Driver : San Francisco se range du côté des jeux multisupport ratés sur Wii...

Il faut bien l'avouer, sur notre chère Nintendo Wii, les jeux de course ne sont pas légion et les rares qui osent sortir sur cette machine se cassent souvent les dents. Mis à part Mario Kart Wii et deux-trois exceptions comme Trackmania Wii et F1 2009, on a eu droit à des softs moyens, pas très bons, mauvais voire exécrables (on vous a déjà parlé de Need for Speed : Hot Pursuit ?). C'est donc d'un oeil suspicieux que nous guettions l'arrivée de Driver : San Francisco sur la machine de salon de Big N, car mis à part quelques images dévoilées dans le magazine Nintendo Power, nous n'avions rien de rien sur la version Wii du titre d'Ubisoft... jusqu'à sa sortie. Si les tests des versions PC, PlayStation 3 et Xbox 360 s'accordent presque tous à dire que le nouvel épisode de la série Driver est plutôt réussi, cela n'est pas vraiment le cas de la version que nous devions tester spécialement pour vous... Vous saurez tout dans les lignes qui suivent !



Driver : San Francisco nous met à nouveau dans la peau de John Tanner, flic et surtout as du volant qui aime régler ses comptes sur le bitume. Ca tombe bien, un de ses camarades s'est fait tuer et bien évidemment, Tanner crie vengeance et parcourt les rues de San Francisco afin de trouver les coupables pour les mettre derrière les barreaux. Scénario classique, vu mille fois mais la mise en scène, sous forme de bande-dessinée, a son petit charme et les dialogues assez décalés assurent une bonne ambiance, malgré que le tout soit peu passionnant. Jusque là, pas de problème, mais les choses vont sérieusement commencer à se gâter... Cela se ressent dès le tutoriel du jeu.
Tout d'abord, parlons du gameplay. Driver : San Francisco est l'un des rares jeux de la Wii à nous proposer de diriger une caisse avec les boutons du Nunchuck, ce qui n'est pas forcément évident au départ et peu appréciable, mais heureusement, on s'y fait à la longue, même si on aurait apprécié davantage les boutons de la Wiimote, laissés de côté pour une unique raison, à savoir la fonction gyroscopique de la manette. En effet, afin de foncer dans les bagnoles des méchants, il faut balancer la télécommande dans la direction souhaitée. En théorie, ça a l'air fun et plutôt original, mais dans la pratique, c'est un véritable calvaire car, vous vous en seriez doutés, la reconnaissance des mouvements est plutôt bien foirée. Vous souhaitez foncer vers la gauche ? Votre véhicule va vers l'avant. Vous voulez envoyer un malfrat sur le trottoir en le martyrisant par la droite ? La bagnole va vers l'avant également... Bien sûr, ça n'arrive pas tout le temps mais trois fois sur cinq (à peu près), ça a tout de même le don d'exaspérer, surtout lorsqu'une mission est chronométrée. D'autres fonctionnalités sauvent un peu la mise, comme par exemple le fait de pouvoir ralentir le temps, faire un joli boost grâce à la nitro, se mettre sur deux roues pour éviter une collision de toute urgence, tirer sur les ennemis avec le viseur de la Wiimote, etc. Par-contre, n'espérez pas voir le fameux pouvoir Shift des versions PC, PlayStation 3 et Xbox 360, c'est exclusif à ces consoles, ce qui est bien regrettable tant il a l'air fun...

Pour ce qui est des dîtes missions, elles sont souvent répétitives et peu intéressantes : courses à travers la ville, filatures, courses-poursuites et destruction des bolides des voyous, voilà le principal du programme. Bien qu'à certains moments, on nous propose quelques petites originalités, comme par exemple le fait d'écouter une conversation en suivant une voiture, où il faut pointer la Wiimote vers la verticale et la bouger en fonction des mouvements du gars qui papote, on s'ennuie assez vite et on a du mal à vouloir continuer l'aventure, qui dure tout de même à peu près dix heures. De plus, il n'y a aucune quête annexe pour qu'on puisse passer un peu de bon temps, seules quelques emblèmes sont à récupérer ici et là, mais très honnêtement, cela n'est vraiment pas plaisant à faire. Il y a aussi un mode multijoueur pour rallonger un peu le plaisir, toutefois, il est loin d'être réussi, il n'est pas certain que vous puissiez trouver des amis qui voudront bien y jouer. Jusque là, on pourrait pardonner tous ces petits défauts si le cachet visuel était de bonne facture, or, ça ne nous a pas vraiment surpris, ce n'est pas du tout le cas.

