Everything
6.7
Everything

Jeu de David O'Reilly et Double Fine Productions (2017PlayStation 4)

Everything in its right place : It's all about life !

Un bien étrange objet que ce Everything de David O'Reily .
Everything est une très bonne surprise que je n'ai pas vu venir du tout. D'ailleurs à son sujet, moins on en sait mieux c'est car la découverte fait toute la saveur de Everything. Si tu sens que ce jeu t'interpelle, que tu pressens un truc, jette toi dedans sans t'infliger la bouillasse de texte qui suit, pleine de blasphèmes orthographiques et de semi-spoil en pointillés.


Bon, si t'insistes... Je crois que tu l'as compris : dans cette expérience vidéoludique, il s'agit d'incarner "tout". Oui TOUT ! des tigres, des fourmis, des plantes, des montagnes, des bactéries, etc. Oh my ? !


Le site du jeu nous dit :



The philosophy of Everything is both serious and funny, silly and sincere, rational and absurd. It contradicts and criticizes itself. It doesn't follow any existing school or canon and isn't advocating for any particular way of thinking. Everything’s philosophy is designed to be experienced in all of its parts, and above all to be playful, entertaining and helpful.



Dommage pour les absolus non-anglophones, ce jeu barré qu'est Everything est en english (sous-titré anglais, mais c'est assez facile d'accès, 'fin ça se tente). Cette création est ponctuée par la philosophie existentielle drôle et profonde d’Alan Watts. Je prie (façon de parler) pour que le jeu soit un jour traduit en français, c'est d’intérêt public. (Saint traducteur si tu m'entend?...)


Quand on chope le sens de quelques lignes de dialogues déblatérées par un arbre qui se retourne pour nous demander de le laisser regarder le coucher de soleil pénard, où une chenille qui nous fait réfléchir sur le big bang dont nous sommes issue et dont nous ne sommes qu'un prolongement qu'on le veuille où non, ou d'un caillou qui nous explique qu'on va incarner toutes ces choses, c'est drolatique, absurde et profond et le visuel nous fait un effet LSD.


Juste le déplacement des entités qu'on incarne donnent le smile, personne n'avait osé. Comment développer l'animation pour plus de 200 animaux/créatures/entités différents avec une équipe super réduite ? Bah comme si ton animal était figé dans un cube de verre invisible qui tourne sur lui-même à toute berzingue. C'est Stanley Parable dans l'univers de Katamari, on se pose 1000 questions : Mais où sommes nous ? Pourquoi on change d'échelle comme ça ? Qui es tu petite chenille, et que vas-tu m'enseigner ? Bonjour petite perruche ! Bonjour vieil arbre, tranquille la life ? Et si j'étais un planète maintenant ? et tes amis qui te supplient : Sois un arbre, sois un arbre ! Allez maintenant on fait un groupe, on danse, et on se multiplie ! Est-ce que ce mec est fou ? Est-ce que nous sommes fous ? Drôle, barré et profond à la fois ? Quel est le sens de tout ça ?


C'est le game designer David O'Reily qui fut en charge de l'esthétique du jeux vidéo holographique présent dans l'excellent Her de Spike Jonze. C'est lui aussi qui à commit le déstabilisant non-jeu "Mountain" le simulateur de montagne aussi absurde qu'énigmatique, une expérience minimale, méditative, reposante comme un fond d'écran interactif existentiel. Il s'agissait d'incarner une montagne : le gameplay le plus trépidant du monde... Le menu du jeu annonce "Control : Nothing". Ici on fait l’expérience d'être une montagne et de sa vie quotidienne, on se met à sa place... Le mec essaye des trucs, invente, creuse le medium jeux vidéo pour voir... Après avoir vu ou essayé Mountain, on comprends un peu mieux Everything où l'on pourra cette fois ci incarner une horde de cailloux, un gang de chenilles, un essaim de bactéries, de chèvres, de plantes, etc...


C'est un jeu à faire pour se perdre à nouveau juste pour le plaisir, et ce qu'on y trouve est fameux ! Si tu cherches rien, t'y trouvera rien. Il faut le reconnaitre, on ne comprends pas grand chose à ce que nous faisons là, sur terre. On se laisse porter, on est hypnotisé, on ne sait même plus d’où on vient, on a oublié et on s'occupe à chercher un sens à tout ce joyeux bordel...


Dans Everything, on sourit bêtement et on reste fasciné. On sent bien qu'on nous parle d'un truc qu'on a tous en commun. Le jeu vidéo peut s'autoriser ce genre d’expérience. Il se passe un truc, on est surpris et quand on sort du jeu et qu'on revient dans la vie, on est plus tout à fait pareil. Après quelques minutes où tout est énigmatique, on reste intrigué par sa profondeur, son humour et sa beauté. Pas de réponse dans Everything, que des questions...


Gardons l’œil ouvert...

Zoidberg_Kryptonite
10

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Créée

le 26 avr. 2017

Critique lue 490 fois

5 j'aime

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