Pas besoin d'humour pour défendre ce que je considére comme un chef d'oeuvre vidéoludique.

Tellement de choses ont été écrites ou entendues sur ce jeu que cette maigre contribution n'y fera pas grand débat. De fait je ne me lancerai pas dans une croisade inutile de contre-arguments satiriques qui ne déboucheraient sur rien de concret. Peu de chance que je sois lu d'ailleurs, n'étant pas sur le topic officiel. Aussi ais-je reconsidéré le fait de critiquer exhaustivement l'opus original européen aux travers de ses différentes mécaniques et son gameplay pour recentrer cet essai plutôt sur le scénario, en réaffirmant simplement ma position.


Ma note est donc basé sur cette version International qui selon moi corrige quelques défauts du produit de base. Reste la mauvaise gestion des dégâts: les attaques en traître ne font aucune différence et les monstres vous touchent quoiqu'il arrive, aucune esquive possible.
Les éons/invocations toujours aussi faibles et inutiles, même si mieux intégrés au système.
Ainsi que cette éternelle obligation vous cassant l'immersion, d'entrer dans les lieux urbains ou peuplés avec le personnage secondaire: Vaan ; autant cela se justifie la première fois, le gamin découvrant le monde en même temps que nous, autant par la suite...


Au-delà de ça rien à ajouter qui n'a pas été déjà décrit mieux que je pourrai le faire. Les damiers de compétences sont précis et permettent une évolution stratégique tout en finesse, ce qui tend à accroitre la réflexion durant les combat en temps réel et contrebalance la difficulté très minimale du soft à ce niveau, probablement le plus facile de la saga.
La trame non-linéaire et les nombreuses quêtes annexes (certaines scénarisés et ne réclamant aucun combat particulier) offrent une extraordinaire durée de vie.


Puis surtout, les graphismes et la direction artistiques sont magnifiques. La PlayStation2 nous vide ses tripes et le rendu général est très propre, les détails fourmillant ou que l'on se rende sur la map au demeurant très vaste et proposant une large gamme d'environnements, tous plausibles dans leur continuité et nos cheminements. Quant au scénario... Revenons-y (avis à ses détracteurs).


L'univers seul, sans faire mention de la trame principale, est assurément riche et intéressant pour quiconque s'intéresse au background et aux fondements de l'histoire. Je n'ai plus retrouvé une profondeur du propos semblable depuis, sauf dans certains Shin Megami Tenseï ou les Elder Scrolls (dans un tout autre style)...
Le dialogue avec les PNJ, par milliers, fait prendre conscience de la cohérence politique/militaire, sociale et économique d'un monde vivant ou (presque) chaque habitant a quelque chose à dire et des opinions propres.
A ce titre et pour autant que l'on s'attache aux détails, on vis à Ivalice.


Dur reste le scénario n'accorde pratiquement aucune importance aux protagonistes que vous interprétez. Ce n'est pas vous qui devez sauver le monde pas plus qu'on ne vous le demandera. Il n'y a d'ailleurs aucun monde à sauver, aucune menace "universelle" à éradiquer ni de Big Méchant Démoniaque De l'enfer voulant détruire l'humanité.


Vous n'êtes pas les "élus" d'une quelconque prophétie


Du moins vous le fait-on croire aux travers de conversations fumeuses


et personne ne vous consacrera à aucun moment donnée. Votre groupe est composé d'individus lambdas (sinon une membre royal) qui mourront dans l'anonymat le plus total (sauf ledit membre) et c'est justement ce qui fait la puissance et la maturité de l'oeuvre.


Balthier est un simple pirate du ciel au passif fragmenté et douloureux, accompagné de sa partenaire torturée (leur relation est complexe), d'un militaire endurci sans illusions aux idéaux paradoxalement naïfs et de Ashelia, véritable héroïne du jeu. Une future princesse impulsive imbue de sa personne aussi dangereuse dans ses intentions qu'immature dans sa façon d'agir.


Les deux derniers sont si jeunes et niais qu'il était inutile de les développer plus avant de toute façon. Ils offrent toutefois au joueur une vision pertinente de la mainmise des antagonistes sur le continent ou ils demeurent.
D'antagonistes on ne peux pas non plus avouer qu'ils en soient réellement ni admettre qu'ils ont un mauvais fond. Les raisons amenés par ceux-ci dans les actes qu'ils commettent sont même parfois légitime


Il s'agit de politique et de simples divergences entre individus normaux qui ont des défauts et leurs problèmes. Tout ce petit panel tente de s'en sortir comme il peut sans prétentions ni aspirations purement malfaisantes.


Le manichéisme n'existe pas ici. Il n'y a ni bons, ni méchants et si l'on prend ce statut de départ, qu'on accepte ce constat final, le contexte du jeu prend tout son sens.


Reprocher aux personnages leur manque de profondeur, c'est passé à côté de nombreux sous-entendus disséminés dans chaque séquence cinématique ; il y en a et en nombre, prêtant à de nombreuses interprétations selon la manière dont vous appréhender les relations internes de ces gens entre eux. Croyez-moi le contenu proposé offre suffisamment de matière (six heures de vidéo) pour leur offrir une personnalité sans devoir faire dans l'explicite par des méthodes scénaristiques tout droit sorties des précédents opus et qui ont tendance à nous prendre pour des idiots comme peuvent le faire Final Fantasy X ou Final Fantasy XIII'', d'une lourdeur parfois abominable malgré son histoire magnifique au premier cité.


C'est l'inverse ici. Il n'y a dans Final Fantasy XII aucun subterfuge pour cacher quelconque carences au sujet des personnages. C'est simplement habile dans la façon dont tout cela est construit. De plus la réalisation est bonne (quoique peu inspirée), la musique de Sakimoto somptueuse dans son contexte contemplatif (rien d'épique, simplement parce que l'histoire ne l'est pas).


Certains rôles secondaires sont également génialissimes (Larsa Solidor, Al-Cid Margrace, Cidolfus Denem Bunansa) bien que Balthier remporte la palme par ses manières, son dialecte et son attitude.


Le doublage anglais frise d'ailleurs la perfection si l'on oublie l'insupportable voix de Vaan, déjà pas fort attachant.


Pour le japonais on adhère ou pas, sachez d'ailleurs qu'il est imposé dans cette édition. Pour l'anecdote, de l'aveu même des concepteurs l'anglais est à prioriser au sein de l'univers du jeu, conçu pour être joué dans cette langue.


En d'autres termes ayez des revendications sobres et intelligentes avant d'embarquer dans cette histoire, sans quoi vous ne l'apprécierez pas.


Pour finir je précise ne pas aimer la saga FINAL FANTASY d'une manière générale. Celui-ci fût mon premier, je les ai tous essayé depuis, il est le seul à avoir obtenu ma franche appréciation.

Vince_Axl
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le 25 mai 2015

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Vince_Axl

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