Skate & Graffiti

Pour l’année 2012, SEGA a ressorti de ses cartons un de ses titres sorti 12 ans auparavant sur Dreamcast. Funky et stylé, Jet set radio, premier jeu en cel-shading, faisant hommage à l’expression d’une contre-culture, n’a pourtant pas fait d’énormes ventes sur la machine, la faute aux faibles ventes de la Dreamcast, qui ne pouvait pas faire grand-chose face à la console concurrente de Sony, la Playstation 2, dont la console précédente s’est forgée une sacré réputation en bousculant un Nintendo qui fut un quasi-monopole du marché console à cette époque. Maintenant disponible en HD sur PC, j’ai pu grâce à SEGA qui offrait plusieurs jeux de son catalogue gratuitement il y a de cela plusieurs mois, avoir pu enfin y jouer.

Sorti sur la Dreamcast en 2000 puis en version HD sur plusieurs machines en 2012, Jet Set Radio est un jeu qui nous transporte dans plusieurs parties de la ville de Tokyo-to, les développeurs, on aura deviné, se sont inspirés de la capitale japonaise pour planter le décor. Avec le gang des GGs qui grossira au fil de notre progression au sein du jeu, on devra à chaque niveau chercher des bombes de peinture pour taguer les murs de la ville en rollers avec un personnage de notre choix, en faisant de notre mieux pour maximiser les points afin d’obtenir la meilleure note en réalisant des tricks, en réussissant les séquences où il faut tourner notre stick dans la bonne direction lorsqu’on se met à tagger de grands graffitis et en finissant le niveau le plus rapidement possible. Si cela paraît fort simple au premier abord, des obstacles viendront nous barrer la route comme des policiers anti-émeute vénère qui ne lésine pas sur les fumigènes, un chef de la police complètement détraqué qui n’hésite pas à sortir son revolver, qui ira jusqu'à appeler des hélicos pour nous traquer. Vandaliser n’a jamais été aussi dangereux.

Chacun des personnages que l’on peut incarner possèdent leurs propres caractéristiques en niveau de santé, de « technique » - partie influant sur la vitesse du personnage et les points générés par les tricks - ainsi qu’en « graffiti » dans lequel les séquences de tournages du stick lorsque l’on peint un mur vont différer suivant le personnage qu’on incarne, un niveau élevé de « graffiti » permet de gagner plus de points à chaque séquence réussie lors des phases de tag, par contre on transporte moins de bombes de peintures. Quant aux tricks, ils ne sont pas nombreux, ils consistent uniquement à faire des grind, glisser des murs, faire un 180 ou une belle figure lorsqu’on saute à pleine vitesse (ce n’est pas du Tony Hawk avec des rollers, de toute manière ce n’est pas l’esprit du jeu), ces maigres possibilités une fois imbriquées font l’affaire avec les enchaînements possibles permis par le level design.

Si le concept est original, ce n’est pas uniquement pour cela que le jeu est si bon, ni le fait que la technique du cel-shading donne un cachet au jeu qui va bien servir le design (même si ça a beaucoup jouer sur mon appréciation) et soit le premier à en user dans le jeu vidéo, non, c’est surtout dû à la bande-son qui mélange allégrement hip-hop, acid jazz, électro et rock, dont la sonorité est foutrement bien pêchu, donnant un élan qui s’allie parfaitement au gameplay mouvementé et au style visuel. Dommage que pour des raisons légales, il manquait deux-trois musiques dans cette édition HD combinant la soundtrack Jap, US et Européenne.

Enfin s’il y a une petite histoire de rivalité avec les autres gangs et d’autres péripéties qui viendront à la seconde partie du jeu, le scénario n’est surtout qu’un prétexte pour nous amener à tel endroit de la ville et donner un sens aux actions du joueur. Le jeu étant systémique de par sa nature très arcade et son système de score qui pousse les addicts du scoring à faire le meilleur score et par-là débloquer les personnages bonus, la narration dans ce jeu étant un élément qui n’a pour but que d’ajouter un peu d’ambiance et pimenter le jeu.

Impossible de terminer cette critique sans parler des petits défauts du jeu. En effet il nous arrivera parfois que le personnage ne fait pas ce qu’on attend de lui lors d’un saut, la faute à un feedback qui varie selon la vitesse de course. Il est par ailleurs recommandé d’y jouer avec une manette même s’il est possible de jouer avec le combo clavier/souris sur PC, les contrôles ont été au passage adaptés pour deux sticks, ce qui permet dans la version HD de contrôler la caméra. Dernier défaut du jeu, les derniers niveaux ne consiste qu’à faire le tour des différentes parties d’un des quartiers déjà visité dans tokyo-to, ce qui donne un effet de déjà vu, il aurait été plus intéressant d’imaginer des niveaux dans d’autres quartiers.

Hormis ces petits défauts, Jet Set Radio est extrêmement fun et addictif, on prend plaisir à parcourir la ville à enchaîner les tricks et à repeindre la ville en échappant aux autorités. Sans parler de sa direction artistique superbe et sa bande-son stylé. Un jeu que je recommande, on peut regretter qu’il manque 2-3 musiques dans l’édition HD, mais en contrepartie le jeu est plus maniable que sur Dreamcast.