Indy 500
5.9
Indy 500

Jeu de Tiger Electronics, JVC et Atari, Inc. (1977Atari 2600 VCS)

Il existe des jeux qui risquent de finir dans les abysses de l’oubli, même s’ils proposaient une très bonne expérience de jeu (à leur époque)…comme cet Indy 500. En effet, ce soft d’Atari avait la particularité de ne pouvoir se jouer qu’avec le Driving Controller, sorte de mini-volant qui est un peu l’ancêtre du JogCon de Namco, ce qui le rend donc impossible d’y jouer sur émulateur… Ou alors je m’y prends vraiment comme un manche, et dans ce cas toute cette intro n’est que pure connerie et je viens de passer pour un idiot… :p


Malgré son nom, Indy 500 n’a aucunement vocation à retranscrire, même sommairement, les sensations de la célèbre course américaine. Il faut dire qu’une cartouche de 2600, c’est quelques dizaines de kilo-octets dans le meilleur des cas, soit à peine suffisant (et encore) pour faire tenir une mélodie qui ressemble vaguement à de la musique… Néanmoins, l’expérience qu’il propose est vraiment digne d’intérêt : déjà, c’est -à ma connaissance- le premier jeu de course automobile proposant du multijoueurs sur console (en mettant de côté le Drag Strip de la Fairchild Channel F, simulant des courses de dragsters mais se rapprochant plus d’une épreuve de Track’n’Field dans son déroulé).


Ensuite, Atari a la bonne idée de diversifier un minimum les possibilités de jeu, en proposant 14 variantes au principe de base, qui sont en réalité 3 modes de jeu bien distincts. Le premier (Racing) est une course classique dont le but diffère selon qu’on y joue seul ou à deux : en solo, c’est un Time Attack dans lequel on doit boucler le plus de tours en 60 secondes ; à deux, c’est un face-à-face dont le vainqueur est le premier à faire 25 tours… Le deuxième (Crash and Score) fait tout autant appel à la dextérité qu’à la chance, puisqu’on doit ramasser des points apparaissant aléatoirement sur la piste avant la fin du chrono. On peut y jouer seul (c’est méga chiant), contre le CPU (qui donne constamment l’impression de gruger…) ou à deux. Enfin le dernier mode (Tag) repose sur le bon vieux principe du chat et de la souris : le joueur dont la caisse brille doit éviter de se faire attraper par l’autre sous peine de voir les rôles s’inverser, et celui qui parvient à cumuler 99 secondes dans la peau de la souris gagne la partie…


Si le rapport avec les 500 miles d’Indianapolis paraît loin, on s’éclate quand même pas mal, notamment à deux, et c’est l’essentiel. Le jeu est rapidement source de fous rires, tant tenir correctement sur la piste est loin d’être évident ; même après quelques minutes de pratique, on s’encastre toujours très facilement contre les rebords ou l’adversaire, et c’est encore pire avec un circuit de glace ! En ce qui concerne ces derniers, Indy 500 adopte une vue aérienne "à la Off-Road" nous dévoilant chaque tracé dans leur intégralité, qui tient toujours sur un unique écran (de toute façon le scrolling n’existe pas sur Atari 2600), très pratique pour le multi à une époque où l’écran splitté n’existe pas encore (sur console)…


Au rayon des relatives déceptions, citons les tracés en eux-mêmes, qui ne sont pas spécialement très recherchés car invariablement symétriques, ou encore le graphisme global assez simpliste, même pour un jeu de 1977, avec des bolides unicolores pas trop mal foutus, mais qui donnent bien plus l’impression de glisser que de rouler sur des circuits bicolores…c’est sûr, il vaut mieux pour lui ne pas le comparer avec des softs comme Enduro ou Pole Position (mais eux datent des années 80)… En revanche, l’environnement sonore est étonnament très correct pour un jeu aussi âgé, avec des collisions "réalistes" et des bruits de moteurs plutôt convaincants…


En définitive, Indy 500 s’en sort plutôt avec les honneurs. Le gameplay est certes délicat, le graphisme est sommaire, et le titre-même du jeu paraît juste super opportuniste (on y gagne en contrepartie sans doute l’une des plus chouettes jaquettes de jeu de l’époque…), mais si on considère le jeu pour ce qu’il est, c’est à dire un concentré de fun principalement orienté multi, il y a(vait) largement matière à s’amuser…en attendant les softs plus ambitieux, autant techniquement qu’en termes de gameplay.

Wyzargo
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le 28 mars 2017

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