En manque de renouveau, le jeu vidéo est un média qui à tendance à stagner, misant de plus en plus sur sa technique ravageuse pour séduire le consommateur, en dépit de proposer des expériences originales. Alors quand un studio aussi expérimenté que Guerilla Games sort des sentiers battus des suites à gogo pour présenter un univers inédit, on ne peut qu'être enthousiaste. Alors, Pari gagnant ?


Les premières minutes de jeu sont un peu laborieuses. Mais peu à peu le joueur apprend à pirater les créatures pour s'en servir de montures.


Un Jour sans Fin :


Le jeu vidéo tourne en rond. Les jours se suivent et se ressemblent. Chaque nouvelle année étant rythmée par la sortie des mêmes blockbusters. Ces éternels triples A qui enchaînent inlassablement les suites stériles n'apportant rien de nouveau. Si bien que passé les habituels Just Dance, FIFA, Battelfield et autres Call Of Duty, les joueurs n'ont pas grand chose à se mettre sous la dent. C'est donc avec une joie non dissimulée que nous accueillons sur nos PS4 Horizon Zero Dawn. Un titre qui promet une expérience originale tout en garantissant une technique de haute volée, apte à éblouir les plus exigeants. Le pari parait trop beau, mais on se surprend à y croire ! D'autant que le titre débarque dans le sillage de The Last Guardian et Gravity Rush 2, deux exclusivités Sony aussi originales que réussies. Et le constat à l'arrivée est encourageant. Le dernier-né de Guerilla Games est un bon jeu. Dès les premières minutes, on ne peut que succomber aux charmes de cet univers post-post-Apocalyptique. Artistiquement autant que techniquement le constat et sans appel, la perfection est proche. Les panoramas son sublimes, le cycle jour nuit bluffant et le nombre d'animations, subtiles mais réalistes, enthousiasmant ! Tout cela rend l'univers vraisemblable, vivant !


L'habillage est crédible cohérent et surtout magnifique. Ce mélange atypique entre technologie et ambiance tribale séduit. On regrette d'autant plus l'encombrante interface qui empiète inutilement sur l'écran de jeu, occupant un espace bien trop large.Mais passons. Dans ce splendide mais dangereux univers, la nature à repris ses droits. Seuls les squelettes d'antiques voitures rouillées et autres infrastructures urbaines mystérieuses désormais absorbées par la végétation témoignent de l'existence d'une civilisation antérieure. Une dynastie dont les raisons de la déchéance demeurent inconnues. Nul ne sait ce qu'il est advenus de ces précurseurs. C'est dans ce contexte mystérieux que s'encre l'intrigue du jeu. Une intrigue assez bien menée qui réserve quelques belles surprises au joueur qui incarne ici Aloy, une jeune femme autrefois exclue de son tribut pour d'obscures raisons. C'est donc un périple initiatique qui attend la jeune et belle héroïne qui, en quête de réponses sur ses origines, résolve des mystères jusqu'ici impénétrables.


Certaines créatures gigantesques nécessitent plus de maîtrise que d'autres.
Les animations d'Aloy et plus généralement de toutes les créatures du jeu sont remarquablement naturelles, réalistes.Les animations d'Aloy et plus généralement de toutes les créatures du jeu sont remarquablement naturelles, réalistes.
Les animations d'Aloy et plus généralement de toutes les créatures du jeu sont remarquablement naturelles, réalistes.
Ainsi son aventure la mène-t-elle à gravir les échelons sociaux. Autrefois pariât, exclue et maltraitée par sa tribu, la jeune femme prend du galon et acquière, au gré de ses exploits guerriers, une place prépondérante au sein de ses pères. Au travers de dialogues à choix le joueur peut façonner le caractère de son protagoniste. Les plus rancunier auront donc le loisir de se venger en répondant sèchement à leurs interlocuteurs, refusant de les aider quand l'occasion se présente tandis que les plus humains adopteront le chemin de la rédemption faisant fis du passé pour s'intégrer. Si le système de choix à une base assez intéressante, il est hélas assez peut, approfondit et n'a aucune répercussion directe sur la trame sinon un impact superficiel. En fait, les répliques proposées servent avant tout à approfondir notre connaissance de l'histoire et de ses enjeux. C'est un moyen pour les plus passionnées d'assouvir leur soif de connaissance. Il ne faut donc pas négliger les interactions avec les autres humains, d'autant qu'elles permettent de débloquer une foule d'activités et de quêtes annexes. Si elles n'ont pas la profondeur d'écriture d'un The Witcher III, ces dernières se révèlent toutefois suffisamment intéressantes pour tenir en haleine le joueur tout en le gratifiant de points d'expérience salvateurs pour l'amélioration de son protagoniste. Car oui, il existe dans le jeu une dimension RPG. On ne choisit pas véritablement de classe de personnage en début de partie, mais il existe trois arbres de compétences qui permettent de débloquer des capacités différentes en fonction du style de jeu qui nous convient. Un système assez permissif qui tend à contenter le tout le monde en permettant un développement assez libre des compétences de Aloy.


