Mystère du monde moderne, désordre mental manifeste ou phase terminal de geekerie, qu’est-ce qui peut bien pousser un homme normal à jouer à un obscur rpg japonais indépendant dont les protagonistes sont des fillettes prépubères et un lapin volant tout mignon ?

Bon, ok, les soldes Steam.

Comment décrire Fortune Summoners de manière parlante, hum, imaginez un jeu de combat où votre adversaire serait doté d’une IA particulièrement fourbe, où il éviterait vos coups en toute décontraction, où il vous mettrait des taquets en plein milieu d’un saut et changerait de stratégie pour mieux vous surprendre. Imaginez, un autre type d’adversaire, lançant des sorts offensifs ou handicapants, fuyant le corps à corps et voletant autour de vous sans schéma logique. Imaginez qu’ils sont résistants, qu’ils peuvent vous empoisonner, vous paralyser, vous faire tuer vos alliés ou vous endormir.

Maintenant, imaginez un donjon de Castlevania et remplacez toutes les chauves-souris, tous les squelettes, toutes les têtes de méduses par les ennemis ci-dessus, à raison de quatre ou cinq par écran.
Voilà, c’est ça Fortune Summoners, un jeu où l’attaque frontale finie 9 fois sur 10 par une tournante de pains dans la tronche et un game over des familles. Un RPG où il faut comboter, parer, zoner, gérer la protection des lanceurs de sorts et tout ça avec une maniabilité flottante et une allonge dérisoire.

Bref, un gameplay tendu, exigeant et gratifiant.

Le reste est plus classique, des donjons retors, des pièges, des énigmes, des trésors et des villages, mais l’histoire est quand même sympa et assez original finalement car on ne quitte jamais le point de vue des fillettes, ce qui veut dire qu’on ne fait jamais grand-chose d’important, on ne sauve pas le monde et on ne tue pas de grand méchant.

Super bonne pioche donc pour cet Action-RPG à scrolling horizontal particulièrement accrocheur et bourré de charme qui dissimule sous une apparence innocente des mécaniques de jeu intransigeantes pour joueurs chevronnés. Vivement la suite.
Tanaziof
9
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le 17 août 2012

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Tanaziof

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