Un supposé froid sauvage...finalement plein de chaleur et d'amour....

C'est en cette mi-juillet 2022, période durant laquelle les températures se sont envolées, voire trop...usufruit malheureux du dérèglement climatique...faisant souffrir autant l'humain que l'animal...période de vache maigre propice pour les développeurs de proposer des extensions à des jeux déjà terminés pour bon nombre...usufruit d'un malheureux système économique...surfant sur la sensibilité du gamer que l'on est...période estivale propice pour le dépaysement numérique...du a notre incapacité de pouvoir voyager dans la vie réelle...que j'ai décidé...un peu sur un coup de tête et une folle envie de m'oxygener l'esprit, de baisser un peu la température, d'érrer dans un petit monde ouvert et de retrouver ma "Martine 2.0"...de me lancer dans ce add-on nommé "Frozen Wilds"...bien qu'ayant fini "Zero Dawn" et "Forbidden West" en début d'année...sortie initialement en 2017, compris dans la version complète d'Horizon, sur PC via G.O.G...qui me promettait de découvrir une zone mystérieuse que j'avais involontairement omis, malgré les envies d'Aloy, de rencontrer un peuple qui nous été inconnus, tant à elle qu'à moi, durant une ultime épreuve, juste motivé par une simple rumeur, évocatrice d'austérité, de rudesse et d'inhospitalité...

C'est donc afin de satisfaire la curiosité de nôtre chère bout de femme envers une rumeur, représentée ici par trois point d'exclamation bleu, situé à trois différents coins du monde de "Zero Dawn", prenant vie autour d'un simple feu de camp dans le nord, pour ma pomme, narré par une douce jeune demoiselle afro-americaine, superbement vêtu, à la voix suave, alimenté par une belle nuit étoilée, réchauffé par de vives flammes...un réconfort bienvenue, accueillant mais subtilement mis de côté par le teneur du discours de notre nouvelle rencontre, evocant un territoire froid et austère situé au-delà des montagnes, un peuple isolé et inhospitalier y survivant et des coutumes rudes et éreintantes, usufruit d'un monde où le danger est permanent, où la faune est hostile, où le climat et la géographie sont exigeants...quelque chose de repoussant donc mais ne faisant que goinfrer l'esprit curieux de cette folle chasseuse, toujours à fantasmer l'improbable, à désirer l'aventure, à vouloir se défier aux autres...une étrange rumeur donc qui se révèle vraie, à peine un pic franchi, un écran rendu flou par une pluie de flocons de neiges abondante, un son étouffé par un écrasant blizzard continue, une marche difficile par ces chemins escarpés, une avancée anxiogène par ces premières rencontres nous demandant de rebrousser chemin...une certaine idée de l'accueil, pas remise en question au début de notre aventure, du premier village établi, de la première quête proposée...mais qui au fur et à mesure, au fil du temps et à force d'entêtement...se dévoile, se découvre, se raconte...nous plongeant immédiatement dans une relecture fantasmée du Nord-west des États-Unis, à mi-chemin entre l'état du Montana et celui du Montana, à la lisière du Canada, entre l'Alberta et le Manitoba...entre ces monts et plaines enneigés, ces forêts de séquoias et de pins géants, ces sources chaudes et puits géothermiques, ces immenses barrages et structures industrielles, ces étangs gelés et cascade d'eaux suspendues, ces diverses plantes aux vertus curatives....cette faune sauvage composée de petits écureuils, de renards blancs, de chevres des montagnes, de blaireaux, de lapins des neiges, de hiboux, de dindons et faune métallique, entre bison, élan, aigle, loup et grizzly...ce climat oscillant entre tempête de glace, matinée ensoleillée, nuits sous une aurore boréale, après-midi sous un ciel orangé...ces totems et autels amérindiens, ces tipis en toiles et forts militaires de bois, ces carillons et capteurs de rêves, ces drapeaux et étendards, ces ranchs des champs et habitats troglodytes...ces habitants à la carnation caramel et metisse, ces ponchos et capes en peaux d'animaux, ces coiffes et casques au formes mystiques, ces objets et outils fruit d'un artisanat traditionnel, ces lieux de cultes et de pratiques chamaniques...evocateur d'une réinterprètation des autochtones propres à ces régions d'Amérique du Nord et du Canada, entre les Inuits et les Chinooks...toujours sublimé par ces graphismes encore actuels, par cette image au grain photographique, par cette palette colorimétrique aux teintes picturales, par ces jeux de lumières envoûtants, ces textures magnifiques, ces chara-design cosmopolite, ce sound-design immersif, cette musicalité enivrante, ces plans de caméras cinématographiques, cette succession d'environnements cohérents, ces cycles naturels changeant et toujours conjugué avec élégance à l'univers post-apocalyptique, science-fiction, anticipation, néo-western crépusculaire propre à cette licence...une direction artistique intemporelle, nous charmant constamment, donnant un caractère organique fascinant et une identité singulière à ce petit bout de territoire isolé, apportant une folle envie de l'explorer sans notion de temps et volontairement à pied, et brisant cette première impression pour mieux nous laisser, tout comme Aloy amoureux de celui-ci...

