Vous êtes un tueur. On vous appelle pour vous demander avec subtilité de "nettoyer" un bâtiment. En tant que tueur (dérangé ?) vous vous exécutez. Vous endossez le masque d'un animal et vous entrez (effectivement dérangé). Une fois le boulot terminé, vous rentrez en Dellorean. Peut-être avec des regrets, sûrement avec la radio allumée. Dans tous les cas, vous ne vous arrêterez pas comme ça, et ce malgré vos cauchemars mettant en scène des discussions métaphysiques sur vos actes avec des animaux parlants.
Voilà ce qu'est hotline miami. La promesse d'un massacre sanglant et défoulant à la Tarantino, d'un scénario Lynchesque hallucinant tenant sur un misérable ticket de métro déchiré et tâché de café ainsi que d'une direction artistique sous acide et salement pixelisée rappellant par certains aspects le culte Drive. Le cocktail est addictif, rudement difficile et très brute mais il est surtout très savoureux. La prise en main est rapide et on se surprend vite à enchaîner les meurtres au rythme du beat electro du jeu dans un flot quasi-transcendant dont le jeu a le secret. Le tout évidemment après des centaines de morts et un nombre équivalent de messages "you're dead, push r to retry". Le jeu a certes quelques défauts comme les quelques bugs qui le parsèment, la courte durée de vie du soft et son esthétique qui parfois tend plus vers une laideur non voulue qu'une saleté artistiquement décidée. Pour autant, l'expérience reste d'une qualité rarement atteinte et on revient avec plaisir se défouler un peu et faire un massacre accompagné du son des coups de couteau, de barre à mines et autres fusils mais aussi de la musique electro qui à elle seule vaut le coup.
Âmes sensibles, passez votre chemin. Énervés de la vie foncez !