80€ en import US sur PS1 !!! C'était en 2001/2002, il y a quasiment 25 ans, un ami m'explique à l'aide de superlatifs combien j'ai tort d'aimer Final Fantasy et combien "Dragon Quest c'est mieux" et encore "Quand tu vois le succès populaire de ce jeu, qui a sauvé Enix de la faillite, c'est que derrière il y a forcément un bon jeu". Allez, avouez, c'est des bons arguments ? Non ?
Je lance donc le jeu après m'être acquitté de la dite somme, et là ça fait mal. Ça fait tellement mal je n’ai pas pris la peine d’écrire quelque chose de sérieux sur ce jeu pendant 25 ans. Mais là je me dit un quart de siècle plus tard, tentons d’expliquer pourquoi ce jeu me sort par les yeux.
NB : L'avis qui suit se base sur les souvenirs de mon ressenti d'époque.
Commençons par le commencement. La cinématique d’ouverture est calamiteuse. La modélisation 3D est laide, les végétaux ont l'air d'être en plastique et couleurs ne sont pas bien choisi. La mise en scène évite intelligemment de représenter les personnages, de toutes façons l’équipe de développement en est incapable...
Pareillement quand il s’agit de représenter le monde, c’est consternant. Je suis très tolérant sur les graphismes mais j'avoue avoir été choqué par la laideur du jeu. Bon nombre de village, donjons et châteaux se ressemblent, partout se répètent les même éléments visuels : les mêmes maisons, dalles, pierres. Ce n'est pas juste une question de technique, le design des éléments est trop répétitifs et cela finit par rendre tout cela hideux. Pareillement lors des combats, que vous aimiez ou non Toriyama, vous ne verrez pas vos héros ! Seul les ennemis sont visible, tous fait en Pixel Art, mais du pas plus bel effet. Les ennemis sont fait dans un Pixel Art assez grossier et peu animé. Ils répètent souvent les mêmes mouvements vers le joueur des flash visuel signalant les attaques les plus fortes. La majeur partie du jeu va passer par le texte. L'image semble secondaire. On va donc essayer d'oublier les graphismes et nous concentrer sur le système de jeu et l'histoire.
Système
Le système de jeu n'est pas très beau, même si cela est subjectif, disons qu’il est austère et raide. Jugez plutôt :
- Les boites de dialogue et de menu sont noires cerclées de blanc et vous n'aurez pas la possibilité de les changer, c'est comme ça.
- Pour parler : appuyez sur le bouton qui ouvre le menu, puis sélectionner l’option talk… Si l’interlocuteur s’est déplacé, ou que vous êtes mal orienté, la boite de dialogue vous fera remarqué que vous parler dans le vide… Oui, c’est con.
Note : Il y a bien un raccourci pour parler qui est placé sur bouton saugrenu, un bouton de tranche, je crois. Quand à comprendre la logique...
- Pour acheter une arme : aller dans le menu, mémorisez vos stats ou le nom et aller chez l’armurier, le jeu ne vous dira pas si l’arme est plus ou moins puissante que ce que vous avez équiper ou si vous la possédez déjà.
- Pour s’équiper d’une arme : ouvrir le menu, sélectionner l’arme et c’est tout. De toute façons, lors des combats vous ne verrez pas votre personnage et en guise de coups impressionnant vous ne verrez que de simples éclairs faire clignoter l'ennemi.
- Les combats n'ont pas évolué depuis les premiers Dragon Quest. C'est du classique tour par tour, du combat d'épuisement avec des ennemis avec un nombre de points de vie trop élevé qui nécessite souvent de faire monter l'équipe pour espérer gagner quelques niveaux.
