le 29 oct. 2021
Étrangeté musicalo-vidéoludique
S'il ne devait rester QU'UN SEUL OVNI vidéoludique de notre histoire, je voudrai emporter Michael Jackson Moonwalker avec moi. Car ici, nous sommes face à un OVNI évoluant sur deux temporalités...
Il faut déjà accepter une chose avant d’entrer dans Moonwalker : tu ne vas pas jouer un héros classique. Tu es Michael Jackson. Roi de la pop. Demi-dieu du moonwalk. Et apparemment, dans cette version de la réalité, un genre de super-héros spatio-temporel dont la mission sacrée est de sauver des enfants kidnappés par un méchant flippant qui a l'air de sortir d’une pub pour du Lexomil. Ça commence fort.
Et comment Michael sauve-t-il ces enfants ? En ouvrant des coffres. Ou des portes. Ou des bagnoles. Bref, tout ce qui traîne. Il surgit, claque un pas de danse, et hop : un enfant sort en disant “Michael !” comme si c’était la personne la plus normale du monde à voir surgir d’un baril toxique. Et toi, t’es là, à te demander si t’as bien dormi la nuit dernière ou si t’es en train de rêver cette absurdité en sueur.
Le gameplay est à l’avenant. Michael ne se bat pas comme les autres. Il balance des étoiles avec ses doigts, des paillettes explosives, et peut faire une danse spéciale qui oblige tous les ennemis à... danser avec lui, avant de tomber raides morts de honte ou d’extase, on ne sait pas trop. C’est à la fois la chose la plus absurde, la plus géniale et la plus dérangeante que t’aies jamais vue dans un jeu 16 bits. Quand tu balances ton “Dance Attack” et que des chiens de garde se mettent à faire le moonwalk avant d'exploser en poussière, tu réalises que tu joues à quelque chose qui n’obéit plus à aucune loi, ni du gameplay, ni de la réalité.
Graphiquement, c’est... bizarrement propre. Les animations de MJ sont ultra détaillées, avec des poses de diva, des moulinets de jambes, des mouvements de chapeau qui frôlent l’orgasme pixelisé. Mais autour de lui ? Un univers qui ressemble à une fusion ratée entre un clip de Smooth Criminal et un épisode de Sauvé par le Gong passé à la centrifugeuse. Des bars jazzy, des grottes chelous, une salle d’arcade glauque… on ne sait jamais où on est, ni pourquoi, mais ça continue d’avancer, comme un mauvais rêve avec une bonne BO.
Et oui, la musique. Parce que là, ça envoie. Même avec les limitations de la Megadrive, on te balance des versions chiptune de “Billie Jean”, “Beat It”, “Another Part of Me”... Et t’es là, en train de frapper des gangsters avec tes chaussures vernies pendant qu’un remix 16-bit de “Bad” te caresse les tympans. C’est à la fois épique, grotesque et hypnotisant. Le genre de moment où tu te demandes sérieusement si le LSD était dans la cartouche ou dans ton verre.
Mais ce jeu, derrière son absurdité, il a un petit quelque chose. Une énergie sincère, un délire qui va jusqu’au bout de lui-même. On ne sait pas si les développeurs étaient des génies incompris ou juste des fans de MJ sous amphétamines, mais bordel, ils ont pondu un truc inoubliable. On pourrait se moquer du fait que ton ultime transformation, c’est... Michael Jackson qui devient un robot géant et tire des lasers avec ses yeux. Mais on va plutôt l’embrasser, l’admirer, et l’accepter comme un cadeau des dieux du WTF.
En résumé, Moonwalker sur Megadrive, ce n'est pas un jeu vidéo. C’est une hallucination sous sprite cola, un délire pop-culture totalement assumé, un mix entre un clip de 1988 et un rêve humide de gamin élevé à MTV (sans mauvais jeu de mots hein !). C’est une horreur délicieuse, un nanar vidéoludique qu’on joue avec un mélange d’amour, de gêne et de fascination morbide.
Et tu sais quoi ? On y revient. Encore. Et encore. Parce que dans un monde où tout est calibré, logique et un peu chiant... Moonwalker, c’est une parenthèse flamboyante de débilité géniale. Longue vie aux paillettes meurtrières.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les meilleurs jeux de la Mega Drive, Les meilleurs jeux vidéo de 1990 et Les meilleurs jeux Sega
Créée
le 29 juil. 2025
Critique lue 10 fois
le 29 oct. 2021
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