Ah, il est venu le temps de rejouer à Dungeon Siege, et ce n'est pas n'importe lequel, c'est le 2 pardi.

Et pourtant j'adore Dungeon Siege, sans connaître ce second opus alors que le trois, est venu jusqu'à moi pour que je le déteste encore plus.

Est-ce que c'est un bon jeu ?

Dungeon Siege 2 est meilleur que le 3, cela on peut être sûr à 100%.

Par contre, meilleur que le premier ?

Je ne crois pas.

Ce que je regrette amèrement en première instance, c'est l'ambiance. Au lieu de laisser le joueur dans un monde qui le dépasse complètement : une cinématique dans un lieu lointain sur un antagoniste inconnu qui vole un bâton, caché derrière une tour, entouré d'une aura démoniaque. Un monde jeté dans les flammes par l'entremise d'une bannière enflammée, suit un jeune fermier en train de labourer son champ, interrompu malgré lui par le meurtre de son parrain. Le monde est en guerre, et la guerre se déplace vite jusqu'aux portes de sa ferme. Alors, on prend son courage à deux mains, et on se lance dans un monde qu'on ne connaît pas si bien.

Dungeon Siege 2 décide de plonger le joueur directement dans la sauce scénarisée, avec l'assaut de mercenaires sur une île dryade. On a pas le temps de labourer son champ, on laboure le corps de nos ennemis sur une terre inconnue. C'est l'action, il y a du feu et du sang. On tue sans vergogne avant de se faire trahir par son propre patron, jeté dans les cachots des dryades, comme un malpropre, on décide alors de changer de blouse, et rejoindre notre terre patrie. Cela aurait pu être intéressant de jouer sur le mercenaire qui veut rentrer chez lui, mais au cours de l'acte 1, le personnage décide de sauver le monde car si c'est sur la route, pourquoi pas.

Voilà le problème, il est bien apparent. Dungeon Siege 1 vous jette dans un monde obscur qui n'a aucune conscience de votre présence, tandis que dans le second, vous devez sauver le monde du méchant Valdis, tout en étant observé par un vieillard qui vous aide dans votre quête. Cela peut sembler peu de choses à l'écran, mais je peux vous assurer que ça entache clairement l'esprit aventuresque. Quand Yvain, il se déplace sur les routes, il va pas chercher à se faire voir de tout le monde, il marche et avance incognito dans un royaume empreint de mystères.

A part ça, second point qui, je dois l'admettre, chie un peu sur la licence, c'est plutôt dans l'aspect de l'aventure en tant que tel. La progression de Dungeon Siege 1 est simple, vous avancez, vous avancez, vous avancez, et vous vous reposez dans un village/campement, ici même, vous vendez ou achetez, puis, c'est reparti, l'aventure n'attend personne, vous reprenez la route.

Dungeon Siege 2 décide de faire un pied de nez à cette idée avec la création de hubs, un sanctuaire dans lequel le héros principal se verra obligé d'y retourner au moins une quinzaine de fois, pour vendre dès qu'on trouve une téléportation, ou bien, pour revenir le temps de valider une quête. Inutile de dire que ça casse l'ambiance, et le rythme. La prochaine fois que vous trouvez un campement dans DS1, c'est après de nombreuses aventures, dans de nombreuses terres, votre sac est plein, vous n'avez pas vu de visages alliés depuis un bout de temps, vous êtes harassé, à bout de souffle, et enfin ; après les prairies neigeuses, la caverne de glace, les grottes souterraines infestées de cristaux ; vous arrivez dans un camp de gitans qui vous adresse enfin l'hospitalité. L'aventure quoi. L'aventure c'est pas, vite, j'ai le sac plein, il faut que je vende, retournons en arrière, et puis comme ça, je déposerai dans le coffre cet objet-là, puis, on en profitera pour valider la quête, et aussi, enchanter quelque chose. Le quatrième mur meurt, l'aventure devient vite des allers/retours sans fin, autour de deux points qui s'éloignent petit à petit.

