Pas forcément attiré de base par le jeu, l'opportunité de le découvrir m'a été offerte par la gratuité de celui-ci lors du dernier confinement. On y joue Aloy une jeune paria vivant à l'écart avec son mentor Rost dans un univers post apocalyptique bien singulier puisque les machines prenant la forme de dinosaures ou animaux plus ou moins agressifs côtoient des humains aux meurs et modes de vie tribales. La nature a repris ses droits même si quelques ruines et structures urbaines à l'abandon sont là pour nous rappeler l'ancien monde, comme il est dénommé par les protagonistes eux-même.
Et il est magnifique ce monde ! La beautés des paysages, les jeux de lumières émerveillent et donnent envie de parcourir cet univers qui prend des aspects de Red Dead Redemption dans la contemplation ; la direction artistique finissant le travail de la technique avec une cohérence assez bluffante et ce côté organique des machines aux animations très abouties. On prend une vrai claque et l'on s'extasie régulièrement devant le bijou de Guerilla Games qui mêle la solidité technique (le tout est propre et plutôt fluide malgré le nombre d'ennemis parfois important à l'écran) et la beauté artistique qui éclot aussi dans le domaine sonore avec une bande originale sublime et des bruitages immersifs conférant encore plus d'intensité aux combats.
On est donc rapidement entraîné dans cet univers d'autant plus que le scénario nous happe lui aussi avec son intrigue de science fiction aux accents de Terminator qui se veut assez fouillé (un peu trop ? certains codex ou logs audio paraissent tenir du remplissage superficiel).
Il est toutefois regrettable que le monde ouvert ne soit pas plus jouissif à parcourir et n'offre pas plus de découvertes. Il manque la possibilité d'escalader librement et certains recoins de la carte auraient gagné à proposer des choses pour récompenser le joueur. Des panoramas un peu spéciaux, les fameux logs... Là on a tendance à bêtement suivre les indicateurs et comme grimper une montagne peut-être une vrai plaie si on ne trouve pas les points d'accroche, on n' pas vraiment envie de s'y livrer pour le plaisir de la grimpette.
C'est le gros point noir du jeu ! Sa structure est trop scolaire, celle du monde ouvert basique avec des quêtes secondaires typiques, des collectibles, des camps de bandits... Cela aurait pu être plus engageant avec une meilleure mise en scène des dialogues (malgré l'écriture globalement correcte) et une exploration plus plaisante, voir un peu plus d'audace dans le contenu... mais enfin au moins le tout est carré et pas trop lassant.
Et si Horizon pourra décevoir sur le manque d'originalité de son contenu il peut toutefois compter sur un système de combat génial. Mêlant approche furtive (avec des attaques discrètes, du piratage de machine, des pièges), combat rapproché (grâce à la lance disposant d'un coup rapide et d'un coup fort mais aussi d'armes comme le lance bombes) et combat à distance (avec des arcs aux multiples munitions de feu, de glace...), ces combats sont percutants, violents et demandent de l'endurance et de la patience, loin des combats parfois trop expéditifs de certains jeux du genre. La variété des machines, les faiblesse élémentaires, tout cela crée des combats d'une richesse louable et jamais repoussants. On n'a rarement envie d'esquiver le danger dans Horizon. D'autant plus que cela permet de récupérer des éléments pour crafter toutes sortes d'améliorations pour son équipement.
A la fin de plusieurs dizaines d'heures de jeu on se rend compte que l'on a pris beaucoup de plaisir à découvrir l'univers de cette nouvelle licence, pleine d'un potentiel déjà très bien exploité, et que l'on souhaiterait ardemment que la suite corrige les défauts un peu grossier de premier opus, et fasse preuve d'un peu plus d'audace dans la structure même de sa progression mais aussi dans certaines de ses mécaniques.
Et passer ainsi d'un bon jeu à quelque chose de plus grand...