Casino Mario

C'est une affaire qui était mal engagée... Lorsque Nintendo avait annoncé le lancement de Mario Kart Tour, l'information à ne pas manquer était la "gratuité" du jeu. Un détail qui en disait long sur une déception annoncée. En effet, le recours à des micro-transactions dans le jeu n'est pas sans influence sur le design du jeu.

C'est Jonathan Blow qui vous expliquera mieux que moi pourquoi les modèles "Free-to-play" ne sont que difficilement compatible avec un game design de qualité. Suivez le guide : "Jonathan Blow: Game design: the medium is the message"

Ou je peux vous l'expliquer à travers mon expérience.

Avoir Mario Kart Tour sur mon téléphone n'a pas été des plus simples. Résidant en Belgique, où le jeu est interdit, il m'a fallu chipoter. Ce n'est qu'au hasard d'un bug de mon play store que j'y suis enfin arrivé. Il était là, tout frais, et je pouvais m'y mettre.

Le début de l'expérience a été assez grisante. L'adaptation des courses sur téléphone est assez bien réussie, tout se fait du bout du pouce. L'expérience Mario Kart est bien là, avec son lot de moments épiques. On jubile à chaque mauvais coup, on enrage de devoir en subir. Et les courses s'enchaînent sans cesse. Plus courtes d'un tour, elles ne prennent au final que quelques instants, au bout desquelles on récupère des gains de toute sorte (auxquels on ne comprend, au final, pas grand chose). Ça clignote dans tous les sens, les bruits de victoire et de gains sont nombreux, ça finit par ne plus s'arrêter, et le temps passe vite sans qu'on s'en aperçoive...Il y a quelque chose de l'ordre de la machine à sous, dans ce jeu. Sauf qu'au casino, c'est toujours les joueurs qui perdent.

Dans un premier temps, aucun problème : pas besoin de payer pour progresser. Jusqu'au moment où...

Il me faut vous expliquer ici quelque chose : pour progresser dans le jeu, vous devez gagner des étoiles. Celles-ci dépendent de votre score en fin de courses : au mieux vous êtes classés, au plus vous faites d'action en jeu, au plus vous gagnez de points. Sauf que tous les personnages et tous les karts ne sont pas égaux. Et certains scores ne sont atteignables qu'avec certains personnages... Et c'est là que le bas blesse et que Nintendo nous prend au piège : il faudra allonger la monnaie pour pouvoir accéder à certains personnages rapidement, et vous procurer certains pilotes par d'autres voies sera compliqué, très compliqué.

Bref : le payeur aura toujours une avance sur vous. C'est pour ça qu'il paye, d'ailleurs.

Il ne m'aura pas fallu longtemps pour ressortir de mes tiroirs ma bonne vieille DS et ma cartouche de jeu, pour la remettre à zéro et pour reprendre une expérience bien plus riche. Au final, je pense que je préférerais même dépenser de l'argent dans une nouvelle console pour acheter la dernière version du jeu que de continuer à jouer sur mon téléphone, gratuitement...