Tranquille comme une bûche...

Bon, je pense qu'il est inutile de revenir sur la saga du Disque-monde, petite perle d'humour et d'inventivité, on va donc directement passer au jeu (et si vous ne savez pas de quoi que je cause, laissez-moi vous envoyer chez votre libraire à grands coups de pied dans le cul. Ça me fera plus de mal qu'à vous.)

Très librement inspiré du tome du "Faucheur", ce second jeu du disque-monde narre la disparition de la Mort : plus personne ne meurt, les zombies envahissent les rues et réclament les mêmes droits que les vivants, ce qui sème le chaos...enfin ajoute au chaos ambiant. Les mages de l'université invisible demandent donc à Rincevent, le plus incompétent et lâche de leurs pairs, de s'ôter les phalanges de l'anatomie arrière et de retrouver la Mort. Et oui, Rincevent, c'est vous.

Jeu en point'n click parfaitement classique (on se dirige à la souris et on clique sur les objets et personnages avec lesquels on souhaite interagir), ce Discworld II propose des graphismes cartoon très travaillés et parfaitement en accord avec l'univers (ils ont un peu vieilli mais rien qui puisse vous fracturer la rétine), une animation fluide, des musiques discrètes mais efficaces (elles manquent peut-être un poil de fantaisie mais quand la garniture a du goût, on va pas faire chier parce qu'il y a pas de pépites de chocolat dedans) et un doublage intégral en français avec "El" Roger Carel dans le rôle de Rincevent, s'il vous plaît.

Côté durée de vie, le jeu s'en sort honorablement, notamment grâce à ses énigmes bien tordues : le disque-monde a un humour et une logique bien particulière et même en ayant lu les livres, il vous arrivera de tourner en rond avant de trouver l'action - absurde pour un esprit sain - qui débloquera la suite. Pour autant, le jeu ne vous laisse pas vous débrouiller, les dialogues sont primordiaux puisqu'ils contiennent de précieux indices, à vous de savoir les dénicher. À ce titre, le premier discworld était encore plus difficile mais ce second opus reste un troll de bon niveau. L'humour est omniprésent, les références aux livres nombreuses - et vous apprécierez que vous les ayez lus ou non par ailleurs - sont autant d'aspects qui font les grandes forces de ce soft. Il sait être accessible même aux non convertis, bien qu'un lecteur habitué saura davantage en apprécier toutes les finesses. Néanmoins, si ce n'était pour sa difficulté, le jeu demeurerait assez court, ce qui est dommage. Il permet toutefois de visiter des lieux très variés, le travail des designeurs est remarquable pour donner au disque-monde un trait cartoonesque.

Pour conclure, Discworld II est un jeu au gameplay certes classique mais dopé par l'univers de Pratchett, il devient un point'n click de qualité, une petite perle d'humour à la difficulté suffisante pour vous garder attentif plusieurs heures. Dommage que le jeu tourne péniblement sur PC aujourd'hui et que les graphiques aient un peu vieilli, dommage aussi que la durée de vie soit davantage dopée par la difficulté. Des petits défauts qui l'empêchent de faire la nique à l'île aux singes...