DmC: Devil May Cry
6.9
DmC: Devil May Cry

Jeu de Ninja Theory et Capcom (2013PlayStation 3)

En ce début de 2013, nous viens de nos chers amis les rosbifs le nouvel épisode de la série de beat'em all éminemment jouissive de notre traqueur de démons favoris, celui qui nous démontra à coup de bullet storm, stinger, killer bee, high roller, dance macabre, million slash et autre ice storm dans ta face que même les démons peuvent pleurer.

Mais là, c'est le drame. Les trailers s'accumulant, on découvre un jeu fait par les anglais (exit capcom made in Nippon), un Mundus revenu sous les traits d'un macro d'Europe de l'est, un personnage féminin qui n'a pas l'air de savoir se défendre (nous rappelant le cauchemar de Kyrie, ce boulet incroyable), une ambiance très bizarre et surtout un Dante BRUN ! De quoi rendre bien sceptique bon nombre de fans acharnés de la licence tel que moi même.

Et pourtant. Il n'aurait pas été juste de noter 8/10 à un jeu décevant et moyen, et franchement ce Devil May Cry est une très bonne surprise sur de nombreux plans:
-L'aspect graphique dans un premier temps: s'il nous fait évoluer dans les limbes (un monde à côté duquel une vision du monde shooté sous LSD serait parfaitement sensée) en parcourant des décors et des ambiances très colorées, perturbantes, psychadéliques voir même complètement dérangées, force est d'admettre que le travail des designers est riche et remarquable. Le cadre tranche avec l'ambiance sombre/gothique des précédents épisodes, mais il garde une cohérence avec ce nouvel univers né dans les studio de Ninja Theory, univers surprenant tant l'atmosphère peut varier d'une mission à une autre.
-Le gameplay est aussi une réussite: dynamique, nerveux, sans temps morts à l'image de ces prédécesseurs, et les bons gros morceaux de hard éléctro / metal (CombiChrist) ainsi que les appréciables mini cutscene bien menaçantes nous donnent la patate pour défoncer joyeusement du démon par paquet de 10. En outre, les problèmes de caméra chroniques des Devil May Cry ont étés réglés par une caméra totalement libre que ne manqueront pas d'apprécier les joueurs.

Cependant, quelques réserves doivent être émises sur le gameplay et la durée de vie, deux éléments liés.
En effet, ici point de styles à changer pour varier les combos, les combinaisons en elles mêmes ont changées mais sont exactement les mêmes pour les 8 armes (disponibles toutes en même temps). En d'autres termes, par exemple, une combinaison de touches AA(pause)AAA donnera un enchainement différent pour chaque arme, mais qui s'éxécutera toujours de la même façon. Les jouets de notre tueur de démon sont de plus standard par rapport aux normes du beat'em all (des chaînes à la God Of War, des haches à la Dante's Inferno...).
On regrette l'absence d'armes si atypiques et originales tels que Cerberus, Nevan, Lucifer ou encore le génial Pandora qui se maîtrisaient tous d'une façon différente et nous offraient des rafales de coups sulfureux, inédits et ô combien stylés.

En parlant de style, la célèbre jauge de style des DMC est toujours présente mais est devenu d'une facilité assez déconcertante. Là où auparavant il fallait être un virtuose de la mannette pour tapper dans le Stylish, voir un dieu du beat'em all pour se maintenir en SSS dans les modes de difficultés les plus durs, ici il n'est nullement difficile, même avec peu d'armes, d'atteindre le niveau S en plein combat. Idem pour les scores de fin de mission: honnêtement, en prenant mon temps pour finir le jeu une première fois en difficulté intermédiaire, j'ai terminé presque toutes les missions avec un S, sans me forcer. Le seul et unique challenge revient à atteindre le SSS, mais cela ne devrait pas être trop long, même pour les néophytes.

J'en viens pour toutes ces raisons à ceci: rendre DMC plus accessible pour attirer un public plus large, plus jeune peut être (un public qui n'a pas connu DMC par des épées plantées dans le bide, des motos repoussées dans les airs avec un desert eagle ou encore des tarentules géantes de magma), cela a son avantage mais pèse sur la mise à l'épreuve des talents du joueur.
Dans ce sens, le DLC avec Vergil apporte son intérêt puisqu'il permet de contrôler un personnage plus difficile à manier, donc plus de challenge.