C'est bien simple, avec Driver : San Francisco, vous aurez l'impression de faire un joli bond dans le passé. Malgré la sympathique modélisation des véhicules et quelques jolis effets de lumière, les graphismes sont tout simplement horribles : textures datant des débuts de la 3D, brouillard digne des productions Nintendo 64, aliasing qui pique les yeux... Même le clipping est de la partie, il n'est pas rare de voir apparaître des voitures à une petite trentaine de mètres ! Le pire dans tout cela ? C'est le fait que la ville soit totalement vide. Mis à part les voitures des civils, il n'y a aucun passant, ce qui est tout simplement une honte en 2011 pour ce genre de jeu où la ville se doit d'être vivante. Aucun humain n'a été modélisé, pas même ce bon vieux Tanner, pareil pour les autres personnages principaux. Dans certaines missions, c'est vraiment assez comique... Après tout, vous avez déjà vu un braquage de banque avec des voleurs qui ne sortent jamais de leur caisse ? Finalement, l'un des rares bons points du titre, c'est sa bande-son, les thèmes sont assez funky, les bruitages sont somme toute corrects et les voix françaises sont de bonne qualité. Mais ça ne suffit pas à faire de Driver : San Francisco un jeu recommandable... du moins sur Wii.


Graphismes : Les graphistes de cette version Wii de Driver : San Francisco ont dû travailler un jour sur sept durant seulement quelques semaines, car le jeu est tout simplement indigne des réelles capacités de la Wii. On a vu de plus beaux softs de course dès la sortie de la console... Le comble ? Driver : Parallel Lines, pourtant sorti en 2007, était bien plus réussi de ce côté là ! Ne faites surtout pas l'erreur de vous fier aux images officielles d'Ubisoft, quand on joue vraiment au soft, on se rend compte qu'il y a eu un petit lifting par-ci et par-là.

Gameplay : En soi, la maniabilité du titre est assez réussie si l'on tient compte du fait qu'il faut un petit temps d'adaptation pour manier la voiture avec le Nunchuck, mais l'imprécision de la Wiimote rend la plupart des missions vraiment énervantes. Il n'est pas rare de mourir ou de ne pas les réussir dans les délais impartis quand le bolide vous joue de jolis tours.

Durée de vie : La durée de vie est plutôt correcte pour le genre, mais il faut s'accrocher pour continuer l'aventure jusqu'au bout, tant elle est répétitive. Ne parlons même pas de la rejouabilité, presque inexistante. Le mode multijoueur pourrait rallonger un peu l'expérience, cela n'est cependant assuré que si vous adorez vraiment le jeu pour de mystérieuses raisons.

Bande son : Vraiment le seul bon point du titre, les différents styles de musique réussissent à nous donner un peu plus de pêche pour coffrer du méchant malfrat ! On regrette tout de même qu'il y en ait pas assez, au bout d'un moment, on réécoute toujours les mêmes et on ne peut pas choisir le son de notre choix dans les menus, dommage. Les doublages sont plutôt réussis et les bruitages des voitures sont de bonne facture.

Scénario : L'aspect bande-dessinée des cinématiques et les dialogues assez rigolos (Tanner aime bien lancer des vannes à ses coéquipiers et à ses ennemis) n'arrivent pas à sauver le scénario plat comme une crêpe qu'on oublie assez vite.


Il manque beaucoup trop de points positifs à Driver : San Francisco pour qu'on en fasse éloge. Possédant des graphismes d'un autre âge, une jouabilité capricieuse et un intérêt quelconque, seuls les fans purs et durs de la série ou les joueurs en manque de jeux de course sur la machine de salon de Nintendo sauteront sur cette version du titre d'Ubisoft. On vous conseille surtout de jouer aux autres versions, bien plus réussies. Driver : San Francisco se range donc du côté des jeux multisupport ratés sur Wii et ça nous déçoit un peu de la part d'Ubisoft qui nous a joyeusement surpris avec la version Wii de Prince of Persia : Les Sables Oubliés, souvent qualifiée comme plus réussie que celles des consoles HD.
Sebalt
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le 9 oct. 2011

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