Infinity Blade : ça va trancher !
Présenté en grandes pompes lors de la conférence d'Apple sur le renouveau de la gamme iPod, Project Sword avait impressionné par ses graphismes. Rebaptisé Infinity Blade entre temps, saura-t-il nous convaincre définitivement ?
Si vous avez un iPhone ou un iPod Touch, vous n'avez pas pu passer à côté d'Epic Citadel, la démo technique d'Epic Games montrant les prouesses de son moteur Unreal Engine 3. Il faut dire que même si les choses à faire étaient plutôt limitées, la qualité graphique restait assez impressionnante et laissait présager des jeux magnifiques à venir. Les développeurs de ChAIR récidivent avec cette fois-ci un véritable jeu. Mais en dehors de l'aspect graphique, débourser les 4,99 euros est-il vraiment justifié ?
Autant vous le dire tout de suite pour s'en débarrasser, oui, le jeu est vraiment magnifique. Textures, modélisations, effets de lumière, tout est là pour vous en mettre plein la vue, et c'est sûrement ce dont on doutait le moins avant la sortie du jeu. Car les développeurs ont su maintenir le secret autour de leur jeu pendant les mois suivants son annonce. De là, tout le monde s'est imaginé les probabilités les plus folles : un RPG, un jeu d'Aventure, que nenni, ce sera seulement du Combat...
Dès le démarrage, petite cinématique qui présente « le » héros ainsi que son adversaire. En effet, on se retrouve directement parachuté dans la salle du trône d'un tyran au joug impitoyable. Bien entendu, vous êtes le héros national qui doit sauver votre pays de la destruction du méchant pas beau. Manque de bol, ce dernier a un gardien, il va falloir l'affronter. Au bout de seulement quelques coup, il vous désarme, vous vous retrouvez désormais sans défense face à ce despote sanguinaire, qui vous transperce de sa lame légendaire : l'Infinity Blade. Celle-ci à le pouvoir de s'améliorer avec les compétences de ceux à qui elle a fait verser leur sang. Quelques années plus tard, vous incarnez le fils de ce guerrier et jurez de venger votre père qui a péri au nom de la liberté...
Avouez qu'on a déjà vu plus élaboré comme scénario mais qu'importe, cela reste un bon prétexte pour se battre. Il va falloir parvenir à la salle du trône mais avant cela, il faudra combattre les monstrueuses brutes qui gardent le passage. Et quand je dis qu'elles sont monstrueuses, je n'exagère pas, certains adversaires font plus de trois fois votre taille !
L'heure du premier combat a donc sonné ! Face à votre ennemi, vous n'avez pas moultes possibilités, il va falloir attaquer sans se faire attaquer. Et pour cela, vous disposez de plusieurs options. Pour commencer, le bouclier. Situé sur la partie centrale-bas, son utilisation est limitée au nombre inscrit sur l'icône du bouclier. Vous pouvez également esquiver les attaques sur les côtés (là aussi avec deux icônes en bas de l'écran) mais il faudra bien choisir car dans la plupart des cas, un seul côté vous permettra d'échapper à la lame du gardien. La dernière façon c'est de placer votre lame en opposition de celle de votre ennemi, il suffit donc de tracer un trait dans le sens inverse du coup qui vous est porté.
Ça, c'est pour ce qui concerne la défense mais comme dit le proverbe, « la meilleure défense, c'est l'attaque » (y'en a aussi un autre qui dit le contraire mais bon). Du coup, il va falloir aussi contre-attaquer. On commence par les coups d'épée classique, qui sont très simples à réaliser vu qu'un glissé du doigt suffit pour porter une attaque dans ce sens. Vous avez également à disposition des attaques magiques dans le coin supérieur droit ainsi qu'une attaque spéciale dans le coin gauche, le tout ne pouvant être activé qu'une fois les jauges dument rechargées.