Non que des ennemis balèzes (comme les Rages) ou les différents degrés de difficultés dont le célèbre Dante Must Die ne soient pas là, mais étant donné la répétition des combats une fois tous les artefacts débloqués, pas certains que tous y trouveront une durée de vie remarquable. Il en va de même pour le palais sanglant, qui finit par être ennuyeux au bout de 50 niveaux alors qu'il représentait un challenge diablement coriace dans le précédent opus. Dans le même groupe, les missions secrètes sont clairement indiquées dans chaque mission, et résoudre les 20 ne vous demandera pas d'efforts monstrueux ou de connaître par coeur toutes les combos de Dante

Scénaristiquement moins de choses à dire, une modification de l'histoire du premier DMC qui se tient, même si les fans préfèreront certainement le Dante première génération et son histoire. Il est amusant d'ailleurs de constater que les tempéramments de Dante et de Vergil ont presque été inversés dans cet épisode par rapport à DMC 3 (épisode qui, sur de nombreux plans, reste pour moi le meilleur de la série).
On a dit que cet épisode était plus mature. A tord, selon moi, car il ne suffit pas de lâcher une série de "fuck" "shit" ou encore "whore" pour rendre un jeu véritablement adulte. Ce thème plus moderne offre toutefois quelques dialogues et mises en scènes bien punchées, voir franchement repoussantes, mais on ne retrouve pas de personnage si uniques dans leur rôles, leurs actions, leurs tempéraments: pas de redoutable Trish, d'intransigeante Lady, de machiavélique Jester... seuls les rôles des deux frères sont un peu plus remarquables.


Pas mal de repproches donc, mais ce DMC reste un très bon défouloir et c'est après tout le coeur battant de la série. Il décevra néanmoins les adeptes du hard scoring, désireux de dépasser perpétuellement leurs performances pour bien montrer qu'ils maîtrisent l'habilité et la classe incomparable de Dante sur le bout des doigts. Quitte à étaler leurs frimes dans des compilations de combos impressionantes sur internet (cf le "DMC Godlike-Master" Kail).
En prenant objectivement tous ses défauts, le jeu aurait peut être d'avantage mérité un 7/10; mais après tout, reprendre une série si populaire n'était pas un fardeau des plus facile, et les petits anglois de Ninja Theory s'en sont au final très bien tirés.
Devil May Cry reste une licence défoulante à souhait, cet épisode introduisant une ambiance survoltée appréciable, une dynamique de jeu réussite à coups de bon gros effets visuels et sonores sur les finish, et autres battle cutscenes qui s'incrivent malgré tout dans la brutalité et le rythme endiablé (ha ha) de la série.
Et ce avec pour figure de proue un héros aux répliques cinglantes et au style unique, même si on regrettera le caractère moins excentrique et déconneur de ce Dante là.
GeffGrn
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes LET'S ROCK BABY! L'Univers Devil May Cry et Les meilleurs jeux vidéo de 2013

Créée

le 27 mai 2013

Critique lue 593 fois

5 j'aime

14 commentaires

Calme Ignition

Écrit par

Critique lue 593 fois

5
14

D'autres avis sur DmC: Devil May Cry

DmC: Devil May Cry
Bunzer
7

Délit de sale gueule.

Ce DMC aura fait couler beaucoup d'encre. Etant moi-même un fan assez assidu des deux derniers épisodes (le 3 et le 4 bien entendu, plus de 40 heures passées sur chacun), j'étais pourtant confiant...

le 22 févr. 2013

29 j'aime

DmC: Devil May Cry
Floax
9

Dantesque

Je me demande souvent ce que j'aime et recherche dans le jeu vidéo. Est-ce du plaisir pur ? Une claque artistique et sonore ? Un gameplay surprenant et varié ? En tout cas, je sais que ce DmC m'a...

le 13 août 2013

18 j'aime

27

DmC: Devil May Cry
LinkRoi
8

Une nouvelle formule pour la saga qui fonctionne !

Parlons de DMC : Devil May Cry ! Dernière ligne droite pour mon périple Devil May Cry avant le nouvel épisode (car oui, je me suis tout refait pour être bien frais dans la tête !). DMC : Devil May...

le 7 mars 2019

11 j'aime

8

Du même critique

World War Z
GeffGrn
5

ZTT: le Zombie Tout Terrain

Connaissez vous la différence entre les zombies qui courent et les zombies qui marchent ? Pour ceux qui l'ignorent, la nuance est loin d'être négligeable pour les grands amateurs de ce genre de film;...

le 3 juil. 2013

25 j'aime

4

Castlevania: Symphony of the Night
GeffGrn
7

L'Epique selon Castlevania

Avant de détailler ce choix de 7 étoiles, commençons par les points qui ont tout de même fait de ce jeu une oeuvre culte: Alucard est le personnage le plus charismatique de la série, le demi vampire...

le 16 juin 2013

18 j'aime

5

Man of Steel
GeffGrn
8

Le Dieu d'Acier

Vous pensez tenir LA grosse production de 2013, voir peut être le blockbuster le plus impressionant de l'histoire ? Vous avez raison. Et de loin, car ce nouveau Superman est une pure claque dans la...

le 18 juin 2013

17 j'aime