Issu de l'esprit d'un certain Fumito Ueda, Ico allait poser les bases de la poésie voire de l'art dans le jeu vidéo. Ueda ne le savait pas encore, mais il venait de devenir un génie du jeu vidéo dès son premier jeu crée en partenariat avec Sony.
Sorti sur PS2 en 2001 et ensuite transposé dans un remaster HD par Bluepoint en 2011, Ico nous plonge dans une aventure rarement vu à l'époque avec une ambiance travaillée et un onirisme prononcée.
Enfant exceptionnellement né avec des cornes, Ico est considéré comme une malédiction pouvant causer la désolation et la mort.
Celui-ci va être escorté, puis emprisonné dans une forteresse coupée du reste du monde, et enfermé dans un sarcophage.
Par chance, Ico arrive à s'échapper en faisant tomber ce dernier. A partir de là, l'enfant va devoir explorer les lieux de cette forteresse mystérieuse et trouver un moyen de s'échapper.
Ensuite, il va trouver une jeune femme mystérieuse, Yorda. Enfermée dans une cage. Ico la libère et ils vont devoir coopérer ensemble pour pouvoir s'échapper de cette prison maudite.
En globalité, le gameplay va consister à un savant mélange d'aventures et énigmes, avec quelques phases de plates formes. A la différence près, nous ne devrons pas trop nous éloigner de Yorda, car cette dernière est faible et ne pourra pas faire grand chose sans Ico.
Par conséquent, nous devrons lui tenir la main ou l'appeler pour qu'elle vienne, l'aider à grimper des corniches ou traverser des petits fossés. Mais Ico a également besoin d'elle car elle est la seule à pouvoir manipuler certaines statues bloquant le passage.
Toutefois, la prison ne va pas les laisser s'échapper aussi facilement : des ombres chercheront à kidnapper Yorda pour l'amener dans l'un de leurs portails.
Vous trouverez rapidement un pauvre baton pour vous défendre et protéger Yorda de ces ombres.
Malheureusement, les combats sont vraiment un des points noirs du jeu qui m'ont gavé : Car on tape parfois dans le vide, il n y a pas de lock à la Zelda OOT, la caméra va des fois s'emballer, et les bugs de collision n'arrangeront rien. Ce n'est pas non plus immonde au point de gâcher le jeu, mais j'ai eu quelques games over à cause de ces conneries. Et c'était du coup déjà un des soucis dans les jeux d'Ueda : la caméra et bugs de collision :D
Le gameplay après est pertinent, de même que son level design qui savent tirer partie de la coopération entre les deux personnages, pour pouvoir progresser et résoudre les énigmes.
Pour la réalisation, on touche là un point fort du soft. On a beau être sur PS2 et que le jeu soit sorti en 2001, il est en globalité très propre. Les personnages sont bien animés, malgré la rigidité, les décors de la forteresse sont inspirés et même assez variés. Les textures sont propres, et le travail sur les effets de lumière en extérieur sont saisissants. On retrouvera d'ailleurs la même chose dans SOTC et Last Guardian.
Le point fort provient évidemment de la direction artistique qui aura valu des éloges à Ico et cela se voit qu'elle est travaillée : le chara design est bon, les persos sont attachants. Le château et ses environs ont une belle identité visuelle, sans compter de bons paysages.
Le remaster HD sur PS3 fait par le spécialiste des remasters, Bluepoint Games, est nickel : Lissé en 720P, aucun aliasing et framerate parfait à 30 fps.
Un régal pour les yeux via la compilation Ico & SOTC HD. Une excellente restauration qui s'est faite sans concessions de la PS2 à la 3.
Pour la bande sonore, les bruitages environnants sont très bons et nous immergent dans cette forteresse malsaine, dépourvue de toute forme de vie. On ressent vraiment la solitude. Les musiques sont discrètes mais sauront accompagnées les moments cruciaux de l'histoire. Mention spéciale au main thème, super beau.
Niveau durée de vie, hélas le jeu est plutôt court. Comptez 5 à 7h environ. Ce qui m'a surpris car je m'attendais à d'autres situations et surtout révélations dans le scenar au fil de l'avancée.
Pour conclure, Fumito Ueda a donc signé avec Ico, un très bon jeu d'action - aventures qui allait poser les bases de ce créateur talentueux, qu'il saura réadapté avec brio dans Shadow of the Colossus et The Last Guardian, sachant donner de l'art dans un jeu vidéo.
Ico est onirique, les personnages sont attachants, la réalisation ne laisse aucument indifférent et on a envie de progresser pour savoir ce qui arriveront à Ico et Yorda, tentant de s'échapper de cette forteresse infernale, abandonnée de tous.
Dommage que la durée de vie soit si courte, et que les combats soient vraiment en cartons. Mais cela ne devrait pas vous gâcher cette épopée qui vaut le coup d'être vécu, si vous êtes à la recherche d'une expérience unique dans le jeu vidéo :)
Nono