Gabriel Knight: Sins of the Fathers 20th Anniversary Edition par Max Dichael

Ma première incursion dans l'univers de Gabriel Knight. Initié au point and click par les productions Lucas Art et Revolution Software, j'ai longtemps entendu parler des jeux Sierra sans jamais franchir le pas, refroidi par leurs réputations pour être des jeux sans concessions et parfois frustrants.
C'est donc au cours d'une de mes journées d'errance sur le steam store que je finis par tomber sur ce remake de GK, complètement passé sous mon radar lors de sa sortie.


Pour l'histoire, le jeu nous faire suivre les tribulations de Gabriel Knight, un jeune écrivain embarqué dans une série de meurtre vaudous dans les confins de la Nouvelle Orléans.


Je lance la bête, et premier constat, c'est beau. Les nouveaux décors semblent bien retranscrire l'ambiance du jeu original. Les développeurs ont fait le choix de créer des architectures 3D de chaque lieu et de leur appliquer des textures peintes, ce qui leur confère un aspect proche du tableau.
En revanche les personnages sont en Full 3D et souffrent malheureusement d'une certaine rigidité. De plus la relative pauvreté de leur modèle les empêches de s'intégrer parfaitement dans le décors ( les personnes ayant fait Broken Sword 5 sauront de quoi je parle, le titre souffrait des même problèmes). Ca n'a plus le charme des sprites 2D mais vu le faible budget alloué à la production de ce remake, on n'en tiendra pas rigueur.


Les doublages sont eux excellents. J'ai d'abord été un peu déstabilisé part la voix ultra cheesy de Gabriel couplé à son temperament de dragueur de l'extrême, mais passé la première heure de jeu on se rend compte que c'est un choix artistique délibéré et au service de l'histoire. Du coup lorsque je vois la qualité de ces nouveaux doublages, je serais curieux d'entendre ceux du jeu original qui possédait un cast prestigieux (Tim Curry et Mark Hamill notamment).


En ce qui concerne l'histoire, c'est le point fort du soft. Si j'étais sceptique au début, n'étant pas particulièrement stimulé par le thème du vaudou, force est d'admettre que le travail de recherche et de reconstitution historique est incroyable et contribue grandement à nous immerger dans le scénario. Chaque lieu et chaque personnage semble avoir une existence au de-là du cadre du jeu. Je n'avais pas ressenti une telle cohérence et profondeur dans l'univers d'un P&C depuis les deux premiers Broken Sword. En revanche tout comme son confrère, Gabriel Knight tombe un peu dans le granguignol et le fantastique, surtout vers la fin du jeu, mais ça fait partie tu charme de ce type de récit.


Concernant le Gameplay, rien de nouveau sous le soleil des jeux d'aventures, les habitués ne seront pas déroutés. Petite nouveauté : d'une simple touche on peut afficher l'intégralité des zones cliquables d'un écran, ce qui s'avère un bon remède contre la chasse au pixel, d'autant que ces zones interactives sont (parfois) excessivement nombreuses. Je ne pensais pas utiliser cette fonction mais au final je dois admettre qu'elle m'a conquis, car elle permet d'avoir une vue d'ensemble de la scène, sans rien enlever à l'intérêt des puzzles.
On notera aussi la présence d'un système d'aide par indices pas forcément très fonctionnel, mais qui à le mérite d'être là.


Les énigmes sont logiques sans être trop évidente, mais on regrettera de voir les ficelles de certains puzzles (interactions possible qu'a un moment donné du scénario, énigmes amenés de manière artificielles). De plus j'ai dû par deux fois consulter une solution pour me débloquer alors que j'avais saisi le raisonnement du puzzle, mais ne comprenais pas comment les développeurs voulaient que je le résolve ( l'horloge et les tam-tam à la fin du jeu, si vous êtes allé jusque là, vous savez très bien de quoi je veux parler).


Je finirais sur le point le plus décevant du jeu : les finitions. Le jeu est bourré de bugs jusqu'à la moelle. Certains dialogues se chevauchent, les pages de votre journal de bords disparaissent (alors qu'elle sont sensées vous aider à vous situer dans votre avancement du jeu), et parfois Gabriel reste bloqué plusieurs dizaines de secondes avant d'effectuer une action.


Sans ces bugs je n'aurais pas grand chose à reprocher à ce remake, tant le jeu original s'avère être une base solide. La technique est à la traine, mais les qualités ludiques et scenaristiques du soft sont encore parfaitement à niveau et il suffit de le comparer a Broken Sword 5 pour le constater. Les deux softs ont été développés au même moment et ont un emballage graphique similaire, pourtant Gabriel Knight 20th anniversary edition se révèle être un meilleur jeu d'aventure.


Bref, Gabriel Knight est une excellent introduction à l'univers de l'écrivan Jane Jensen (la scénariste et créatrice du jeu) et m'a donné envie de découvrir ses deux séquelles, considérées elles aussi comme des monuments du jeu d'aventure.


A noter que la durée de vie est très bonne, j'ai mis pour ma part une quinzaine d'heure pour voir le bout de l'aventure.

MaxDichael
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le 19 janv. 2016

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Max Dichael

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