Mass Effect: Andromeda
6.1
Mass Effect: Andromeda

Jeu de BioWare Corp et Electronic Arts (2017PlayStation 4)

Critique modifiée une fois avoir fini le scenario principal en 45h


Commençons par le commencement. Mon chat s'appelle Garrus, et j'ai fini le 2 et le 3 plusieurs fois chacun. Donc ce test n'est pas très objectif.


Mass Effect : Andromeda est un jeu qui coche des cases.
La case exploration, la case romance, la case gunfight, la case diplomatie. Quel dommage que personne ne se soit interrogé sur ce qui rendait ces expériences intéressantes en tant que joueur dans les jeux précédents.


Dès le début de l'aventure, on est effectivement rebuté par les animations faciales. A contrario d'un jeu Telltale, ou l'animation est pauvre mais les actings suffisament caricaturaux pour ne laisser aucun doute quand a l'émotion qu'ils véhiculent (peur, joie, surprise...), ici, c'est la loterie. Que diable ce rictus veut il bien suggérer ? Pourquoi un sourire Jocondien lors de l'annonce de la mort d'un NPC important ? Après, on se rappelle qu'on as fait tout les Mass Effect précédent avec une FemShep dont la motion capture était issue du personnage masculin, avec cette démarche de cowboy ridicule, et on se dit que l'on va passer outre.
On commence a se balader, et ce qui fait le plus mal, surtout dans une ère post Witcher 3, c'est que tous les NPC sont statiques, et souvent avec des poses pas très heureuses. Baladez vous bon sang, les stations ne sont pas si grandes ! Presque chaque npc reste planté là, fixe, les bras vaguement écartés.


Puis vient l'écriture. Comme dans Dragon Age Inquisition, votre personnage n'a comme seule caractéristique d'avoir été affublé a son insu d'un pouvoir exceptionnel. Aucun mérite, aucune volonté. On se débarrasse de la figure du mentor pour donner au héros un semblant de profondeur, et on apprend par la suite que le mentor tenait sa force de la perte d'un être cher lui aussi. Quelle originalité. Notre personnage n'as spécialement de charisme, on ne comprend pas trop ce qui le motive a part "Papa faisait ca, je fais pareil.". Ses réactions aux évenements sont assez détachés aussi, là ou Shepard avait le poids du monde sur ses épaules dans les jeux précédents, les deux réactions accessibles de la part de Ryder sont bien souvent "je m'auto-congratule de facon pédante" ou "le pouvoir de l'amitié c'est trop bien". Un peu limité. Sur la fin, les motivations des personnages sont même assez incompréhensibles, on comprend vaguement qu'on as un objectif a atteindre mais assez peu les enjeux réels, ou tout du moins pourquoi c'est a nous de se farcir tout le sale boulot.


L'AI qui régie le vaisseau ne s'y trompe pas, et nous annonce tout de go que nous somme dans un jeu vidéo : "Vous pouvez accéder à des séquences de mémoires verrouillés par votre père dans l'ordinateur, mais il faudra pour cela gagner des points explorateurs en allant a des endroits où votre père n'a jamais mis les pieds.". Plus tard, environ 8 ou 9 minutes après avoir rencontré une nouvelle civilisation extraterrestre, l'un des aliens nous aborde et nous déclame en une seule tirade "Ainsi c'est donc vous le visiteur d'une autre galaxie. Tenez, voici des plans pour un nouveau blindage pour votre véhicule, il vous suffit de collecter 50 aluminiums pour le construire". Merci pour l'effort, personnage de jeu vidéo.


Très vite, on se retrouve avec un vaisseau, des compagnons, et une idée assez vague de ce qu'on peut réellement apporter a la situation, surtout que les npc sont capable de nous demander de conquérir la galaxie tout comme livrer une clef usb. Les compagnons sont relativement charismatiques, mais la progression des quêtes n'est pas très naturelle (elle sont ponctués "d'attentes" basés sur la progression de la quête principale), et d'incessants aller retours.


Pour lire ses e-emails, il faut retourner dans son vaisseau, décoller de la planete où l'on se situe, lire l'e-mail, pour des fois réatterrir sur la même planète, merci la facture carbone.
Pour les pressés, ont peut littéralement faire du rentre dedans aux personnages potentiellement romantiques dès la première fois qu'on leur adresse la parole. Après 600 ans en cryo, les Ryders ont le slip de l'espace en feu.


Passons a l'exploration, donc. Le nouveau Mako, le Nomad, est une jeep du futur complètement pétée. J'ai ainsi pu grimper des "montagnes infranchissables" en allant tout droit vers la pente, et elle supporte sans broncher de tomber de la même montagne. Cela nous permet d'aller plus vite vers les affrontements, par exemple ces merveilleuses attaques de base où les ennemis spawent a volonté, des fois même directement sur notre trajectoire. Seul moyen de gagner, pousser une quinzaine de boutons (des "hackings de console") disseminés un peu partout, ce qui arrête le spawn d'ennemis.
Le problème, c'est que parcourir la map comme un fou avec: les tirs ennemis (chaque coup recu provoque un lèger stagger), les ennemis qui spawent sur le chemin, ou les obstacles auprès desquels le héros s'accroupi dès qu'on s'en approche devient très vite un chemin de croix qu'on effectue en serrant les dents.


Ah, j'oubliais, petit détail TRES rigolo. Quand on meurt, on nous propose de recharger une sauvegarde précédente en utilisant le bouton CARRE (sur PS4 bien entendu). Et à l'écran d'après, qui affiche nos dernières sauvegarde, le bouton CARRE a comme fonction de supprimer la sauvegarde surligné. Bien joué les mecs.


Au passage, on ramasse une multitude d'objets qui traînent de ça et là, pour s'apercevoir au bout de 3h de jeu que l'inventaire et plein, et Bioware aimant les running gags, impossible de se séparer d'un objet a part le vendre ou l'utiliser, il n'y a pas la place sur toute la station spatiale pour ranger un ou deux fusils en trop en attendant d'en avoir besoin. On se retrouve a crafter des machins tant bien que mal, ou a vendre des améliorations en priant qu'elle ne nous manquent pas par la suite. Après 45h de jeu, je n'ai pas réussi a trouver une arme qui ai un punch satisfaisant, juste une qui rendait les combats moins longs.


La fin retombe un peu comme un soufflet, en particulier parce que la dernière mission n'est qu'un affrontement d'ennemis lambda, sans boss final ( j'ai affronté ce qui aurait pu faire office de boss final lors d'une mission optionnelle, et c'était le combat le plus excitant de tout le jeu).


Je met au final un 6 sûrement un peu sévère, parce que le jeu peut occuper facilement une 50 aine d'heures, mais on est très très loin de ses ainés, et les défauts techniques et artistiques sont honteux pour un jeu de ce calibre.

icha
6
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Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes E3 2015 : les jeux les plus marquants et J'ai occis le dernier boss.

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le 3 avr. 2017

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icha

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