche se joue qu’au pistolet et qu’avec 800 dollars. Il y en a qui s’achètent un gilet pare balle, d’autres se prennent un autre pistolet que celui de base, les plus prudent achètent un kit de désamorçage (réservé aux anti-terroristes) et ceux qui veulent t’apprendre à jouer à leur manière s’écrient « DONT BUY ANIFING ! ECO ROUND ! » sur le chat et pour en rajouter (et prouver qu’ils ne savent pas parler anglais), sur le chat vocal également. Ce tour la, j’économisais en espérant m’acheter une awp au plus vite. Un premier round remportée haut la main, l’avantage était pour les terroristes, l’avantage était notre.


L’auto proclamé « leader » de notre team ordonna d’attaquer A en passant par les appartements. Sûr de lui, car équipé d’un fusil automatique face à des ennemis toujours en possession de pistolet, c’est d’un ridicule qu’il se prit une balle dans la tête alors qu’il courait comme un prince sur le site de la bombe. On entendait son dégout grâce à son micro non coupée, à se demander s’il méprisait celui qui l’a tué ou s’il soupçonnai déjà le hack. En tout cas, je fus une belle manche en tuant trois des leurs pendant que je protégeais la bombe posée par mon équipier. Le type me félicita d’un « gg » et se tut pendant un certain temps.


Souvent quand je faisais des triplés ou à chacune de mes belles actions, on me traitait de tricheur et on me copiais/collais le signalement qu’on avait envoyé sur moi. A chaque tête précise, on m’envoyait « How ?? », à chaque bon reflexe on me demandait d’apprendre à jouer sans hacks et je fus pris dans une spirale infernale de haine. Puis que vois-je ? Une demande d’ami ? En plus venant d’un joueur de l’équipe adverse, le seul qui ne m’insultait pas. Peut être qu’il à vu mes heures de jeu sur mon profil Steam et que je n’ai jamais été banni pour tricherie. Sans doute qu’il était convaincu de l’authenticité de mes actions.


Le leader proposait souvent d’exclure Monsieur Awp (appelons comme ça le type qui jouait qu'avec cette arme) et les deux se frittaient souvent verbalement. Ce genre de querelle dans le groupe entraine souvent un mauvais jeu d’équipe et déconcentre les autres joueurs. Une superbe partie remplie de grossièreté en toutes les langues possible, mais au moins je suis devenu trilingue en une soirée pour savoir insulter le papa et la maman d’autrui.


Puis une fois notre joueur le plus discret proposa de rusher B, j’étais de son avis, mais comme il était le plus « mauvais » joueur de notre équipe avec le score le plus bas, personne n'a voulu le suivre et il se fit fusiller en solitaire dans un coin... toujours discrètement comme à son habitude et se tut pour le reste de la partie.


Et finalement toujours des insultes pour me féliciter d’avoir mener mon équipe vers la victoire.


Ce fut qu’une partie parmi tant d’autres et bien (trop) souvent, elles se passent de cette manière : on traite les meilleurs de tricheurs, on insulte les moins bons et on rabaisse n’importe qui quand on ne remporte pas la manche (histoire de relâcher la pression, comme ils disent). Mais le pire c’est que cette communauté devient "agréable" à force de passer des heures à la côtoyer. Donc on y retourne, on rage sois même dans notre coin en voyant les «ez game » des adversaires et on prend un malin plaisir à répondre « izi win » pour se venger d’une humiliation virtuelle.


Une drogue. Un repère de gamin pourtant adulte. Voila ce qu'est CSGO.


Et effectivement, la musique ne colle pas à mon contenu...

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le 2 mai 2017

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Ckai

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