C’est drôle comme Final Fantasy IV ne dépareillerait pas chez Capcom, tant ses déclinaisons furent nombreuses… Il y a eu la version d’origine, sur Super Nintendo, jamais sortie chez nous et tronquée aux USA sous le terme "Easy Type", la version PS1, n’apportant pas grand-chose si ce n’est d’être enfin dispo chez nous (en bundle avec FFV, mais en anglais et avec des temps de chargement dus au support CD), la version WonderSwan Color, de ce que j’en sais très fidèle à l’originale, mais forcément intégralement en jap’, la version GBA, qui profite d’un lifting bienvenu et de donjons bonus (la première que j’ai découverte), et enfin la version DS, qui amène une 3D pas terrible qui dénature complètement le feeling et l’identité visuelle du jeu…


L’ultime version en date est sortie en 2011 sur PSP, sobrement intitulée Final Fantasy IV – The Complete Collection. Derrière ce nom plein d’humilité se cache le jeu originel, qui a bien sûr fait une nouvelle cure de jouvence, les épisodes parus sur le WiiWare japonais, qui se passent chronologiquement après les évènements du jeu, ainsi qu’un nouveau scénario totalement inédit, bâptisé "Interlude", qui fait office de lien entre les deux. Reste à savoir si le jeu est toujours digne d’intérêt à l’orée de son vingtième anniversaire…


Pour moi, c’est un grand OUI. En même temps, c’est mon troisième FF préféré, derrière Final Fantasy VI et Final Fantasy X… N’oublions pas que c’est lui, l’instigateur du fameux Active Time Battle, qui sera la base du système de combat jusqu’à FF IX. On rappelle le principe : chaque personnage possède une jauge d’action qui doit se remplir pour pouvoir agir ; une fois pleine, il peut attaquer directement, utiliser un item, se mettre en garde ou lancer un sort/une invocation. Dans ce dernier cas, il doit attendre un délai supplémentaire pour "concentrer son ki" avant de pouvoir balancer la sauce…


Comme à l’époque avec Final Fantasy II par rapport à Final Fantasy, Square délaisse le jobs system instauré dans le III pour revenir à des rôles prédéfinis, ce qui permet de faire intervenir de nombreux personnages qui viennent et repartent à intervalles réguliers, forçant le joueur à s’adapter en fonction des attributs de chacun : ainsi, on n’aborde pas de la même manière une confrontation avec l’ennemi lorsqu’on a avec soi l’expert au corps à corps Yang Fang et le barde trouillard Edward qui préfère aller se cacher au moindre danger…


Cette version PSP n’apporte pas grand-chose de nouveau dans ses mécaniques, et ce n’est pas plus mal : c’est toujours mieux d’avoir un feeling très proche du jeu d’époque, quand bien même il peut s’avérer parfois extrêmement suranné. J’ai d’ailleurs hâte de voir le remake de FF VII, qui risque de décevoir pas mal de fans de la première heure sur ce point précis… La plastique n’a par contre plus rien à voir, et arbore une 2D du plus bel effet, un poil supérieure aux rééditions anniversary des deux premiers opus. Il suffit pour s’en convaincre de balancer une magie noire qui déboîte du péroné pour voir des torrents de couleurs irradier l’écran. Au niveau du son, Square contente tout le monde : les thèmes ont été réarrangés pour l’occasion, mais il est tout à fait possible de se faire un trip retro en optant pour les mix originaux.


Le scénar’ quant à lui a bien vieilli, mais garde un charme désuet certain. On y suit la destinée de Cecil Harvey, chevalier noir de son état et commandant en chef de la flotte des Red Wings, qui commence à avoir des doutes sur les agissements de son souverain, le roi de Baron (et il y a de quoi). Mis à pied pour avoir émis publiquement ses réserves, il se voit confier une nouvelle mission sensée prouver sa loyauté : porter un mystérieux anneau dans la ville de Myst (tu la sens, la quenelle?). Accompagné du chevalier-dragon Kain, il accomplit cette mission avec succès ; cependant, l’anneau en question est en fait une arme, qui s’active sitôt arrivé à destination, lâchant des dizaines de bombos qui incendient la ville. C’en est trop pour Cecil qui fait immédiatement défection et cherche dorénavant à stopper Baron en quérant l’aide des royaumes voisins. Mais ceux-ci ne pardonneront pas facilement les récentes exactions commises…


The After Years prennent place quelques 18 années plus tard. Le monde est restauré et Cecil est devenu roi de Baron. On y incarne Ceodore, portant le fardeau d’être le fils du sauveur du monde, auquel on n’arrête pas de le comparer, qui cherche à intégrer les Red Wings. Il réussit l’examen d’entrée avec brio, mais devient très vite son seul représentant suite à une attaque massive de monstres (pas très douée, la nouvelle génération…), tandis qu’une nouvelle menace se profile à l’horizon…


Dans ses bases, le gameplay est très proche de celui de Final Fantasy IV, mais s’en distingue par deux particularités. La première, c’est de pouvoir lancer des attaques doubles dignes de Chrono Trigger, techniques seulement accessibles entre équipiers ayant une certaine affinité (Cecil & Rosa, Palom & Porom…). La seconde, ce sont les phases lunaires à prendre en compte lorsqu’on aborde un combat, qui agissent sur les caractéristiques de l’équipe et des monstres. Par exemple, lors de la pleine lune, la magie noire double sa puissance tandis que l’attaque physique voit son efficacité diminuer de moitié… À noter que le jeu a gardé son format épisodique, étant découpé en 11 chapitres, pour une bonne quarantaine d’heures de jeu, soit plus ou moins la longueur de Final Fantasy IV


Interlude quant à lui, fait donc la transition entre les deux jeux. S’il reste plaisant à parcourir, son scénario n’est pas des plus passionnant : en gros, un des protagonistes semble avoir perdu la tête, et il faut en découvrir la raison… J’ai particulièrement trouvé dommage qu’on ne puisse pas commencer le jeu avec une sorte de New Game +, Interlude se déroulant tout de suite après les péripéties narrées dans Final Fantasy IV… Il porte par contre très bien son nom, puisqu’un gros après-midi suffit pour le retourner entièrement…


The Complete Collection est un excellent investissement, que vous ayez joué à une version antérieure ou non. En revanche, si vous avez aussi déjà tâté du The After Years, je suis plus partagé, Interlude n’apportant pas selon moi une valeur ajoutée assez conséquente qui en justifierait l’acquisition. Après, faut aimer le old school : si vous préférez la direction qu’à prise la série avec Crisis Core, la trilogie du Crystal et Final Fantasy XV, vous êtes bizarre…euh non, qu’est-ce que je raconte là, mes mots ont dépassé ma pensée… Si vous préférez les FF d’aujourd’hui, ce Final Fantasy IV – The Complete Collection n’est sans doute pas fait pour vous…

Wyzargo
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le 3 déc. 2016

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