Final Fantasy XII par Cym

Incompréhensible, c'est la réaction des joueurs vis à vis de ce Final Fantasy XII.
Avec cet opus Square a voulu mettre au placard ce qui était tant critiqué dans les anciens opus. Exit donc la linéarité, les dialogues interminables et les combats au tour par tour. Maintenant le joueur est beaucoup plus libre, l'histoire moins dirigiste grâce à une narration plus légère et les affrontements s'apparentent à ceux des MMORPG, à ce la près que l'ingénieux système des Gambits vient permettre au joueur de programmer les actions des autres personnages (il est aussi tout à fait possible de les contrôler à notre guise).
Pour la première fois l'univers n'est pas inconnu des habitués des FF puisqu'il s'agit de Ivalice, déjà dépeint dans le grandiose FF Tactics. Plus mature, plus sombre, plus sérieux, ne cherchez pas d'histoire d'amour mielleuse ou de vannes gamines, ici tout est politiques et conspirations. Ne vous fiez pas non plus au personnage principal et sa pote, tous deux absolument inutiles, profitez plutôt des protagonistes secondaires bien plus savoureux, certes bien souvent ressemblant étrangement à certains héros connus du cinéma ou de la littérature (Balthier et Basch en tête).

Le jeu est long et riche comme un FF, pour autant sa non-linéarité fait que le temps passe étonnement vite manette en main. Les challenges ne manquent pas, surtout avec les épreuves de chasse qui permettent des affrontements d'anthologie face à des créatures fantastique, parfois gigantesques. Enfin graphiquement, le jeu tabasse sévère pour de la PS2. Même si l'aliasing peut provoquer des crises chez les plus épileptiques d'entre vous, la direction artistique très originale mais très maitrisée offre un formidable voyage manette en main dans un monde unique et fascinant.

Dynamique, beau, prenant, ce FF a tout pour plaire sur le papier. On pourra toujours baver sur les gambits qui facilitent parfois trop les combats, après c'est aussi un choix de jeu pour le joueur. En restant en tout manuel on perd certes en rapidité et fluidité mais on gagne en tactique et difficulté. A voir donc selon ses envies. Le scénario et aussi parfois un peu absent, si bien qu'on peut se sentir un peu perdu dans le gigantisme de Ivalice.

Enfin pour terminer cette rapide critique je rappelerai un état de fait. Final Fantasy n'est pas une série comme une autre. De par sa philosophie même, sa construction qui fait que chaque opus peut être très différent par rapport à un autre, aucun ne peut faire l'unanimité réellement. Pour cela je comprend tout à fait que ce FF ne plaise pas forcément à tout le monde. Ce qui me parait plus obscur c'est la manière dont il a été détruit par la totalité des joueurs de RPG, ceux là même qui critiquaient la série depuis les 9e et 10e opus pour le sur-place qu'elle effectuait au niveau du gameplay. Square a ici fait un énorme travail pour faire évoluer la série vers des schémas de jeu plus modernes avec un certain succès et pourtant cet épisode a été la cible des critiques les plus féroces de la part des joueurs. (Niveau critique pro par contre, il a fait l'unanimité) Dommage, surtout quand on voit la gueule qu'a la série maintenant avec le XIIIe opus...