Entre ombres et lumières

J'ai passé un bon moment devant ce jeu d'un studio prometteur, dont l'itération m'a paru meilleure que la précédente (à savoir, Bound by Flames). Choisir de s'inspirer de l'âge des découvertes et la colonisation de l'Amérique était une approche bienvenue. Certes, les références historiques étaient évidentes, notamment la manière dont les natifs sont dépeints, mais le traitement était bien géré !

L'histoire est tout en nuance. Il ne s'agit pas des "gentils civilisés contre les méchants sauvages" ou des "gentils colonisés contre les méchants colons", même si évidemment et heureusement le jeu dénonce le traitement des natifs. Surtout, ils sont présentés dans toute leur complexité, comme une vraie société, avec différentes tribus et idéologies. Leur connexion avec la nature et la magie, quoique évidente, renforce leur personnalité.

Telle est l'approche que j'apprécie dans les RPG : jongler entre les diverses factions, entre marins et gardes, entre politiciens et inquisiteurs. Le système de réputation est une composante essentielle du game play, et le choix de nous faire incarner une ou un diplomate permet de mettre l'accent sur les négociations et dialogues plutôt que le combat.

Et j'apprécie ce choix car l'écriture des quêtes tant principales que secondaires était de qualité, mais les combats se sont avérés plutôt rigides. On sent que de multiples jeux ont influencé la conception de celui-ci : Horizon Zero Dawn, Assassin's Creed, Dragon Age , The Witcher... Greedfall ne brille pas par son originalité et se situe parfois dans l'ombre de ses inspirations. Il n'empêche qu'il tire son épingle en exploitant intelligemment son concept.

Quitte à poursuivre la comparaison, si j'ai bien apprécié les compagnons (surtout Siora et Vasco), il leur manquait un petit quelque chose pour être vraiment mémorable tels les compagnons de Bioware. Je déplore aussi une trop grande utilisation des allers et retours mais j'attibue cela aux limitations budgétaires qui ont empêché d'avoir une carte plus étendue.

Il est clair qu'avec plus de moyens, et une fin un peu moins précipitée (quoique j'ai apprécié les différentes possibilités et les conséquences de la réputation), ce jeu aurait pu se hisser à la hauteur de ses inspirations. Mais Greedfall m'a quand même beaucoup plu et prouve les talents d'un studio qui s'est bien amélioré depuis Bound by Flames !