Surtout que les deux points, on perd rapidement le fil à se déplacer dans cette foutue jungle, pendant tout un acte. Sérieux. Vous jouez à Dungeon Siege 1, vous traversez plusieurs couches d'une même région, et résultat, vous avez vraiment l'impression de vous déplacer à travers une énorme carte. Le sol change d'aspect, les ennemis aussi, la pluie vous accueille parfois, puis, c'est le soleil radieux, fermes, forêt noire, montagnes, crypte, col, et plage, vous mène à Stonebridge. Eirulan, cité Hub, vous emprisonne dans un manège autour d'elle, vous faisant visiter des jungles, encore des jungles, toujours des jungles à n'en plus finir. Jungle ouest, est, nord, sud. En plus, j'ai vraiment l'impression que ces lieux ne durent même pas un dixième de seconde face à tout un chapitre de DS1. Quand on est de sortie, on le reste pas longtemps.

Autre souci, eh oui, je veux parler des ennemis. Ces ennemis... qui réapparaissent, eh oui ! Dans un jeu Dungeon Siege, des ennemis, qui réapparaissent ! Alors là, j'ai encore moins l'impression d'évoluer, et de terminer une zone ! On se croirait dans The Walking Dead, après être morts, restez morts, je veux plus vous voir. Surtout que c'est une poignée d'ennemis qui vagabondent comme des cons. C'est rien du tout. Et c'est vraiment dommage, car le jeu décide aussi de renvoyer le joueur dans des zones qu'il a déjà faites, tout simplement pour terminer une quête qu'on a reçue après avoir fini cette zone. J'ai envie de dire, merde. Je suis pas là pour reculer dans une mission principale qui demande mon assistance au plus vite. Faudrait choisir. En plus, c'est une foule de quêtes comparée à DS1.

Bon sang de bonsoir... On continue ?

Alors, après j'ai envie de parler de la mort. La mort ça craint. Mais elle peut arriver assez fréquemment, quand les quêtes niveau 13, vous emmènent voir des ennemis niveau 22. Pourquoi pas. Si ma mission, c'est de les éviter, pourquoi pas. Mais de les tuer ? Non ! Niveau 22, je serai bien loin d'ici, qu'est ce que je foutrais à revenir, après avoir pratiquement terminé l'acte 1, commencé l'acte 2, à un point, où probablement, tout se joue dans l'histoire principale ? Hop, deux secondes, je vais tuer des ennemis dans la zone du début, m'attendez pas.
Allez, avouez-le, c'est plutôt niveau 15 cette mission, non ? Un 16 alors ? Un petit 16. Ah voilà, je me disais bien.

Donc, vous mourez comme des cons, et à l'inverse de DS1, le deux décide de partir dans une toute autre direction, quand vous mourez, ce n'est pas un Game Over qui vous accueille, c'est un retour au hub, tout nu, sans armes. C'est marrant... Néanmoins, à la différence de DS1, quand vous mourez, tout votre stuff tombe par terre, vos coéquipiers doivent toujours être vivants et bien équipés pour s'en occuper, car sinon, à quoi ça sert de tous se ramener, tout nu, voir un ennemi qui nous a poutré, juste pour avoir encore une chance de se faire poutrer car on a aucun stuff ? Expliquez moi ! A quoi ça sert ? Autant faire un game over, concret et pragmatique, plutôt que de revenir, mourir mètre par mètre, tout simplement pour se sortir les doigts du cul de la caverne abritée par des ennemis niveau 25 qui vous tue en un coup même avec armure ! Et puis, si sur la route, des ennemis réapparaissent grâce à la magie du Saint-Esprit, qu'ils vous mâchouillent les fesses, autant dire que c'est avec plaisir que je m'en vais recharger l'ancienne sauvegarde, quitte à recommencer la zone depuis le début.

Parlons de sauvegarde mais c'est triste, à cause de ce foutu hub, vous y apparaissez dès que vous quittez le jeu. Merci les sauvegardes d'état... Merci. Cela m'oblige à trouver un putain de téléporteur, avant de recommencer le chemin comme un con.

Franchement, je crois que je n'ai pas fini de parler de l'ambiance de ce jeu... On est reparti pour un tour ? C'est d'accord.

