Ce troisième opus est celui du bond en avant. Si les deux précédents laissait bien trop l'impression d'avoir été fait par un seul homme, c'est ici une véritable équipe qui s'est attelée à mettre sur pied cette épisode trois. Et c'est la fête aux améliorations.


Graphismes bien plus colorés et gagnant en détails pour la partie visuelle, et la conclusion nous offrant une cinématique de fin assez folle pour l'époque. Une véritable bande-son qui arrive à s'incruster dans la tête malgré peu de morceaux et on a même un monologue avec voix numérisées dans l'intro du jeu. La souris devient enfin utilisable dans l'interface, une première pour la saga.
Dans le genre "on en a fait bien plus", on notera une aventure plus longue en ligne en droite, une mappemonde plus grande, des donjons plus grands, plus d'énigmes (trop parfois), plus de classes de personnages, plus d'objets équipables et j'en passe.


Au milieu de tout ces plus, pas mal de changements qui vont dans le bon sens, à commencer par une difficulté bien mieux équilibrée. Le début reste dur à l'image de beaucoup de jeux d'époques. Mais on trouve pendant un bon moment du contenu accessible aux bas levels là ou les précédents opus mettaient de véritables murs dès le départ. Nul besoin de grinder l'expérience, tout se fait de manière plus fluide, malgré quelques pics de difficultés, mais qui restent toujours raisonnables. Le problème inverse se produira à terme. Le contenu soi-disant haut level peut se taper avec une team en dessous du niveau 40 (sur 255) pour peu qu'on possède parmi les meilleures équipements possibles dans son groupe d'aventuriers. Ça plus les buffs temporaires dispos un peu partout, et ceux définitifs pour faire péter les stats, et on finit par rouler sur toute résistance, challenge du type super boss optionnel inclus.


Autre changement majeur, l'ergonomie a été revue à la simplification. Il est plus simple de s'y retrouver, l'ensemble est plus user friendly. Mais, parce qu'il y a un mais, à vouloir simplifier les choses, on perd en possibilités, et le gameplay se voit même altérer sur quelques points précis à cause de cela. Ainsi, plus aucune options accessibles avant les combats. La fuite ne sera donc possible que via un sort. Dans le genre bien plus emmerdant, l'ouverture des coffres ne permet plus la détection des pièges. On se retrouve comme un con à prier pour que son voleur ne se prenne pas une explosion en pleine poire (y'a donjon rempli de coffres pour kamikazes, j'en fait encore des cauchemars...). Troisième soucis lié à l'ergonomie, certaines options existantes ne sont plus affichés et resteront à jamais inconnues aux néophytes de la série. Je pense à l’échange d'objets d'un perso à l'autre, avec les inventaires bardés de ses belles icônes en tout genre mais rien pour transvaser les items.


Hormis ce soucis parfois bien emmerdant, c’est quand même une sacré claque que met le jeu avec toutes ses nouveautés. Le système de combat au tour par tour gagne un peu en stratégie via la possibilité d'attaquer à distance, les monstres étant visibles, et ne réapparaissant pas, sauf sur la map, à moins d'éliminer leur nid. Les environnements ont gagné en diversités, les énigmes en variétés, le lore et l'histoire en profondeur. Pour cette dernière, on s'en prend plein la gueule via l'excellent manuel du jeu sous forme de carnet de voyage et via le donjon final et ses révélations venant définitivement cimentées le cœur de la licence dans la pure science-fiction, l’énorme vernis heroïc fantasy tout autour trouvant même une explication rationnelle dans le l’histoire du jeu. Les quêtes, bien que peu diversifiés (on va surtout chercher des objets ou voir des gens) permettent d'explorer le vaste monde du jeu. Et divers moyens de téléportations existent pour réduire au maximum les allers-retours souvent nécessaire pour ces quêtes à l’échelle planétaire.


Et le contenu est plus que présent, plus de 80 heures pour faire le 100% à une époque ou la majorité des jeux se torchaient en une poignée d'entre elles. C'est ainsi rassasié que je sors de cette aventure épique plein de souvenirs. Le travail effectué est impressionnant, et c'est dommage que la volonté de trop vouloir bien faire ait apporté les quelques défauts cités plus hauts. Un opus complet qui sait impliquer le joueur et un des meilleurs titres du genre dungeon crawler.

auty
8
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le 16 nov. 2015

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