Dead Rising 2
6.4
Dead Rising 2

Jeu de Blue Castle Games et Capcom (2010Xbox 360)

Après que Capcom ait réussi à nous démontrer qu'il était possible d'allier horreur et granguignolesque avec tout de même une belle portée dramatique et philosophique en nous présentant Dead Rising en 2006 ( dont j'avais pondu un petit pavé ici: http://www.senscritique.com/jeuvideo/Dead_Rising/critique/33351816 ), la firme revient en force 4 ans plus tard avec un second épisode, développé cette fois ci par Blue Castle Games.
Pour le coup, nous avons le droit à une nouvelle aire de jeu toujours habitée par des milliers de morts-vivants, où l'humour et le second degré règnent une fois de plus en maîtres d'une manière plus loufoque encore.

Capcom, c'est un peu comme George Romero dans le Cinéma, ils ont un véritable amour pour la chair putréfiée.
Il n'est pas surprenant de se retrouver avec ce Dead Rising 2, tant cela fut un régal de poutrer des centaines d'infectés dans une ambiance si décalée. C'est un peu l'antithèse d'un Resident Evil, et c'est franchement rafraîchissant.

L'histoire nous narre le destin brisé de Chuck Greene, 6 ans après les mésaventures du reporter Frank West dans le centre commercial de Willamette, qui va devoir composer avec sa fille infectée et la perte de sa femme, le synopsis lorgne sur de la bonne série B avec une très grande touche d'humour, bien plus visible que pour Dead Rising 1. Nous nous retrouvons avec un casting de bras cassés, de boss psychopathes plus fous que jamais, de survivants hauts en couleur, j'en passe et des meilleures. Malgré un côté clownesque bien plus présent, le scénario arrive encore à avoir ses moments d'émotions, avec la relation très forte entre Chuck et sa fille de 7 ans infectée qui n'est sauvée de la zombification que grâce aux efforts de son père, qui cherche à tout prix des doses quotidiennes de Zombrex, le médicament retardant la transformation pendant 24h. Nous avons ainsi le droit à un personnage très humain et aux motivations bien plus nobles que celles de Mr. West.

La scène d'intro nous montre l'ami Chuck participant à un show télévisé sanglant et barbare du nom de " Terror is Reality ", qui consiste à exterminer le plus de morts-vivants possible à moto, dans l'espoir de gagner suffisamment d'argent pour le Zombrex de sa fille. Seulement, tout ne se passe pas comme prévu, par la faute d'un odieux sabotage, les zombies de l'émission sortent de leurs cages et s'en vont répandre la mort dans l'arène et dans toute la ville de Fortune City, lieu où se passe les évènements. Et en plus, c'est vous qui portez le chapeau de toute cette mascarade, elle est pas belle la vie?
Mais bon, entre un rencard avec la sublime journaliste asiatique Rebecca Chang pour tenter de découvrir la vérité sur "l'incident" et 2 survivants à l'intelligence plus que douteuse, on se plaira à visiter ce simili de Las Vegas riche en possibilités. Cependant, mettons les choses au clair tout de suite.

Bien que Capcom ait présenté son jeu comme plus ouvert car permettant d'arpenter une ville entière, disons qu'il convient de minimiser le tout. Malgré son nom, Fortune City n'est au final rien d'autre qu'une ode à la consommation enchainant les centres commerciaux et les casinos. L'idée directrice est donc la même : permettre au joueur de circuler d'une zone à l'autre et ce de plusieurs façons : en ouvrant bêtement les portes, en passant par l'extérieur ou en utilisant les souterrains. Cependant, dans l'absolu, même si la surface de jeu est plus grande, elle n'en reste pas moins aussi cloisonnée. Ceci est compréhensible dans le sens où il aurait été techniquement difficile de proposer un jeu plus ouvert et littéralement pleins à craquer de zombies.

Tout comme son grand frère, les 3 jours qui composent le jeu passent tout seul, vous allez donc devoir gérer quel survivant vous allez sauver ou quel boss affronter, en faisant attention de ne pas se faire piéger par le temps pour suivre l'intrigue principale. Et vu que Chuck au début du jeu semble se déplacer comme un constipé et ne possède que quelques points de vies, vous ne pourrez pas sauver absolument tout le monde lors d'une première session de jeu, ou alors vous devrez accepter votre défaite et repartir du début de l'aventure avec tous vos niveaux gagnés précédemment afin d'avoir l'avantage.
Contrainte supplémentaire, vous allez devoir trouver une dose de Zombrex par jour à administrer à votre fille pour empêcher sa mutation en zombie, à vous de vous démerder pour en trouver et lui donner entre 19h et 20h.

Le gameplay exigeant du premier épisode a donc survécu. Grosse nouveauté de cet opus, nous savions que nous pouvions prendre n'importe quel objet du quotidien pour se défaire des hordes zombifiées, nous avons maintenant la possibilité de les assembler afin de créer de puissantes armes combos, comme la batte cloutée, le râteau électrique ou bien encore la pagaie-tronçon pour ne citer qu'eux. Vous devez ramasser les différents objets nécessaire à la construction de vos armes et les assembler dans une des nombreuses salles de maintenance de la ville. Vous allez en avoir bien besoin pour lutter contre les différents boss qui parsèment le jeu.

En parlant d'eux, ils sont de retour, toujours sous la forme de survivants ayant totalement pétés une durite durant l'épidémie et se transformant en psychopathes agressifs et diablement coriaces. Dead Rising 2 possède lui aussi son lot de boss injustes qui vont vous faire recommencer encore et encore et vous demanderons de vous accrocher à votre siège pour espérer en voir le bout, une fois de plus, pensez à sauvegarder pas très loin.
Ils sont l’illustration même du passage à un humour bien plus grotesque pour le jeu par rapport aux psychopathes du 1, qui eux étaient ancrés dans la réalité.
Mais qu'à celà ne tienne! Ils offrent tous des moments foutrement épiques de part leurs personnalités et motivations irréalistes, volontairement ridicules, et aussi de leurs thèmes musicaux juste mémorables, prouvant une fois de plus que Capcom a très bon goût en matière de bande son.

https://www.youtube.com/watch?v=tvg-6iV4xK0
Thème de Roger et Reed, les deux magiciens gay

https://www.youtube.com/watch?v=B6zsdENy2Bw
Thème de Slappy, EVERYONE KNOWS SLAPPY!!

Nous pouvons également ENFIN souligner l'apparition d'un mode coopération, histoire de se faire l'aventure avec un pote ou sa copine, ce qui est vous le devinez un énorme plus.
L'apparition aussi d'une série de mini-jeux en ligne avec pour thème l'émission "Terror is Reality" où vous allez devoir tuer du cadavre de façon plus ou moins ridicule pour faire rire votre public, sympatoche mais vite oubliable.

Pour résumer, bien que Dead Rising 2 ne corrige pas vraiment les défauts de son aîné, on fait avec et on s'amuse comme rarement dans un jeu vidéo en profitant sans rechigner des nouveautés apportées par ce second épisode comme les armes combos totalement cultes et le fait de pouvoir enfin défourailler des zombies en masse entre potes.
Ce n'est pas pour rien qu'il figure dans mon top 10 des jeux vidéos, j'ai vraiment pris un pied phénoménal à finir le jeu dans tous les sens possibles, comme une relation sexuelle sans fin avec la personne de son cœur.

Achetez le nom de dieu ! Et si ce n'est pas déjà fait, achetez également Dead Rising 1 !

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le 1 juin 2014

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Oasys

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