Je savais que Half-Life 2 avait été un jeu influent, révolutionnaire sur certains points et ayant marqué la génération des gamers des années 2000 qui y ont joué. Ce à quoi je ne m'attendais pas, c'était de voir que toutes les qualités du jeu sont encore remarquables, et pour certaines uniques à ce jeu.
La physique du jeu est ainsi purement intégrée au gameplay, forçant le joueur avec les barils, planches de bois ou scies trouvées par terre afin de neutraliser ses ennemis de manière créative, et il est désespérant de voir à quel point cette physique, bien qu'intégrée dans beaucoup de jeux actuels, est beaucoup plus accessoire, voire gadget, à la manière d'un Skyrim. La variété des niveaux et ennemis est tout aussi remarquable, et est d'autant plus impressionnante que le jeu se refuse à suivre le modèle désormais établi de FPS militaires, faisant voyager le joueur à travers des appartements dignes de blocs soviétiques, une ville médiévale remplie de pièges ou une citadelle alien où la résolution de puzzles présage déjà des jeux comme Portal.
Enfin, l'univers du jeu et particulièrement intéressant, avec son monde sous le joug d'une race d'aliens ressemblant aux vers de Dune (à moins qu'ils ne soient eux-même que le dernier maillon de la chaîne d'un empire galactique), et gouvernée par une sorte de Pétain mondial, collaborant avec les aliens pour asservir la Terre, stériliser ses citoyens et réduire en esclavage les résistants voulant s'y opposer, tout en proclamant être le seul à pouvoir sauvegarder l'espèce humaine. Cette situation devient d'autant plus absurde quand on se rend compte que notre personnage, loin d'être un soldat, n'est qu'un simple docteur en physique.
Il y a aussi Alyx Vance, première réalisation d'un partenaire IA suivant le joueur comme lors d'un road movie. D'Elisabeth de Bioshock à Atreus de God of War, en passant par Ellie de The Last of Us, beaucoup suivront. On pourrait parler du G-Man, dont les motivations sont encore à ce jour inconnues, et dont l'animation faciale est encore pour certains inégalée. Et puis, il y a cette fin, qui tient en haleine tous les joueurs depuis 2007, met en commun les univers de Half-Life et Portal, et ne serait peut-être jamais résolue.