Après avoir passé 5 ans à raffiner son concept de porte-flingue en costard, IO Interactive atteint le sommet de son art avec Blood Money.

Chaque niveau nous lance dans un univers unique, restitué avec un souci du détail dans les comportements des personnages, qu'il n'appartient qu'à nous de découvrir. Fini les entrepots crasseux que l'on rencontre shooter après shooter. Ici, on fait un tour en rehab après avoir cotoyé des prostituées dans un hot tub dans un chalet suspendu dans les Rocheuses. On s'immisce dans la baraque cosy d'un type sous le programme de protection des témoins avant de perturber un mariage redneck. Avant d'être un simulateur de meurtre, ce Blood Money est avant tout un simulateur de vie.

IO excelle dans le portrait de ces gens malsains (le pêre noël pervers, le garde du corps obsédé sexuel, le prêtre alcoolique,...) pris sur le fait de la médiocrité de leur quotidien, a tel point que l'on est finalement soulagé de violemment mettre un terme à leur pêchés... A mettre en perspective avec le mafieux qui se permet de jouer du Jean-Sebastien Bach au violoncelle sur sa terrasse devant une magnifique cascade. Douce ironie que de l'étrangler avec une corde à piano en plein récital.

Le coeur du jeu, c'est, qui l'aurait cru, son côté puzzle. Ici, le très critiqué "trial and error" est présenté comme une feature. Tels des gamins avec leur nouveau jouet, on teste, on combine, on expérimente parmi la foultitude d'options à notre disposition. On se plante. On réessaie. On peine. Et puis, on y arrive. On jubile un court instant avant de réessayer. Sans dommages collatéraux cette fois, ou bien sans se déguiser, ou bien en speedrun...
La replay value de Blood Money est fantastique, et le nombre de façons de finir un niveau se compte en dizaines, chacune sanctionnée par un titre unique ("Boucher" et autres "Sociopathe" bien évocateurs) malheureusement pas assez mis en avant dans la structure du jeu.

La série se conclut sur une scène finale en apothéose, un moment de pure jouissance vidéoludique trop rare dans le paysage actuel. Un titre culte.
channie
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le 8 mai 2010

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channie

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