Gran Turismo 5 par The Share Players
Bien qu'il soit trop tôt pour pouvoir porter un jugement objectif et tranché sur Gran Turismo 5, les avis fusent déjà et jusqu'à Noël, le monde du jeu vidéo va vibrer au son des moteurs... et de la controverse. Pétard mouillé ou feu d'artifice?
A première vue, le jeu a tout pour décevoir : graphiquement le jeu est très inégal, les collisions et les dégâts ne sont toujours pas gérées comme il faut, beaucoup de voitures sont très mal modélisées et de nombreux bugs n'ont pas été corrigés. Si le développement n'avait pas duré aussi longtemps, ces défauts auraient eu l'air beaucoup plus discrets. Mais Gran Turismo 5 a du, depuis sa genèse jusqu'à sa sortie mouvementée, porter sur ses épaules un double héritage pesant : celui de la meilleure simulation automobile, et celui de killer app ultime de la playstation 3. Pas simple, d'autant que le jeu s'est retrouvé au cœur des guerres entre fanboys, comme si la destinée des deux camps tenait à la réussite ou non de ce Gran Turismo. La grande saga de cette génération de consoles se joue donc à même le bitume, au détour d'une chicane, juste avant la dernière ligne droite.
Mais si ce jeu s'est tant fait désiré, il n'en reste pas moins très coquin et continue de jouer avec nos sentiments de gamer. Non, il ne se livrera pas à la sortie de l'emballage : le plaisir se méritera.
Et c'est là peut-être tout le génie de son créateur : seuls les vrais passionnés auront droit de savourer son œuvre pleinement. Presque, on pourrait penser que les grossiers défauts cités peu avant ont été laissés volontairement, afin de ne conserver à ses côtés que les plus fidèles des fidèles. Histoire aussi de fuir ce champ de bataille où il n'avait le droit qu'à l'ingrate première ligne, celle qui laisse indéniablement des séquelles. GT5 s'en fout de la guerre des consoles et des enjeux : il veut juste conduire, encore et toujours, sous la neige, la pluie, pour un permis S, en kart ou en épreuve de rallye.
Et ça, il le fait terriblement bien. Mieux que n'importe quel autre, sans contestation possible. C'est là qu'il se révèle : oui les textures des arbres sont étranges, oui les dégats auraient pu être mieux gérés... Par contre la prise en main de chaque véhicule a fait l'objet d'un travail d'orfèvre sans précédent. Chaque micro détail lié à la conduite à été étudié minutieusement, pour procurer une expérience de pilotage sans pareil. Les amoureux de la route prendront un plaisir fou à désactiver petit à petit toute aide au pilotage, pour entrer enfin en communion totale avec la voiture. Quand cette union entre le pilote et son bolide se fait, l'imperfection des textures et l'aliasing n'importent plus, seule la liberté de ne faire qu'un avec sa voiture n'a de sens. A ce moment là, Gran Turismo 5 devient la meilleure simulation de conduite jamais crée.