Gon
6.1
Gon

Jeu de Tose Software et Bandai (1994Super Nintendo)

Gon, le dino qui sort de ses gonds (bonne blague)

Pour la plupart d'entre nous, pauvres occidentaux que nous sommes, Gon n'évoque pas grand-chose… Ce petit tyrannosaure un brin colérique (étant le dernier de son espèce, ça peut se comprendre, même si Denver, lui, n'en fait pas tout un foin ; d'ailleurs, c'est mon ami et bien plus encore...) est né en 1991 sous le crayon de Tanaka Masashi, et ses aventures, publiées en sept volumes reliés, ont comme particularité de ne comporter aucun dialogue !!!


Malgré ce "handicap", Gon jouit d'une certaine popularité dans son Japon natal, ce qui lui a permis d'apparaître dans quelques jeux vidéo, comme ce soft paru sur Super Famicom (réservé au marché local) ou encore en guest dans...Tekken 3 !!! Mais si, souvenez-vous, ce sauropode de poche bien relou, particulièrement irritant lorsqu'il est contre nous, car insensible aux chopes (il est trop petit) et disposant d'un jet de flammes vite casse-burnes…


Mais revenons à cet opus Super Famicom, seul jeu -à ma connaissance- qui lui est exclusivement dédié… Gon est un platformer 2D/action, avec en vedette le petit dinosaure éponyme paraissant constamment sur les nerfs… Il faut le comprendre aussi : il était tranquillement en train de roupiller quand une saleté de macaque lui a chouré son goûter. Étant de nature tenace, il poursuivra s'il le faut le voleur jusqu'aux confins du monde pour lui foutre une raclée, tout en se débarrassant du moindre obstacle qui oserait se mettre sur sa route…


Petit mais costaud, Gon possède une panoplie de mouvements plutôt variée : outre la classique morsure, il pourra donner un coup tournoyant avec sa queue (comme un certain Mario raton-laveur), prendre de l'élan pour donner un puissant coup de boule, cette attaque pouvant aussi être assénée "à la Bonk", ou encore agiter sa queue à toute vitesse pour un effet comparable au hyakuretsukyaku de Chun-Li (ceci dit, en beaucoup moins efficace).


Enfin, Gon a la capacité de double-sauter, de nager ou de "voler" (enfin, planer serait un plus juste qualificatif) en agitant à toute vitesse ses petits bras, pour un effet des plus comiques… Cependant, attention à ne pas abuser de certaines aptitudes, qui consomment l'endurance de Gon, le paralysant une poignée de secondes, le laissant donc à la merci du moindre ennemi…


En marge de ce gameplay relativement bien huilé, quelques phases originales se distinguent : il y a tout d'abord les passages en mode 7, la plupart étant des courses-poursuites. Les cibles sont les boss ponctuant chaque niveau, qui fuient lâchement le traditionnel rôle qui est le leur, à savoir le face-à-face avec le héros… Une fois les boss rattapés puis vaincus, il y a généralement des bonus stages, un peu comme dans Street Fighter II. Par un heureux hasard (ou pas), l'une des épreuves est très similaire à celle du tas de briques (ou de la caisse) à détruire…


Enfin, il faut également mentionner des phases que j'ai personnellement trouvées un peu lourdes et à l'intérêt moindre, que j'appellerai les phases de creusement. À intervalles réguliers dans les niveaux, principalement dans les grottes, il faudra creuser des tunnels pour pouvoir progresser, ce qui aurait pu être rigolo si le cheminement n'était pas unique et imposé… Une ou deux fois, ça va ; près d'une dizaine étalés dans un jeu relativement court, c'est juste saoûlant…


Graphiquement parlant, Gon s'en sort avec les honneurs. Les divers environnements ne sont pas spécialement originaux, et le décor peine un peu à se renouveler au fil du scrolling, mais l'ensemble est propre et sans bavure. Le level design est correct, la hit box plutôt bonne, l'animation fluide et les ennemis pas trop cons.


En revanche, l'environnement musical est un peu limite. On évolue dans une ambiance quasi silencieuse, sauf lorsque Gon passe en mode vénère -quand il prend trop de coups- et que les tam-tams viennent s'ajouter à un ensemble son plutôt réussi. Par contre, le petit jingle de victoire est juste méga-saoûlant, en particulier avec un casque vissé sur le crâne...


Gon est donc dans l'ensemble un honnête jeu de plateforme. Mais je me dois de signaler certains partis-pris disons…déconcertants. J'ai évoqué plus haut une durée de vie assez light, et bien ça aurait été encore pire sans quelques artifices dont use et abuse le jeu : ainsi, chaque ennemi a besoin d'une demie-douzaine de coups pour clamser, tandis que chaque zone du jeu doit être entièrement nettoyée pour pouvoir progresser, à l'instar de ces bons vieux beat'em all… Ça donne au jeu un rythme bâtard assez lent, contrastant fortement avec le caractère impulsif du croco préhistorique…


Bref, sans rien vraiment révolutionner et à défaut de laisser un souvenir impérissable, Gon constitue une acceptable alternative aux traditionnels cadors du genre (que je ne vous ferai pas l'affront de nommer).

Wyzargo
6
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le 11 sept. 2015

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