Dishonored
7.6
Dishonored

Jeu de Arkane Studios et Bethesda Softworks (2012PC)

Et bien voilà, Dishonored, j'en ai vu la fin. Et c'est bien. Alors on va décortiquer tout ça, parce que sinon ça fait court. Une critique en deux parties: la première générale pour les malandrins qui ont l'outrecuidance de ne pas s'être déjà saisi de leur exemplaire et une seconde qui va montrer du (s)poil.

Partie 1: Un loup dans la distillerie

Pas la peine de vous racontez l'histoire du jeu, c'est tout son intérêt. Je ne vais pas vous dire qu'elle est tellement bien écrite que Balzac lui-même est sorti de sa tombe pour la découvrir, mais qu'elle est fichtrement bien menée, malgré des retournements que l'on sent au moment où on nous introduit un type.
Ce qui est intéressant, ce n'est pas l'histoire en soit, ce n'est pas ça qui vous fera acheter le jeu mais la façon dont elle est traitée. Tout ici est adulte: pas de manichéisme à la con, les personnages ont tous des sales gueules, même les gosses et la misère court la rue. Les méchants se posent des questions sur leur action, les gentils sont tout aussi fanatiques et personne ne sait vraiment ce qu'il fait, ça survit, point barre.

Ce fantastique procédé marche encore mieux grâce à la ficelle qu'est le coeur mécanique qui donne des infos sur tout les persos ou endroit où vous vous trouvez simplement en l'équipant. Il faut en abusez pour connaitre les détails cachés de chacun et se mettre délicieusement à douter de tous.
Je me souviens d'un passage où j'écoutais une bonne houspiller son homme, garde civil, et forcément, on s'identifie à lui. Quand il m'est tombé dessus par surprise au détour d'un couloir, je lui ai tranché la gorge avant qu'il ne prévienne ses compères et j'ai eu des remords. C'est fort, très fort.

Ensuite cette foutue ambiance, ce Londres aux éclairages particulières qui mélange délicieusement l'époque victorienne et technologie moderne dans une uchronie délirante à base d'huile de baleine. Franchement, je n'avais pas vu ça dans un FPS depuis Half-Life, même Stalker ne m'a pas donné ça. Par contre, il est clair que la narration demande un effort au joueur, ce n'est pas du donné dans le bec avec une voix off qui va vous racontez ce que vous avez envie de savoir, ce sont les bâtiments, les lumières et les postures qui racontent une histoire, on se rapproche bien plus de la suggestion d'un tableau que le script d'un film américain, tant mieux.

Si vous voulez un vrai fps d'assassin à histoire, un vrai jeu qui vous transporte, courez à la Fnac. Vous n'aurez pas une révolution, vous aurez un jeu, comme on savait les faire dans le temps, alors oui cours, vieux con qui vomit les solo des COD et autres bêtises

Partie 2: Outsider; dehors tout court

Cette partie est réservée à ceux qui ont fini le jeu, vous être prévenus. Si l'histoire est menée correctement, il reste quelques petits points qui chagrinent, j'en fais une liste et si vous avez des éclairages, je suis preneur:

-Quid de l'Outsider ? Le bonhomme nous donne des pouvoirs, on le croise mais rien de plus.
-Quid de Mamie Chiffon: Comment expliquer cette transformation de vieille folle à sorcière? Au service de qui ? Elle-même ou l'Outsider ?
-Quid de la peste ? D'ou vient-elle ? Déclenchement humain ? Pas du médecin apparemment comme on pourrait le croire dans la mission de kidnapping.
- Quid des pouvoirs des assassins qui vous capturent après la trahison des loyalistes, d'ou viennent-ils ? Pourquoi finalement avoir assassiné l'impératrice ? Simplement pour le maître-espion alors que les chef des assassins laisse penser qu'il a été marqué par l'Outsider lui aussi.

Evidemment si les réponses existent in-game merci de pas les dévoiler, pour ceux (dont moi) qui veulent le refaire, sinon avancez vos théories !
LucasSchiano
9
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le 17 oct. 2012

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LucasSchiano

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