A force d'avancer dans le jeu, j'ai commencé à remarquer que mon sac se remplit encore plus vite qu'un petit gros s'enfourne des gâteaux. Est-ce ma faute de ne pas acheter de mules de bât pour contenir tout ce matos ? Oui, mais en partie non. Les ennemis donnent bien plus d'équipement que DS1, j'en mettrais ma main à couper. Du bleu, du jaune, du violet, à tel point que je risquais de laisser par terre la moitié des objets rares, car rien qu'avec du jaune et du violet, on finit par ne plus avoir de place. C'est alors que j'ai réfléchi, pourquoi cet empressement à nous garnir comme des oies ? Peut-être pour se rapprocher des Hack and Slash modernes où les joueurs farment sans relâche comme des cons, rien que pour récupérer le bout de stuff en particulier, qui ira s'ajouter à leurs stats, mais attention, pas le stuff qui donne de l'intelligence, et de la force, non, je veux celui qui donne de l'intelligence avec de la dextérité, pour que j'ai 118 points en intelligence, et 121 points en dextérité précisément, et comme ça, je pourrais faire 283 dégâts à distance, jusqu'à 543 de critiques, et comme ça, je serais 100% maximisé pour les 10 prochains LVL.
Eh oui, le nerd de comptoir.
Au final, tout paraît si clair maintenant qu'on voit le monde comme ça. Dungeon Siege 2 nous bourre de stuff, et si on est pas content, on reset la sauvegarde précédente, en boucle. Et quand on termine le jeu, on peut relancer une partie, en difficulté vétéran, et comme ça, on a encore plus de stuff, on peut monter plus haut en niveau, on peut aller plus loin dans le jeu ! Enfin, on reste toujours sur le même contenu, mais j'ai un niveau différent d'avant !!!
Yeah !!!

C'est la déprime. Je comprends que pour débuter une quête, il faut forcément que j'ai un magicien avec moi, mais pas n'importe lequel magicien, un magicien de guerre niveau 23 ! Et attention ! Le personnage doit être niveau 28 ! Évidement, je n'avais pas de magicien de guerre niveau 23, et niveau 28 en général. J'ai eu cette bête idée de garder les mêmes compagnons pour me familiariser avec eux, Lothar, Deru et Taar, privilégier les moments où ils discutent entre eux, monter des niveaux ensemble, vivre des aventures... Alors que j'aurai pu tout simplement, tous les farmer jusqu'au niveau maximum, comportement logique de tout teubé des Hack and Slash, et en conséquence, ne jamais se trouver dans la situation de devoir farmer un magicien de guerre, alors que je n'ai pas que ça à faire. Heureusement, c'est pas long, en tuant des mouches des glaces. Malheureusement, ça casse une nouvelle fois le rythme.

Surtout que les ennemis réapparaissent un peu partout, et parfois, n'importe comment, certains s'amusent à se regrouper au bord de précipice, d'autres apparaissent la seconde où on a quitté la salle, et je ne parle pas des coincés des polygones, les inatteignables, les points rouges sur les bordures extérieures de la map. Bref. Les ennemis ne sont pas les seuls à être dérangés. Il y a aussi les polygones qui bloquent mes compagnons quand je traverse une carte déjà explorée, tout simplement parce que je n'ai pas le temps de procrastiner, alors je fonce à l'évidence. Et dans la hâte, les compagnons se bloquent et finissent par devenir gris, signe qu'ils sont tombés tout droit dans la Quatrième Dimension. Ce genre de bug, jamais, mais alors jamais, Dungeon Siege 1 avait le culot de me le faire subir. Les fois où je perdais mes compagnons, c'était normal, c'était ma faute, je ne sélectionnais pas tout le monde, et certains restaient en arrière. Pas de soucis, dans DS2, ils ont prévu la chose, les personnages sont sélectionnés automatiquement quoi qu'on fasse, néanmoins, leur path finding laisse clairement à désirer. Durant les combats, il arrive très souvent que le guerrier parte en avant, trop en avant, à la rencontre d'un ennemi qui vient à nous. Celui-ci arrive à proximité des gars à distance, et mon guerrier, lui, arrive à l'endroit où se trouvait l'ennemi, deux secondes plus tôt. Il doit reprendre sa course, et peut-être, se faire respecter en achetant des lunettes, s'il te plaît. Et aussi, j'exècre cette mauvaise habitude de toujours cliquer pour que mes compagnons se décident à tuer les ennemis qui nous entourent. Bon sang, on peut pas respirer ici, ils sont partout. Pourquoi alors mes compagnons attendent mon signal de la souris, pour se mettre à dézinguer des imbéciles ? Pourquoi il n'y a pas de commande permettant l'agressivité de mes compagnons ou leur passivité ? J'aimerai bien aussi positionner mes compagnons, de telle manière à ce que le heal se décide enfin à ne pas servir d'amuse gueule en se mettant tout en arrière du groupe. Non, au contraire, les développeurs ont préféré donner l'option du mode Carnage, que je préfère appeler, le mode catastrophe, car quand on l'active, on est pas loin de tous mourir à force de partir dans tous les sens, attrapez-les tous... les groupes d'ennemis. On dirait qu'ils ont essayé de faire un hommage à Drakken !

