Mass Effect 2 par leo03emu

Considéré comme l'un des meilleurs jeux de cette génération et malgré le fait que je n'ai que moyennement apprécié le premier épisode, je me lance malgré tout dans l'aventure, par curiosité. Pourtant, Mass Effect 2 n'a pas fait l'unanimité. Il faut dire qu'il suit d'avantage la voie qu'il avait tracée, celle qui avait laissé en plan les fans de la première heure des jeux de rôles Bioware. Et cette voie, c'est abandonner le style des séries Baldure's Gate ou même Kotor, afin de chercher à faire une « expérience cinématographique » qui est plus un mélange avec un peu d'aventure et beaucoup d'actions et ce, afin de séduire un public plus large qui recherche avant tout le grand spectacle et des jeux plus accessibles. Tant de mots qui font mal aux oreilles des fans, tant de vilains mots...

On incarne donc toujours le commandant Shepard, qui doit toujours sauver la galaxie d'une menace alien car c'est lui le héros dont l'univers a besoin. Dès lors, autant vous prévenir, Mass Effect 2 garde cette volonté d'avoir un univers de science fiction typée années 80-90 à la Star Wars, quitte à paraitre quelque peu ringard par moment. Ne vous étonnez pas si Mass Effect à parfois tendance à en faire un peu trop. Shepard doit donc s'allier avec Cerberus, une organisation dont il ne connait pas grand-chose mais qui semble partager son même objectif : repousser les Moissonneurs, qui menacent l'univers en entier. Pour cela, rien de tel que de tout reposer sur les épaules d'un seul homme, VOUS. Ainsi est la vie dans les histoires EPIC afin qu'on se sente AWESOME. Mais je suis médisant, car en réalité, la première mission de Shepard va être de monter une équipe, parce que tout seul, il n'y arrivera pas, alors qu'avec une dizaine de rigolos, on devrait bien pouvoir repousser tout une nation d'alien surpuissant. Qui est Shepard ? A en juger les statistiques, une grande majorité des joueurs ont laissé le modèle original de Bioware. La partie création de personnage a beau être présente, peu de monde semble avoir été inspiré. Il faut dire que les options ne sont pas franchement très poussées. Pour beaucoup de monde alors, Shepard sera le mec baraqué cheveux court, le schéma que l'on ne voit que trop fréquemment dans les jeux vidéo. Etant l'incarnation même du mot « générique », je souhaite tout de même de créer mon propre personnage. Vu le peu d'option offert, je décide finalement de refaire Johnny Halliday.


Bien vite, d'autres personnages génériques font leur apparition. Jacob, pour commencer, va être le pote noir du héros. N'en cherchez pas d'autre, il est le seul à bord du vaisseau, le Normandy. Si vous avez déjà vu le profil type de Shepard dans 90% des jeux vidéo de ces dernières années, vous avez probablement aussi vu le profil type de Jacob dans 90% des séries TV et films amérloques. Ne cherchez pas à être surpris par son caractère ou quoi que ce soit, vous allez deviner à l'avance ce qu'il va dire, et ce, à force de voir les mêmes trucs à la télé. Vient ensuite Miranda, la gonzesse que l'on retrouve sur la pochette du jeu. Allez, petit jeu, va-t-elle avoir des petits seins ou de bonnes grosses mamelles bien grasses ? Va-t-elle être un vrai canon ou une nana tout ce qu'il y'a de plus commun ? Non, bien sûr, vous avez deviné... Brune pulpeuse dans sa combinaison moulante, sa seule originalité tiendra du fait qu'elle a aussi un gros cul. Audacieux ! N'oublions pas non plus Joker, le pilote du Normandy, caricature même du gros beauf de service fan de tunning. Le seul personnage intéressant dans ce marasme se révèle être l'homme trouble, le grand patron de Cerberus.