Jurasik Park !


Pour parfaire ses capacités, Aloy bénéficie d'un choix étoffé d'armes et d'armures. Comme dans tout jeu de rôle qui se respecte chaque équipement a ses forces et ses faiblesses. Au joueur d'équilibrer le tout en fonction de ses affinités. Car forcément, de cet éventail de combinaisons différentes découle plusieurs approches possibles pour une seule et même situation. Adeptes de la discrétion comme bourrins trouvent leur compte. Même si le système d'infiltration est finalement assez primaire et manque de profondeur. Paré au combat, il est temps de se mesurer aux hordes d'adversaires qui sillonnent ces terres sauvages. Entre ennemis humains et titans d'aciers, vous aurez de quoi faire. À noter cependant que les joutes contre vos homologues humains manquent de dynamisme. Les coups et autres tirs maquent cruellement d'impact, ce qui aboutit à un manque de sensations. On finit donc par se lasser des joutes contre nos congénères. D'autant qu'ils ne sont pas aidés par leur intellect souvent déficient.


Un manque de rythme dont ne souffrent pas les batailles contre les redoutables dinosaures d'aciers qui constituent les principaux prédateurs de ce nouvel écosystème. Un écosystème dans lequel l'homme n'est plus roi, mais proie. La diversité des espèces de robots empêche la monotonie de s'installer poussant sans cesse le joueur à innover dans ses stratégies pour espérer terrasser ses antagonistes. Réflexes et réflexion sont de mise pour mettre au point des stratégies offensives efficaces contre ces dangereux prédateurs. Grappins flèches et lance-explosifs ne possédant pas une puissance de feu phénoménal, il est primordial d'être rusé pour rivaliser. Heureusement, le joueur dispose d'une aide précieuse : un scan. Un outil salvateur qui met en surbrillance les points faibles des monstres de métal rencontrés. Car un ennemi gigantesque ne pourra pas être terrassé de la même manière qu'un ennemi petit mais véloce. De cette diversité résulte des affrontements trépidants conviant à la fête dynamisme et spectaculaire. La palette de mouvements assez riche d'Aloy permet d'exécuter des actions classes et audacieuses. Il est, par exemple, possible de décocher pendant un saut au ralenti quelques flèches bien senties dans les entrailles mécaniques de ces féroces machines. Ces acrobaties couplées au gigantisme de certaines créatures extrêmement coriaces, capables d'arracher d'un revers de la main une poignée d'arbres avant de vous écrabouiller comme un vulgaire insecte insufflent un cachet épique à l'expérience.


Conclusion :


Finalement, Horizon Zero Dawn est un bon jeu. Sa véritable force, il la tire de son univers novateur et de ses dinosaures robots redoutables qui pimentent les péripéties tout en leur conférant une identité forte et originale. Néanmoins, niveau gameplay, s'il exite bien quelques originalités dans les affrontements avec les titans de métal, le jeu est assez convenu. Il convoque une foule d'éléments archi-connus. Dans sa gestion du monde ouvert, Horizon rappelle d'ailleurs à Far Cry (Primal) avec ses diverses activités et ses camps de bandits à libérer. Il réutilise ensuite des mécaniques bien huilées mais déjà vues, proposant un mix des genres -infiltration RPG etc..- très à la mode ces dernières années. Il manque peut être une petite dose de folie supplémentaire por transcender l'oeuvre. Il n'en demeure pas moins que le titre demeure globalement une réussite avec ses graphismes superbes- avec sa foules de détails d'un extrême réalisme- et son univers passionnant. Un début très prometteur donc pour Aloy !

paul55
6
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le 22 mars 2017

Critique lue 260 fois

paul55

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