Le fameux Dark Souls. Décrit par tous comme un monument de difficulté de jeu et d'expérience unique. Ce jeu ne pouvait donc qu'attiser la curiosité d'une hard core gamer comme moi, capable de recommencer des dizaines de fois d'affilée un même passage pour le réussir de la manière voulue.


Déjà, ça commence sur un énorme troll. On créé son personnage que l'on personnalise pour se retrouver en débutant la partie avec un mort-vivant totalement décharné. Puis, premier ennemi à affronter: un boss. Une fois cette introduction passée, nous découvrons un monde étrange à l'histoire est très éparse, au système de jeu quasi-inexpliqué et aux personnages pas toujours très généreux en indices. À l'ère où les jeux vidéo ont tendance à assister à outrance le joueur, Dark Souls nous lâche dans la nature et nous force à étudier pour découvrir les ficelles du jeu. Même si on pourra regretter de découvrir trop tard dans le jeu des techniques, cela fait plaisir que l'on nous pousse à plus de réflexion, d'autant que chacun est libre d'adopter la manière de jouer qu'il lui plait. À l'inverse, ce choix rend l'histoire trop maigre, donnant l’impression d’avancer au hasard et de rencontrer des créatures sorties de nulle part.
Nous sommes libres de commencer par un endroit ou un autre, j'ai adoré l'exploration des différents lieux au design envoûtant, la découverte des passages qui créent de surprenants liens entre cités et forêt. Pour une fois depuis longtemps, j'ai eu envie de me creuser la cervelle pour trouver la solution aux secrets du jeu. Saluons la direction artistique et level designers qui nous offrent une riche expérience qui assurera une belle durée de vie au jeu.

Cependant, je regrette que ce tableau soit entaché d'un point de vue technique, les graphismes du jeu étant d'une qualité très inégale. Parfois, nous visiterons des endroits absolument stupéfiants, tels que la splendide citadelle d'Anor Londo à l’architecture et aux couleurs cuivrées/dorées éblouissantes, ou encore les Profondeurs, aussi trash soient-elles, offrant des jeux de lumières et contrastes magnifiques. Et parfois, nous visiterons des endroits bien moches. La forêt de Noire Souche est d'une pauvreté graphique, en particulier la cascade à côté de l'Hydre dont la modélisation est plus que cradingue. Le sanctuaire Lige-Feu et la forteresse de Sen donnent l'impression d'être en carton tant les pierres semblent artificielles. Et ne parlons pas des arbres entourant la paroisse des morts-vivants qui font penser aux arbres tout laids de Tomb Raider 2 (en comparaison de ce qu'il se fait aujourd'hui). Les bugs graphiques existent aussi, j'ai vu plusieurs fois des monstres traverser des falaises. C'est très étonnant de voir comme Dark Souls est capable du meilleur comme du pire.
Niveau son, les bruitages sont convenables mais les musiques laissent un peu à désirer. Leur présence très réduite est un choix d'ambiance certes, mais celles qu'on entend ne sont pas mémorables. Pendant les bosses, les musiques font plus brouhaha qu'autre chose, on est très loin de la qualité d'un Two Steps from Hell, Immediate Music ou encore Hiroyuki Sawano. Seules les musiques du sanctuaire Lige-Feu ou de Sif se démarquent, les quelques morceaux calmes en somme.


