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Hatred
4.8
Hatred

Jeu de Destructive Creations (2015PC)

Premier jeu « Adult Only » vendu sur Steam, après l’intervention exprès de Gabe Newell lui-même, Hatred marque, quoi qu’on en pense, une étape dans l’histoire du jeu vidéo et rejoindra sûrement Postal et Carmageddon dans le cercle fermé des jeux médiocres devenus cultes grâce à la polémique, mais pas grâce à leurs qualités.


Parce que niveau jeu, justement, c’est pas exactement la folie. Les graphismes sont alléchants en capture et l’esthétique a de la gueule, mais le noir et blanc fait vite plisser les yeux. Ça rend l’environnement confus et l’action illisible. La destructibilité est très sympa mais l’arsenal riquiqui entrave un peu le fun. Les civils sont à la fois idiots et omniscients ; parce qu’ils vous grillent à travers les murs, mais marcheront tranquillement dans votre direction malgré tout.


Quant à la violence tant attendue… c’est frileux. Est-on vraiment en face de quelque chose de plus immoral que GTA ? De plus violent ? Bof. Quitte à se prendre un classement AO, autant y aller à fond. Des putes, des maisons de retraite, des écoles primaires, des conventions de cosplayers… C’est pas les idées rigolotes qui manquent.


Rien de tout cela malheureusement, juste un shooter moyen. Dynamique et fendard quelques heures mais qui aurait pu être tellement mieux avec un mode libre pour choisir ses armes et son niveau, ou carrément un éditeur pour créer soi-même son terrain de génocide.
Un jeu sans ambition donc, mais vendu à un prix en conséquence et dont la communication était franchement honnête. Un des développeurs avait qualifié son jeu de « décent » sur les forums de Steam, prévenant même les joueurs de ne pas trop en attendre.


Là où je pense que les gens font erreur, en revanche, c’est de croire que Hatred se prend au sérieux et s’adresse à des misanthropes. Une fois le jeu en main, tout laisse croire qu’on est en face d’un délire jusqu’au-boutiste. Les succès sont grinçants, les doublages de Mr. Notimportant sont caricaturaux au possible,… une grosse blague bien noire, mais une blague quand même.


Au final, la seule haine véritable engendrée par le jeu aura été celle des outragés perpétuels. Les néo-puritains qui utilisent, sans s’en rendre compte, la novlangue orwellienne dans leur croisade Tumblr.


L’ironie est amusante.

Tanaziof
6
Écrit par

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le 8 juin 2015

Critique lue 886 fois

Tanaziof

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13

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