Maintenant que Mass Effect 2 a prouvé à la face de la Terre qu'il n'est ni raciste, ni misogyne, « l'histoire » peu commencer. Ho, vous voyez venir ma méchanceté lorsque je mets le mot « histoire » entre guillemets, mais autant être honnête dès le début quitte à passer pour un connard, il n'y a pas vraiment de scénario dans Mass Effect 2. L'univers est là, il se développe, mais une fois cette fine équipe au complet, on pouvait se dire que les choses sérieuses allaient commencer. A la place, on a le générique de fin. Cruel, mais objectif. On peine à ressentir la menace des récolteurs lorsque Shepard passe son temps à remplir des missions secondaires afin que d'autres personnes tout aussi AWESOME que lui veuillent bien l'accompagner dans sa mission, car il faut bien ça pour accepter d'accompagner un mec AWESOME qui veut sauver l'univers, même si tout le monde semble s'en foutre complètement. Attention, ces personnes ne sont pas n'importe qui, chacune va représenter en fait une race extra terrestre. A bord du Normandy, il y a déjà un spécimen d'héros sauveur de la galaxie, un spécimen de pote noir, et un spécimen de pouff... de femme qui exprime sa liberté mammaire. Il faudra aussi compter sur des Asari, des Krogans, des Quariens, des Galariens... Bref, un vrai rassemblement festif de l'Huma. Toutes les espèces de l'univers seront ravies de savoir qu'elles ont leur mot à dire avec un représentant de leur communauté à bord du Normady, car seule la diversité fait force face aux Moissonneurs fascistes ... Bon, par contre, on ne va pas accepter des Vortcha ou des asiatiques, faut pas déconner non plus.


Pour rassembler cette équipe, il faut alors aller à la rencontre de chacune de ces personnes qui sont un peu partout dans l'univers. Elles se trouvent généralement dans l'unique ville de leur planète respective. Shepard doit donc mener l'enquête pour savoir où cette personne peut se trouver. Contrairement à ce que je m'attendais face à la grande accessibilité du titre, il n'y a pas de grosse flèche pour nous dire dans quelle direction il faut chercher. Cependant, cette recherche reste malgré toutl'affaire de cinq minutes. Une fois cette personne trouvée, elle voudra toujours bien vous accompagner dans votre mission, mais tout d'abord, il faut faire quelque chose pour qu'elle accepte. Veuillez alors oublier à l'instant même tout ce que les bons jeux de rôles vous ont fait connaitre jusque là, car strictement toute ces missions vont consister à du Gears of War like. Shepard part en mission avec deux membres à choisir de son équipage. Là, vous allez évoluer dans un couloir pendant dix à vingt minutes, avec des tas de petits murets un peu partout afin de vous mettre à couvert. Parfois, Mass Effect 2 va jusqu'à oublier d'expliquer pourquoi on se bat. On trouve aussi sur notre chemin des PDA ou divers terminales. On se dit alors que c'est là que se trouve le scénario, mais avant d'y avoir accès, il faut réussir une épreuve de piratage. Ce qu'il faut comprendre par « piratage » est qu'il faut réussir un mini jeu niveau maternelle (Grande section). Est-ce que Shepard va-t-il réussir à relier les deux symboles identiques ? Dur, dur la vie de super héros inter galactique. Dix secondes après cet exercice cérébral, Shepard a enfin accès au PDA, ce qui lui permet de... gagner de l'argent. Attendez, j'ai un doute là, je fais une recherche Wikipedia. PDA : Un assistant numérique personnel est un appareil numérique portable, souvent appelé par son sigle anglais PDA pour Personal Digital Assistant. Originellement appuyés sur le principe d'une calculatrice évoluée, les assistants personnels servent d'agenda, de carnet d'adresses et de bloc-notes. Alors pourquoi lorsque Shepard pirate un agenda, il obtient de l'argent ? Ho, je sais, Bioware nous avait promis un jeu accessible au grand public, donc pas question d'avoir un scénario, car c'est comme les livres, c'est trop compliqué.

A la fin de ce couloir remplie de méchants où on a passé notre temps derrière un mur avec notre pistolet qui fait piou piou, se trouve l'objectif. N'attendez strictement rien de spécial, si ce n'est une excuse pour que la personne accepte enfin de vous rejoindre pour sauver l'univers. Et voilà, j'ai résumé tout le gameplay de Mass Effect 2. Ho, vous pouvez bien faire divers gâteries pour votre équipage, améliorer la loyauté de votre commando, améliorer votre équipement... Mais ça consiste toujours à soit une mission où vous tuez plein de gens, soit une mission où il faut acheter un truc en ville. On aurait pu croire que lorsque Shepard s'en va tuer plein de gens, il s'agit des fameux Moissonneurs, mais non, même pas. Les principaux ennemis de « l'histoire » sont aussi ceux que l'on combat le moins. On pourrait croire aussi que c'est une idée afin de faire varier les ennemis qui auraient en fait chacun des techniques de combats très différentes, mais non pas du tout. Pendant ces 20 heures de jeux, vous allez vraiment en passer 15 à faire du tir au pigeon, en spammant les deux ou trois pouvoirs à la con que vous avez. Que ce soit vos alliés ou vos ennemis, aucun n'a une Intelligence Artificielle qui nous met un peu à l'épreuve. Si à un moment donné du jeu on perd, c'est peut être qu'on a juste pris un peut trop d'assurance et qu'il faut alors garder un peu plus ses distances pour le prochain essai. Bref, c'est du sous tps bien bidon. Et concrètement, il n'y a pas grand-chose d'autre dans Mass Effect 2, si ce n'est les phases de piratage Adibou, les phases d'aventure ridiculement maigre, et l'exploration de planète. « Exploration de planète », ça vous semble ambitieux ? Vous vous imaginez déjà à explorer vraiment une planète, un peu comme dans Elite ? Alors, vous pouvez déjà fermer votre gueule tout de suite, parce qu'à la place, vous avez une grosse boule, vous faite tourner votre souris autour, et quand il y'a des grandes montagnes sur l'oscilloscope à coté, vous pouvez cliquer. Et voilà ! Qui a osé dire que Bioware ne nous gâte pas ?

