Comme tout le monde le sait, la saga Hitman nous fait vivre les aventures, au grès des contrats, d’un tueur à gage génétiquement modifié. Le but du jeu est généralement simple : une cible à exécuter. Jusque-là, rien de sublime. Ce qui fait toute la saveur de ces jeux, c’est un élément apporté dans le second opus, et qui sera décliné, amélioré mais restera une constante : rester discret, anonyme et invisible. Le must étant de ne pas tirer un seul coup de feu, de ne jamais tuer que la cible, le tout sans se faire voir : empoisonnement d’un verre, accident divers, véhicule piégé ou tout bonnement une corde de piano en guise de collier, les choix sont multiples.


A part que dans le premier opus, non. Foin de discrétion ni de subtilité, on fonce un peu dans le tas. Bien entendu, il est rarement question de foncer arme au poing dans le décor, sous peine de se faire occire rapidement, mais rien ne nous empêche de massacrer des ennemis pour mieux approcher notre cible. Ainsi, l’intelligence des forces de l’ordre et soldats ennemis est réduite à une étonnante passivité. « Tient, un type cours partout à travers le niveau et va se coller dans mon dos pour mieux m’éliminer ?! Pas de soucis, il a le bon costume ! ». De même, la réaction d’un soldat découvrant le cadavre d’un de ses semblable sera le plus souvent d’accourir pour constater que quelque chose ne va pas… et de repartir comme si de rien n’était. On a du coup un peu de mal à savoir ce qu’on peut faire ou ce qu’il faut éviter, tant certains ennemis semblent au contraire dotés d’une vision suprahumaine parfois. Certains niveaux sont très bien fichus (je pense à la mission d’assassinant de Lee Hong), tandis que d’autres sont très banales, voire ennuyeuses (les missions en Colombie, dont une consiste simplement à apporter un cochon à un léopard). A noter un petit côté cinématographique de certaines séquence scriptée bien sympa, ainsi que des clins d’œil amusants (le boss de Colombie qui se la joue Scarface). Le système d’argent servant à acheter des munitions ne me semble pas très intéressant, à moins de toujours se déplacer déguisé en tank. Si on veut un minimum de discrétion et si on ne tue pas tous les civils qui trainent, on dépense généralement peu.


Le point noir du jeu, à mon sens, c’est néanmoins l’impossibilité de sauvegarder, au détriment de check-point. En soit, pourquoi pas, cela rend le jeu plus ardu (et dans certains missions longues, on souffre !). Le soucis majeur, c’est que le check-point ne nous fait pas reprendre le jeu à l’instant où l’on a atteint ce point, mais bien au moment où l’on est mort : dans la mesure où les risques de mourir tout seul comme un grand sont réduits, c’est souvent un gunfight qui a mal tourné qui est la cause de notre trépas, si bien qu’on reprend le jeu en pleine alerte, avec parfois les ennemis qui nous canardent à nouveau avant même que l’on comprenne ce qui se passe. Dans les faits, mourir une fois signe souvent la fin de l’aventure.


En résumé, le plaisir de jouer les premiers pas de 47 est réel, même si Hitman Contrats nous replongera dans la majeure partie de ces quêtes. Le changement de gameplay est assez déroutant au début, mais on se fait assez rapidement à l’idée. Les maps ne sont pas mal du tout (même si le jeu a vieillit, forcément), on prend un vrai plaisir à les arpenter. Seul le souci de sauvegarde laisse un goût un peu amer en corsant parfois trop la difficulté. Quant à savoir s'il est nécessaire de jouer à ce jeu alors que Contrats proposent les meilleures maps, graphiquement améliorées et avec un gameplay plus contemporain, ma réponse ne peut être que non.

Chat-alors
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le 23 août 2017

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