Histoire
L'histoire, soyons clair, n'est pas original et ce n'est pas là que vous allez trouver un intérêt. Le principe : le héros, un aventurier, vit sur une petite île, isolée dans un océan géant ou tout le monde lui rabâche qu'au delà de ce lieu il n'y a rien. Et c'est vrai que quand on regarde le monde du jeu c'est vraiment vraiment vide. Un océan de tout les côtés de l'île, un donjon, un château, un village et c'est fini. On peut comprendre que l'envie de bourlinguer soit si présente chez notre héros. On espère vite trouver un bateau pour explorer, mais non, vous ne connaissez pas le JRPG dans ses travers les plus durs. Il va falloir le mériter le bateau ! Donc avec notre héros on explore la seule ruine de son île pour y découvrir... un fragment de carte ! Qui, comme de par magie se place dans un artefact magique qui fait apparaître une île sur la carte ! Vous êtes content hein ?
« - C'est enfin le début d'une grande aventure » se dit le joueur ! Restez calme. L'Aventure c'est pas pour tout de suite...
Parce que, oui, la deuxième île est petite. Mais VRAIMENT petite... Et le malheur c'est qu'il va falloir tourner sur ces morceaux de terres pendant des heures pour espérer faire avancer l'histoire ou faire progresser ses personnages. Alors, le héros et ses amis, vont devoir encore explorer des ruines, très semblable au précédentes, pour trouver un autre fragment de carte, et ainsi de suite... Au final le joueur est censé recréé un monde complet, rempli d’îles, de continents, etc. Sauf que tout ça c'est trop lent, très répétitif, et très mal rythmé.
Musique ?
En parlant de rythme, parlons de la musique. La musique n'est jamais très original dans les Dragon Quest, Sugiyama a toujours été en décalage avec sont temps. C'est un musicien d'une autre époque... Vous me direz c'est pas grave, ça peut même être une qualité, mais là il s'est dépassé. Parfaitement au diapason avec la direction artistique du jeu, tendance "Papy fait de la résistance sur Nes", les harmonies sont pauvres, les sonorités bloqués à l’époque de la Nes et tournant en boucle. Et attention, ne vous attendez pas à des variations quelconques au fil du temps : vous êtes bloqué 10 heures sur une île, c'est la prison ! Il y a un thème pour les Donjons, un thème pour les villes et un pour la carte et c'est tout !
Conclusion
Dragon Quest VII est un jeu très long, mais ça je ne le savait pas à l’époque : Greg dans un Gaijin Dash annonce 250 heures pour le finir. Au bout de 50 heures de jeux (et d’ennui), mon personnage le plus avancé est au niveau 27-28, avec une carte du monde à peine remplit (il y a bien un continent avec un volcan mais c’est tout). J'ai tenu 50h00, à la recherche d'une ébauche d'implication. J'ai tenu tout ce temps parce que j'y ai perdu de l'argent. Au final de ces 50 heures, j'étais en colère. Plus que mon argent, j'ai perdu mon temps.
Divagation
Aujourd’hui je suis bien plus vieux (j’ai 42 ans), si j’admets m’accrocher à des jeux de l’époque PS1 et tenter de convaincre mes enfants qu’ils s’y trouve encore des jeux qui tiennent la route, je ne pourrais décemment pas leurs conseiller ce jeu et à personne d’autres non plus d’ailleurs.
En repensant à ce jeu, je suis malgré tout submergé par une vague de nostalgie. Je me souviens de cette époque, ou il y avait des magasins de jeux-vidéos à Rennes. Je me souviens que nous parlions longuement en regardant les jeux dans les vitrines. Je me souviens en particulier d’un magasin, rue de la Baudrairie à Rennes : Planète Loisirs. Dans ce magasin, où j’ai acheté Dragon Quest VII, Valentin le vendeur, avait aussi mis en vitrine d’autres jeux import, que je n'ai pas acheté et qui aurait été une bien meilleur affaire que DQ7 : Parasite Eve, Legend of Mana, Brigandine. Et surtout, je repense à toi, François, mon ami, qui m’a dit tant de bien de ce jeu. Nous étions, alors, des étudiants à l’École d’Architecture et nous parlions de films, mangas, jeux-vidéos, des geeks quoi… Je sais que tu es bien mal en point aujourd’hui, je te souhaite le meilleur.
PS : J'ai essayé la version 3DS du jeu, c'est plus beau, mieux rythmé mais ça reste un jeu trop long, je le déconseillerai donc quand même à mes enfants...