Je suis la guerre Vol. 5

Suite certainement la plus attendue de ces deux générations de consoles, God of War : Ragnarök avait pour moi fort à faire pour corriger les quelques points noirs du précédent opus. Et le contrat est bien rempli, même s'il va être difficile d'en parler en détails sans trop en dévoiler.

Pour la faire rapide : la progression, le système de combat, le système d'équipements, etc... tout est globalement comme le jeu de 2018, mais avec quelques détails améliorés.

Un véritable ajustement selon moi est le fait que l'on n'équipe plus des enchantements sur les pièces d'armures, mais sur Kratos lui-même. On peut donc enfin comparer bien plus facilement deux armures entre elles, et aisément voir l'effet produit par les améliorations. Après, quand on arrive sur la fin du jeu, plus que les statistiques apportées (force, vitalité, défense...), les armures sont surtout intéressantes pour la capacité bonus qu'elles procurent. Niveau gameplay, les sensations sont toujours aussi incroyables. Le gimmick de lancer et de rappeler sa hache est toujours aussi satisfaisant. Et il y a vraiment des moments de plaisir intense quand on fait de beaux enchainements et qu'on sort d'un combat sans égratignures. On note d'ailleurs l'apparition d'un nouveau système d'amélioration de compétences, puisqu'à force d'utiliser une capacité ou un mouvement spécifique, on peut débloquer un effet spécial qui se déclenchera par la suite à chaque utilisation (dégât accru, étourdissement, brûlure...). Ce système très intelligent pousse à tester toutes les compétences des armes et à varier le gameplay en prenant plus de risques pour du beau jeu.

J'ai trouvé le jeu bien plus dur que le premier, surtout dans les premières heures. Les ennemis ne vous feront aucun cadeaux, et ils ne se gênent pas pour vous attaquer par derrière ou à distance, et très vite. L'un des seuls vrais défauts du jeu est d'ailleurs son système de verrouillage des ennemis, qui peut faire n'importe quoi dans les espaces trop restreints.

Le jeu est toujours organisé en un ensemble de mondes semi-ouverts, et la progression vous proposera régulièrement des moments de quêtes annexes, qui pourront parfois s'étaler sur plusieurs heures. Très franchement, je pense que le jeu aurait pu se passer de certaines longueurs. Il y a notamment une zone entièrement annexe dans laquelle j'ai passé plus de 5h, et dont les objectifs sont un poil trop répétitifs.

Niveau réalisation et narration, c'est là que le jeu a très sérieusement élevé son niveau. On suit toujours le duo Kratos / Atreus, confrontés cette fois-ci, comme le titre l'indique, à l'avènement du Ragnarök. Les deux vont devoir faire des choix et évoluer, au côté de tout un panel de protagonistes tous aussi bien écrits les uns que les autres. Quel plaisir vraiment de suivre cette aventure qui alterne entre les moments de calme, les moments de violence, et les moments épiques comme jamais. J'attendais également beaucoup le jeu sur le nombre et la diversité de ses boss, et je n'ai clairement pas été déçu ! Tous les affrontements sont vraiment marquants et intenses, les obligatoires comme les optionnels (les amateurs de défis ne seront pas déçus). On notera enfin quelques moments "waouh" sincèrement exceptionnels (en tout cas un), notamment pour ce qui est de la symbiose entre gameplay, lore et game design. Visuellement, c'est toujours aussi beau, avec même peut-être un peu plus de variété dans les esthétiques et les couleurs. Et bien sûr, le plan-séquence interrompu est toujours là.

Bref, God of War : Ragnarök est une suite et une conclusion de l'arc nordique magistrale, et pose un nouveau jalon pour tous les futurs AAA de ce genre, avec un niveau de production assez incroyable. Il est vrai cependant que cet opus ne révolutionne pas ce qui a déjà été fait dans le précédent. Mais franchement, à ce niveau de qualité, j'en reprends quand vous voulez :p. Maintenant, que peut-on attendre pour la suite ? Le fameux rêve des fans de Kratos en Egypte ? Personnellement, je verrais déjà bien un petit DLC...