Abordons enfin la question du gameplay évoquée au début. Dark Souls est-il si difficile qu'on le dit? Oui et non. Si vous êtes méthodique et patient, Dark Souls sera tout à fait à fait accessible. Si vous aimez l'action effrénée, vous allez vous arracher les cheveux.
À votre arsenal de guerrier, vous compterez des équipements très variés, épées, haches, boucliers, couteaux de lancer, sorcellerie, miracles... Vous avez la possibilité de choisir deux gammes d'équipements entre lesquelles vous pourrez alterner à tout moment, ce qui est super pratique quand on a besoin d'alterner entre des armes au style différent en plein combat. J’ai tenté en revanche de la faire en mode double épées, mais ce n’est pas optimal, dommage.
L'une des données les plus importantes du jeu est la barre d'énergie. Elle se consomme très vite à chaque coup d'épée, chaque esquive ou chaque parade effectuée. Bien qu'elle se régénère automatiquement en quelques secondes, en plein milieu d'un combat, c'est très long. Cette barre d'énergie nous handicape terriblement et chaque erreur se paye très cher car les ennemis frappent fort. Oubliez donc toute envie de bourrinage. Pour triompher des ennemis, l'observation est indispensable.
Le système de jeu est très bien réfléchi, mais le problème est qu'on ne s'amuse pas des masses. Le début du jeu est laborieux au plus haut point et j’ai bien failli abandonner à plusieurs moments. Dark Souls m’a donné au début l’impression d’un Diablo sans le fun. Et au-delà du gameplay exigeant, soyons honnête Dark Souls est truffé de lacunes en maniabilité (apparemment moins présentes sur la version PS3).
Rien que faire avancer le personnage fait pousser des jurons. Je devais souvent écraser mon joystick pour le faire trottiner et très souvent, il se met à marcher on ne sait pourquoi alors qu'on était en pleine course et la barre d'énergie pas encore vide. Ensuite, un seul et même bouton sert à: esquiver, sprinter et sauter ; c'est clairement pas optimal du tout, je vous laisse imaginer le massacre quand vous avez besoin de sprinter et que vous obtenez une roulade à la place.
Les combats sont trop rigides: entre la lenteur du personnage qu’on ne pourra jamais améliorer, la pénibilité à sortir les rares combos, le système de visée aléatoire (parfois on peut verrouiller un ennemi de loin, parfois il faut qu'il soit à deux mètres de soi pour le viser), on en vient très vite à employer des techniques de lamers plutôt qu’à tenter des prouesses d’habileté.
Enfin, on notera aussi que les feux de sauvegarde sont rarement placés à des endroits judicieux. Leur proximité est irrégulière et oblige parfois à faire des kilomètres quand on doit recommencer un boss qu'on n'aurait pas réussi à battre. Certains feux seront même cachés, mais on planque un trésor, pas un point de sauvegarde…


La grande force de Dark Souls est de proposer des qualités devenues trop rares dans le monde du jeu vidéo. Son niveau de difficulté est indéniable, toutefois, munissez-vous d’une patience extrême et le jeu deviendra abordable. Gros bémol pour le gameplay bien pensé mais trop bridé qui m'a fait aimer autant que détester le jeu.


Critique et fiche complète à retrouver sur www.shoshosein.com

Hanoko
6
Écrit par

Créée

le 11 mars 2015

Critique lue 367 fois

1 j'aime

Hanoko

Écrit par

Critique lue 367 fois

1

D'autres avis sur Dark Souls: Prepare to Die Edition

Dark Souls: Prepare to Die Edition
SirMohawk
9

Vices-et-râles

Résumer Dark Souls en se contentant uniquement d'évoquer sa difficulté pourrait paraître un peu surfait,. Un peu comme servir de la dinde un soir de noël... Et pourtant, cette analogie culinaire...

le 28 mars 2014

33 j'aime

10

Dark Souls: Prepare to Die Edition
Anark23
10

Ames errantes

Quel plaisir de jouer à un jeu qui sait dévoiler pudiquement son univers et son système de jeu, d'avoir un réel sentiment de découverte, et pas uniquement la première demi-heure. Les personnages, le...

le 17 sept. 2012

32 j'aime

3

Dark Souls: Prepare to Die Edition
Javelot
4

Dark Saoûlé

Je tiens, en premier lieu, à dire que j’ai longtemps réfléchi avant de rédiger cette critique, autant à cause de la pression sociale liée à l’unanimité des avis vis-à-vis du jeu que du questionnement...

le 2 oct. 2012

21 j'aime

21

Du même critique

Dark Souls: Prepare to Die Edition
Hanoko
6

Vos heures sombres de gaming

Le fameux Dark Souls. Décrit par tous comme un monument de difficulté de jeu et d'expérience unique. Ce jeu ne pouvait donc qu'attiser la curiosité d'une hard core gamer comme moi, capable de...

le 11 mars 2015

1 j'aime

Deadpool
Hanoko
7

Gode of Fwar

Fut un temps chaque sortie de films Marvel suscitait enthousiasme et excitation. Aujourd’hui, les voici qui sortent à la chaîne, on va presque les voir comme si c’était notre random série du samedi...

le 11 févr. 2016

1 j'aime

Kenshin le vagabond : Restauration
Hanoko
4

Kenshin le vagabond - Révocation...

C’est à l’occasion de la sortie du film Rurouni Kenshin que l’auteur du manga original Kenshin le vagabond fait un reboot de sa propre œuvre, proposant une histoire à mi-chemin entre celle du manga...

le 25 sept. 2014

1 j'aime