Avec Mass Effect 2, on comprend malgré tout où Bioware a voulu en venir, et pourquoi il a eu tant d'éloge dans la presse. Mass Effect 2 s'adresse en réalité à la masse, celle qui préfère de toute manière mâter des films débiles au ciné en se bâfrant de pop corn devant un film grand spectacle. Et Mass Effect 2 est effectivement un digne représentant qui nous montre que le jeu vidéo peut aussi être un loisir grand spectacle accessible à tous, même si il passe pour un jeu intello à côté de Call of Duty. Le jeu ne cherche absolument pas à mettre le joueur en situation de stress ou d'intense concentration. Il est même particulièrement « brainless », surtout lorsqu'on voit à quel point les séquences de tir en TPS se suivent et se ressemblent. La véritable question va être alors : Est-ce que Mass Effect 2 est une bonne aventure interactive grand spectacle ? Pendant la première moitié du jeu tend à prouver que Mass Effect 2 est une réussite. C'est seulement au bout d'un certain moment que même l'aspect grand spectacle AWESOMENESS FOR FULL EPIC sombre dans une soupe nanaresque. Le problème ? Le jeu n'a VRAIMENT PAS d'idée. Strictement toute les missions se suivent et se ressemblent. Elles sont toute aussi bourrine, sans la moindre once de subtilité, et ce ne sont pas les mini jeux à la crétinerie exemplaire qui changent quoi que ce soit. Idem pour le scénario. Non seulement, il ne décolle pas, mais en plus, il n'y a même pas de séquence vraiment marquante ou de rebondissement. C'est vraiment durant tout le jeu où on va se contenter de se balader dans l'espace pour recruter des coéquipiers. Reste la mise en scène très travaillé, malgré quelques bugs d'animations. Ne vous attendez pas à des dialogues naturelles, tout est fait pour avoir l'impression de grand spectacle. Dommage alors que la VF ou la VO soit globalement assez mal doublé. Heureusement, le jeu a le mérite d'être très joli. Seules quelques textures de faible qualité entachent ce point. Le jeu conserve cette fameuse roue de dialogue, avec les réponses typés « conciliation » (comprenez par là, gentille) en haut, les réponses neutre au milieu, et les réponses typés « pragmatisme » (comprenez méchante) en bas. Là encore, ce système est parfois bien pénible, car en plus d'être assez cliché dans ses réponses, Shepard continue de dire très souvent quelque chose qui n'a en fait RIEN A VOIR avec ce qu'il y avait de marqué ! Et bordel, qu'est ce que ça peut être con un système de dialogue où le héros dit quelque chose de différent de ce que tu as cru avoir choisi. Ca casse vraiment l'immersion qu'on est censé avoir.

Pour conclure, Mass Effect 2, c'est 20 heures bien tassé de PAN PAN BOUM BOUM et de séquences cinématiques, visuellement très joli mais assez mal doublé. Le jeu requiert très peu de concentration, aussi bien en raison du gameplay sans aucune subtilité que de son scénario très cliché dépourvu de rebondissement ou de moment fort. Le modèle reste néanmoins intéressant pour le jour où Lucas Art souhaite faire de nouveau un bon jeu Star Wars. Pour le reste, difficile de recommander Mass Effect 2 en tant que véritable jeu. Mass Effect 2 est un divertissement grand spectacle pop corn qui ne nous brusque jamais et qui se complait dans le cliché.

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