C'est donc pour permettre à nôtre entêté jeune chasseuse, de se confronter à ses limites, de s'offrir un défi loin de sa contrée, d'améliorer ses compétences précédemment acquise, toujours armée de moultes arcs et lances récupérés ça et là...que l'on entreprend ce soit disant rude parcours au sein de ce Montana fantasmé, malgré les avertissements de notre conteuse d'un soir, la tonalité de la rumeur autour duquel ce volet se construit...parfaitement incarné ici par notre première opposition, rendue étouffante par ce blizzard constant et cette neige abondante, rendue éreintante par un mystérieux mal qui ronge ce petit bout de monde et sa géographie singulière...nous laissant un sentiment d'austérité, par remis en question par le panorama offert à la suite de ce combat, dévoilant un monde isolé, désœuvrée, et obscurci par un immense et imposant volcan en activité, du quel émane une hypnotique lumière rouge, de terrible éclair inquiétant, une dense fumée noir et aveuglante, visiblement point final de nôtre avancé et acteur principal de nôtre récit, lieu mystique et vénèré par les autochtones rencontrés, hôte idéal pour leur tradition et culte chamanique, théâtre parfait pour satisfaire leur soif de défis et d'abnégation, terreau fantastique pour tout rite initiatique et quête idenditaire, mais qui malheureusement semble être la victime d'une "entité maléfique"...tout un programme donc...mais qui au fur du temps, de nos améliorations, de nos gains d'expérience, de nos actions, de nos choix, de notre exploration, volontaire ou non, guidé ou non, libre ou imposé...évolue, change, se transforme, s'adapte à nous...nous plongeant immédiatement dans un petit open-world amusant, composé de diverses activités, proposant moulte récompenses, regorgeant d'espèces endémiques, abritant différents lieux singuliers...que l'on peut entreprendre de manière non-linéaire, permettant aux joueurs d'alterner entre énigmes et puzzles environnementaux plus approfondies, chasses et piratages plus exigeants, plate-forme et découverte plus gratifiantes, commerce et artisanat plus restrictifs et le tout rendu cohérent par l'histoire et l'identité de cette environnement particulier...exigeant du joueur un certain niveau pour y parvenir, un sens de l'observation pour le traverser, une capacité d'analyse pour le comprendre, une gestion stratégique pour le maîtriser et un self-control pour le dompter...mais toujours aussi digeste par ce level-design permissif, cette affordance visuelle et sonore, ce gameplay adaptatif, cette maniabilité accessible, ce HUD immersif, cette simplification de mécanisme inhérent au genre...un game-design universel, nous suprenant constamment, donnant un caractère singuliers à ce volet, où l'antagoniste principal est finalement l'environnement, nous laissant, tout comme Aloy subjugué, amoureux de celui-ci...