"A l'attaque ! Glou GLOU GLOU glou...."

Donc, on oublie le mode carnage, et on choisit le moindre mal... Ignorer les ennemis qui nous plantent des couteaux dans le dos, et ignorer les ennemis qu'on tabasse car un autre vient de passer sous notre nez.

Il faut tout de même donner des bons points à ce jeu... Les quêtes de compagnons, c'est une bonne idée, les petites conversations qu'on a avec eux. C'est alors un plaisir de m'engager dans leurs quêtes personnelles afin de travailler leur personnage. Oh, j'aurais aimé dire que c'est une bonne idée jusqu'au bout, mais vous me connaissez bien, je tombe toujours sur les mauvais côtés... La preuve, tous les compagnons ont une quête, même ceux qu'on utilise pas du tout, ceux qui gardent un pauvre niveau 19 alors qu'on fracasse des dents à des ennemis de niveau 30, au final, ce sont leurs dents qui viennent se mêler à celles de nos compagnons. Pas de bol. Éprouvez alors le plaisir de revenir à une téléportation car vous trouvez le prochain but d'une quête de compagnon avec vos mains (maines... pas mains au bout de mes bras), puis, vous revenez comme des couillons à la téléportation, retour à l'auberge, vous changez de compagnon, laissez un de vos mains au rabais, il ne gagnera pas d'exp, au contraire, il gagnera un gros retard. Super. Vous revenez, vous faites la quête, le compagnon meurt trente fois... Vous prenez plus de temps à tuer les ennemis... Bref, c'est long et chiant. Et à la fin, vous avez plus de chances de gagner du stuff de merde, car comme je l'ai dit plus haut, le stuff est en surpopulation, donc, plus de choses sont laissées par terre. Allez, l'effort du travail accompli, une quête en moins...

J'essayais alors de tout terminer dans ce jeu et par mégarde, j'ai appris l'existence de l'easter egg avec les développeurs. Je l'ai fait et mes personnages n'ont plus été les mêmes après ça... J'ai chopé un super casque qui nous a rendu presque invincible jusqu'à la fin du jeu. L'avant dernier boss ? Du gâteau. Le dernier boss ? Du petit biscuit.

Cinématique... On a sauvé le monde car on est les élus du supermarché. On est tous connectés par les liens du sang des héritiers magiques. Azunai forever. On tue le méchant Valdis. Le monde est sauvé et j'ai envie de dire, je m'en fous. Dans Ehb et Aranna, à aucun moment, j'ai entendu dire que ça allait être la fin du monde, je continuais de flâner, entre cryptes et collines, des chemins tortueux qui n'amènent qu'à d'autres réflexions... Qui suis-je dans le monde ?

Juste un petit aventurier qui se balade. Un petit être insignifiant sublimé par une vision crépusculaire. Le ciel peut devenir rouge, violet, noir, je continue à marcher.

Diegressif
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le 8 mars 2023

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