La maniabilité mise donc sur la simplicité et ça marche bien même s'il n'est pas toujours facile de réagir aux attaques des adversaires. On a donc un gameplay simple mais plutôt difficile à maîtriser car il faudra connaître les différentes poses des ennemis avant l'attaque.
En outre, le jeu propose un aspect RPG vraiment pas déplaisant. En effet, suite à chaque combat, chaque partie de votre équipement « gagne de l'expérience ». Une fois la jauge remplie, vous maîtriserez totalement l'équipement, qui soit vous défendra mieux ou soit rendra l'arme encore plus puissante. À chaque combat, votre personnage gagnera également de l'expérience comme dans tout bon jeu de rôle qui se respecte et à chaque montée de niveau, vous pourrez attribuer des points dans des compétences comme l'Attaque, la Défense, la Magie et la Vie.
Pour finir, vous récupérerez également l'argent de l'ennemi occis, qui vous permettra ensuite de vous acheter un équipement plus puissant dans un magasin disponible entre chaque combat. Et au final, on s'amuse vraiment à collectionner toutes les parties possibles pour créer son guerrier personnalisé.
Entre chaque combat justement, vous aurez droit à votre héros immobile dans un décor, la seule action possible étant de regarder autour de vous pour aller se confronter au gardien suivant, ou bien ouvrir un coffre caché dans le décor. Vous pourrez trouver dans ces coffres des pièces d'équipement, de l'argent ou bien des potions qui vous soignent intégralement et utilisable là aussi entre les combats.
Il est vraiment dommageable que l'on ne soit pas libre de nos mouvements dans ces moments, surtout que l'éditeur nous avait montré que c'était largement possible avec Epic Citadel.
Une fois arrivée dans la salle du trône, vous repartez à l'assaut du grand méchant, qui encore une fois est trop fort pour vous et vous tue. L'histoire est un éternel recommencement car vous incarnez une nouvelle fois la progéniture de votre guerrier, qui décide une nouvelle fois de conquérir le trône. Bizarrement, l'équipement et les statistiques sont les mêmes que celles du père, qui aurait eu du mal à léguer tout ça avant sa mort, mais passons. Une petite pirouette scénaristique pour recommencer indéfiniment le même parcours, même si deux-trois embranchements différents sont possibles.
Côté sons et musiques, c'est vraiment basique, des petits bruitages de lames qui s'entrechoquent, des flammes virevoltantes pour la magie, on a affaire à quelque chose d'assez simple et qui instaure une petite ambiance bien sympathique de « seul contre tous ».
Passons sur le point qui fâche, la durée de vie. Le nombre de combattants est assez faible mais ceux-ci s'amélioreront entre chaque début de lignée, ce qui permet de progresser dans la difficulté mais aussi dans l'expérience gagnée. Les décors sont également les mêmes, ce qui donne une impression de répétitivité. Et c'est un peu ce qui caractérise le jeu au final, excellent mais répétitif. Heureusement, l'aspect évolution et la « collectionite aiguë » qui sommeille au fond de chacun de nous ne nous fait pas abandonner le titre.
Visiblement, les gens de chez ChAIR ont sorti un peu précipitamment leur bébé sans prendre le temps de la gestation. Pour l'instant, on n'a donc pas droit au mode multijoueurs présenté lors de la conférence Apple, dommage. Signalons aussi la présence de nombreux trophées Game Center ainsi que de classements sur ce même réseau.
En tout cas, les développeurs nous promettent le mode multi, de nouveaux équipements et de nouveaux ennemis (encore plus forts que le seigneur lui-même paraît-il) dans les mises à jour à venir. On ronge déjà notre frein à la rédac' pour des parties endiablées...
Pour conclure
Oui, Infinity Blade est beau, sympathique et prenant. Mais il est aussi assez répétitif et limité. On attend impatiemment les mises à jour mais même en l'état, le jeu mérite toute votre attention, parce qu'il arrive par on ne sait quel procédé de magie noire interdit, à captiver. Laissez-vous tenter par un voyage sans fin...