C'est encore dans la peau d'une étrangère et d'une voyageuse clandestine, que nôtre jeune marcheuse entreprend cette aparté narratif, cette itinéraire bis, ce périple en dehors de sa zone de confort, au sein ce territoire du nord, ce Montana/Alberta enneigé, cette enclave montagneuse, qui de part sa rudesse environnementale, son austérité climatique, son isolement économique, son éloignement civilisationnel, impose à ces autochtones robustes, une hiérarchie sociale bien établie et codifié, afin de maintenir un fragile équilibre politique, des rites et coutumes exigeants et impartials, afin de se préserver contre le déclin démographique et leur identité, des croyances et dogmes spirituels nébuleux, afin d'entretenir l'espoir et l'engagement de tous, des lois et des règles empreint de mysticisme, afin de mieux se fondre et exister dans leur écosystème...véritable allégorie romantique des peuples amérindiens, des tribus primitives, des premiers natifs de notre monde, le vrai, devant au quotidien lutter, survivre, combattre, roublardiser, coopérer pour survenir à leurs besoins viteaux...trop souvent victime d'un lieu de vie hostile...leur demandant rigueur et adaptation...car trop souvent victime du dérèglement climatique...leur imposant méfiance et défiance...car trop souvent victime de colonisateurs extérieures...justifiant parfaitement leur inhospitalité vis-à-vis de nous et de Aloy...mais qui au fur et à mesure de nos diverses rencontres, au fil de notre pérénigration, et de l'évolution de ce petit open-world par rapport à nos actions et choix...se voit bien plus chaleureux, accueillant et attachant...délivrant de touchant micro-scenario, de sensible petites histoires, de fragiles envies d'espérer...à travers des brefs instants de vie, de discussions usuelles...que l'on déclencher à l'envie, de manière non-linéaire, se découvrant uniquement par notre exploration, cacher volontairement sur la carte interactive, poussant le joueur à bien observer, écouter, visiter, trifouiller...donnant corps et âme à cette zone sauvage et ces habitants...toujours mis en valeur par ce jeux d'acteurs, ce chara-design rondouillet, ces personnages charismatiques, ces carnations chaudes, cette mixité ethnique, cette gestion de l'émotion et de l'humour, ce sens du rythme, ces dialogues adaptatifs, ces choix narratifs, cette intelligence dans son level-design, cette sensibilité artistique, cette cohérence ludique...où tout semble construit, prévu, pensé pour mieux nous immerger dans ce monde futuriste et post-apocalyptique, véritable personnage à part entière...une narration autant scenarisée qu'environnementale, à travers ces quêtes principales et secondaires, à travers l'écrit et l'oral, à travers la vue et l'ouïe, à travers le dit et le suggéré...où chacun se fait son propre récit, où chacun est libre de son interprétation, où chacun s'approprie ce territoire singulier...nous laissant définitivement amoureux et emporté par celui-ci...

C'est donc, après une ultime ascension les bottes pleines de neige, un ultime panorama éclairé par une aurore boréale, une ultime conversation avec un vieux chef de guerre meurtrie dans sa chair, une ultime parole pleine de sagesse et de tristesse, un ultime choix narratif plein d'espoir et de gentillesse, un ultime gain de niveau superflus et ridicule, un ultime regard sur ma carte totalement vidée de ses points d'intérêt et de quêtes...sans crédit, ni générique de fin...que je quitte ce "Frozen Wilds", avec une petite larme versée, le corps et l'esprit oxygéné, le cœur plein de nostalgie...au bout de 10 heures de jeux et deux jours entièrement consacré à lui...touché par ce peuple isolé, les Banuks et son identité, ma nouvelle tribu...ému par Aratak et Ouréa et leur destin tragique, ma nouvelle famille...attaché par Ban-Ur et ses habitants, mon nouveau road-trip en Amérique du Nord...enivré par cette relecture de la spiritualité et de son lien avec la nature et l'inconnu, normal vu ma tendance animiste...amusé par ce volet et ce qu'il tente...aimant par Aloy et ce qu'elle évoque en moi, j'adore me mettre au service des autres...pas très fier de mon terrible tableau de chasse, promis j'arrête...interloqué par ma relation avec ces créatures, ce sentir chassé c'est étrange...admiratif du travail accomplie ici par Guerilla Games, validant tout mon amour poureux...questionné sur cette redéfinition de Add-on ou extensions, ma première pour moi...apaisé davoir pu réparer mon omission malheureuse, ouf sauvé...heureux d'avoir pu continuer un peu de Horizon grâce à lui, tant le jeu n'a pas vieilli...étonné qu'il n'est pas pu bénéficier d'une sortie à part, tant il m'a paru bien plus complet que bon nombre de triple A...subjugué par cette licence et son univers, mon western futuriste crépusculaire favori...passionné par cette métaphore sur l'identité et l'émancipation incarné autant par son héroïne que son environnement...convaincu que Zero Dawn, Frozen Wilds et Forbidden West sont un seul et même jeu, matérialisation idéale pour celle-ci...marqué par leur réinterprètation de l'ouest américain dans sa globalité, vivant une prochaine escapade...curieux de voir une réelle suite, peut-être vers l'Est des États-Unis, New-York ça me dit bien...plein d'espoir pour ce média, au vu de ce genre de production...fidèle à ma conviction qu'il est le seul à nous transmettre autant d'émotions, transcandant son statut...et toujours engagé à reprendre du service auprès de ma chère et tendre "Martine 2.0", mais faut qu'elle arrête de vouloir tout faire et d'écouter tout le monde...clairement un chef-d'œuvre personnel, un chapitre à jamais gravé dans mon esprit...donc sortez vos moufles et ouvrez vos cœurs...car un monde froid et chaleureux vous attend...

AlMomoSan87

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