Je suis un petit compte d'Irlande appelé à la grandeur et dont le premier objectif est de conquérir cette terre qui me revient d'ambition.
Les batailles s'enchaînent, je conquiers comté après comté, développe mes terres et assure ma descendance en élevant mes deux fils avec la meilleure éducation possible. Ma puissance est telle que le Roi d'Angleterre consent à marier sa fille à mon fils cadet, scellant par la même, une alliance entre nos deux maisons.
Seulement, le temps fait son affaire, ma jeunesse est bien loin maintenant et je sens la mort resserrer sa poigne sur mon être. Je pars serein, avec la satisfaction d'être entrée dans l'histoire comme l'homme qui a lancé l'avènement de l'Empire Irlandais.
À toi mon fils et héritier, je confie la tâche de faire grandir mon héritage et d'écrire la suite de la légende de notre lignée.
Je suis le fils de mon père et… Quoi ? Pourquoi je n'hérite que de quelques comtés? Je suis l'héritier du royaume, je devrais posséder l'île au complet !
Hum, en effet, il est dit dans nos lois que les titres de mon père doivent être répartis entre ses fils équitablement. Qu'importe, je récupérerai ce qui m'est dû au fil de l'épée. Comment ? Mon frère m'attaque ? Et il est soutenu par le Roi d'Angleterre ?
Quelque temps et quelques batailles plus tard, je fus forcé d'abdiquer mes titres en faveur de mon frère cadet.


Game Over


Voilà le résumé de ma première partie de Crusader Kings, une suite de mauvaises décisions aillant entraîné ma perte en quelques minutes.
Mais quelle expérience !
Je me lançais donc dans ma seconde partie. Nouveau personnage, nouveau lieu, nouvelles ambitions. Et tout se passait bien, mes expériences lors de ma première partie me servirent à éviter les pièges dans lesquels j'étais tombé précédemment.
Mais d'autres pièges et d'autres mécaniques inconnues me firent chuter une fois de plus.


Crusader King 3 est un jeu difficile à prendre en main de part le nombre de ses mécaniques et il vous faudra surement plusieurs parties pour les prendre en main et encore plus pour les apprivoiser.
Même si cette quantité d'éléments de gameplay peut rebuter aux premiers abords, c'est elle qui fait toute la richesse du titre de Paradox Interactive.


Contrairement à un Total War qui se concentrera principalement sur le management de vos armées dans un but de conquête.
Ou d'un civilization qui lui mettra plus l'accent sur les possibilités d'un peuple pour s'élever via différents moyens, scientifiques, culturels, religieux, etc...
Crusader King prend comme cœur de gameplay l'humain et ses relations.


Car même si la carte du jeu est immense, s'étendant de l'Islande aux côtes chinoises en passant par le nord de l'Afrique et les steppes de Mongolie, votre terrain de jeu sera plus votre cours et celles de vos voisins que les champs de bataille voyant s'affronter des centaines de soldats.


Le peu d'interactions possible avec vos armées est d'ailleurs un bon indicateur de la volonté des designers de l'orientation qu'ils voulaient donner à leur gameplay.
Cependant, ce n'est pas pour cela que ce côté a été délaissé. Même si les contrôles de l'armée se résument à déplacer, diviser ou assembler vos forces, vous devrez aussi faire attention à la composition de votre armée et à celle de vos ennemis.
Dressez des piquiers contre ses cavaliers, des hommes d'armes contre sa piétaille, ou penser à amener des armes de siège si vous comptez prendre d'assaut une ville. À cela, ajoutez une analyse du terrain afin que celui-ci vous offre les meilleurs avantages lors de la bataille.
Le principal point noir que j'aurai à relever concerne l'IA et surtout celle des alliés qui vont souvent prendre des décisions assez douteuses, comme celle de ne pas vous suivre dans une bataille pourtant gagnée d'avance, mais transformée en débâcle par l'absence de vos soutiens.


Mais l'histoire ne s'écriera pas que sur les champs de bataille. Vous incarnez un seigneur. Mais tout seigneur que vous êtes, vous restez un homme. Un homme avec ses forces et ses faiblesses. Ses qualités et ses défauts. Et ce sont ces traits et caractéristiques qui vont orienter votre style de jeu.
Si votre éducation a été faite par le maître espion de votre père, il est fort probable que vous vous vouiez à une vie d'intrigue. Cependant, un élément de votre enfance aura pu faire de vous quelqu'un doté d'une forte empathie. Ce mélange a fait de vous un assassin emphatique, rongé par le stress accumulé par ses complots.
De plus, votre réputation d'intriguant se fait connaître autour de vous et les autres seigneurs s'inquiètent de plus en plus de ce que vous pourriez leur faire et commencent eux aussi à intriguer contre vous


C'est pour cela que je ne peux que vous encourager à activer le mode "Iron man" vous empêchant de revenir sur vos décisions via un système de sauvegarde constant.
Laissez l'histoire se dérouler. Si vous avez échoué à devenir roi, c'est peut-être qu'il n'était pas encore temps. Fortifiez votre position, devenez plus puissant et votre héritier accomplira peut-être cet exploit. Certes, il est très confortable d'enchaîner les succès, mais l'échec est le meilleur des professeurs.


Pour conclure, je ne peux que recommander Crusader Kings 3.
Passé les premières heures de prise en main, le jeu dévoile toute sa richesse et sa profondeur. On est alors pris d'une frénésie nous empêchant de nous arrêter. On en veut toujours plus, savoir ce qu'il va advenir de notre seigneur, quelles guerres seront déclarées, comment aboutiront nos complots, quels événements viendront entraver nos manipulations. Si vous êtes sensible au syndrome du "encore un tour" de Civilization, vous risquez de passer des heures à ne jouer "plus que 10 minutes"..

RomainDriat
9
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le 2 déc. 2021

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Romain Driat

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