Non, mais c'était quand même bien

Le premier grand "non" à adresser au jeu et à Retro Studios concerne l'open world. Au delà du fait d'être médiocre, il n'est aucunement justifié par la progression. Jamais. La première étape consistera à récupérer 5 clés disséminées ça et là dans les différentes régions, et la première douille du jeu c'est de faire croire que le design sera dans la logique d'un BOTW avec les gardiens; si la map affiche bien tous les objectifs, vous aurez au final un cheminement convenu et linéaire. Sans détailler pour ne pas gâcher la "surprise", les deux premières clés se feront sans la moindre exploration, et pour les trois restantes, la dernière région ne sera accessible qu'avec un pouvoir qui arrive tardivement, reste alors les deux autres, explorables partiellement, mais qui au final vous imposeront une logique de cheminement précise.

Le question s'impose alors : à quoi sert ce monde ouvert ? A rien, sauf à nous faire parcourir sa surface avec un véhicule ultra stylé et très plaisant à piloter, du fait d'un feeling très arcade loin d'être déplaisant : c'est peut-être le seul réconfort à y trouver, ça et quelques temples à visiter et collectibles à récupérer pour augmenter la puissance globale de Samus.

Un choix inutile donc, mais qui n'implique pas non plus une mort totale du fun.

Le second "non", et je m'étonne de ne pas lire plus souvent de critiques à ce sujet, c'est toute la partie scénario au sens le plus large, incluant le lore, l'histoire et l'univers. Si le lore et la nouvelle espèce n'est pas inintéressante et que le monde avait un potentiel, le tout est "gâché" par des enjeux beaucoup trop classiques, entre l'histoire d'un peuple sur le déclin car "l'écologie-how- dare-you blabla" et celle d'un type un peu random qui veut se venger en arrière plan, qui n'a pas de rapport avec le nouveau lore établi et qui ressemble à un Power Ranger raté sortie d'un clip foireux de Bernard Minet, sorte de bioman du pauvre qu'on achetait à 10 balles dans les années 1980. C'est donc pas bon, mais le tout est compensé par une expérience visuelle très sympa, avec une direction artistique solide, et un univers inédit pour ce Metroid qui a le mérite de pouvoir être exploité pour l'après (à condition d'embaucher un scénariste solide, capable de transformer tout ça et d'en faire quelque chose d'autrement plus pertinent)

Enfin, le dernier non pour ma part, c'est la seconde partie : qui consiste à se balader dans le désert évoqué ci-dessus pour récupérer différents éléments qui vous mèneront au final. C'était vraiment l'occasion de faire une ultime zone avant la conclusion, plus élaborée et riche que les précédentes, d'augmenter de 2-3h la (un poil courte) durée de vie et de terminer sur un truc positif. J'arrive même pas à comprendre comment quelqu'un n'a pas eu le bon sens de dire "hey ça sera bien de trouver matière à justifier une zone marquante pour cette seconde partie" : mais non, au final la dernière zone sera le désert qu'il faudra compléter. Ce qui est un peu triste.

A la lecture de tout ça, on pourrait se dire que le jeu vaut 6 voir 5 et qu'on est à la limite de l'accident industriel : et bien non, par je ne sais quel miracle, le jeu reste plaisant et même bon à certains égards.

Ca sera la conclusion de ce test : malgré ses défauts et tout ce qu'on peut lui reprocher, le jeu a quelque chose en lui qui nous rappelle pourquoi on aime Metroid et en particulier les Prime : ça passera par la qualité du gameplay (peut-être le meilleur de la série), un cachet artistique présent, certaines compositions de grandes qualités, le plaisir de refaire les zones pour finaliser son 100% ou encore quelques boss très grisants à affronter.

Difficile de tout lui pardonner mais on peut lui accorder notre indulgence, ne serait-ce que pour les quelques bons moments qu'il offre et la continuité de la série dans laquelle il s'inscrit : l'une qui fut jadis l'une des plus grandes de son époque.