The Legend of Nayuta: Boundless Trails
7.7
The Legend of Nayuta: Boundless Trails

Jeu de Falcom et NIS America (2012PlayStation 4)

Article réalisé à partir d’une clé PS4 fournie par PLAION.


Il était une fois, dans un pays fort lointain, un studio japonais du nom de Nihon Falcom. Spécialisé dans les jeux de rôles, le studio est parvenu à tirer son épingle du jeu au fil des ans et à obtenir une certaine renommée auprès des amateurs, notamment grâce à ses deux franchises phares : la saga Trails et Ys. Nous sommes en 2012. L’heure est à la liesse puisque les développeurs viennent tout juste de finir leur besogne, et un heureux événement pointe le bout de ses pixels. Ce projet, c’est  Nayuta no Kiseki, qui se destine à une commercialisation sur PSP, uniquement au Japon. Aucune localisation pour l’occident n’est à l’ordre du jour, au grand dam des amateurs qui ne demandent qu’à pouvoir mettre les mains sur cet épisode. Mais ça, c’était avant, puisque ce titre à part dans la saga Trails s’est enfin décidé à trouver le chemin de l’occident, une décennie plus tard, à l’occasion de sa sortie sur Switch, PS4 et PC sous forme d’un remaster HD amélioré et intitulé The Legend of Nayuta : Boundless Trails. De quoi patienter en attendant Kuro, fraîchement renommé Trails through Daybreak et affublé (enfin !) d’une date de sortie chez nous en 2024. Toutefois, que les fans se détrompent : tout Kiseki qu’il soit, Nayuta n’est pas exactement du genre conformiste et préfère quitter les sentiers battus de la franchise, désormais très balisés. Mais peut-on réellement dire qu’il est sans limites ?


 


Story of Seasons

Nayuta Herschel, protagoniste de The Legend of Nayuta, est un jeune orphelin de 15 ans à la curiosité insatiable. Il faut bien avouer que son environnement est un terreau fertile à cette boulimie de connaissances, puisqu’il est né sur Remnant Isle, une petite île à la particularité singulière. Régulièrement, ses habitants assistent à des pluies de météorites, constituées de débris de ruines et de fragments d’étoiles. Plus curieux encore, en exposant ces fragments à une lumière spécifique, on peut y contempler d’étranges panoramas issus d’un monde mystérieux. Aucun scientifique n’est parvenu à trouver une explication satisfaisante à ce phénomène, et la population ne s’en inquiète guère, convaincue depuis toujours que la terre est plate et qu’il n’existe rien au-delà de ses limites. Mais pour Nayuta, ça ne fait aucun doute. Il existe quelque chose après cette bordure réputée infranchissable, et le monde est bien différent de ce que les gens croient. Pour le prouver, il décide de rallier le continent accompagné de Cygna Alhazen, son meilleur ami, afin d’étudier l’astronomie dans la prestigieuse académie de Saint Elysée. Mais son destin va basculer plus rapidement que prévu, au cours de ses vacances d’été, puisque le lendemain de son retour au bercail, un édifice gigantesque tombe du ciel et s’écrase à proximité du village. Parvenu au sommet du bâtiment, Nayuta fait la rencontre de Noi, une jeune fée en détresse porteuse d’un artefact inconnu. Sans le savoir, notre astronome en herbe vient de faire le premier pas sur la route du Lost Heaven, ou plutôt Terra. Mais la joie de la découverte est de bien courte durée, puisque cette terre inconnue se révèle exposée à un péril si grand qu’il menace même l’existence de l’autre monde.


Pas très très boundless, tout ça

Estampillé Kiseki, The Legend of Nayuta assume plutôt un statut de spin-off de la saga mère. Au point qu’à part quelques termes récurrents (les miras, les arts, les crafts), on ne lui trouve en fait aucun point commun avec sa généalogie. Dommage pour les fans qui espéraient y trouver de nouvelles théories alambiquées à creuser. Le bon côté, c’est qu’il s’agit d’un Trails dont il est possible de profiter à 100% sans avoir dix autres gros dossiers à engloutir. La rupture avec le reste de la franchise est d’ailleurs si assumée que The Legend of Nayuta semble finalement plus proche d’un Ys, l’autre série best-seller du studio. On troque donc le tour par tour contre de l’action nerveuse qui n’aurait pas fait tâche à Felghana, mais en plus accessible. Les compétences de base de notre héros se résument à un saut (et double saut), une esquive et deux types d’attaques, accessibles en une simple pression du bouton de façade dédié. Le joueur incarne certes Nayuta, qui assure la partie physique du combat, mais il est suivi en permanence de Noi, capable d’invoquer de puissants arts saisonniers à distance. Simple, efficace et aussi immédiat à prendre en main que réjouissant. Dans le même registre, pas question de traverser un monde ouvert taillé d’un seul bloc. Ici, on est sur une structure cloisonnée avec ses continents à parcourir, chacun constitué d’une poignée de stages et de son boss final (tous très cools, d'ailleurs). Un hub central fait office de liant à l’aventure tout en permettant à Nayuta de retourner s’approvisionner sur son île natale et d’accomplir des quêtes pour le compte des villageois. En bref, un agencement pensé pour le jeu nomade, jeu PSP oblige, mais garantissant des parties courtes et rythmées, dotées d’un bon petit goût de reviens-y.


"-La fin de l'abondance ? -Heu, non, c'est à côté."

Mais derrière ses aspects d’Action RPG sage de prime abord, The Legend of Nayuta cache quelques belles surprises. À commencer par son level design, qui s’avère constellé d’une multitude de petites idées. Le titre met un point d’honneur à présenter un nouveau puzzle, une variation, à chaque niveau traversé ou presque. Cet aspect se retrouve d’ailleurs d’autant plus souligné que Nayuta propose un segment plateforme assez prononcé. Certes, les niveaux ne sont jamais immenses ni très tortueux, mais il aborde son exploration de façon ingénieuse et engageante, au travers d’un système de scoring permettant de tamponner un carnet en remplissant trois objectifs annexes par stage. Six tampons récoltés, et Nayuta gagne un aller-retour chez son maître bretteur, pour repartir avec une nouvelle compétence d’escrime (garde, contre-attaque, attaque plongeante, esquive aérienne, etc). De son côté, Noi ne se tourne pas les pouces, puisque les boss de mi-parcours détiennent de nouveaux sorts. Bien sûr, ces magies se renforcent au fil de leur utilisation. Et comme si Falcom craignait que son spin-off ne se renouvelle pas assez, le studio ajoute une dernière cerise sur le gâteau avec les crafts, des compétences de soutien avancées, une mécanique de combos accordant au joueur des buffs fumés et un système de modification des saisons pour redécouvrir chaque stage sous un tout nouveau jour. Le flot de nouveautés ne faiblit jamais du début à la fin de l’aventure, en allant même jusqu’au New Game+, qui propose encore de nouvelles choses à découvrir et du grain à moudre pour les amoureux de challenge. Au final, The Legend of Nayuta est une sorte de grosse piñata du JRPG, qui finit toujours par cracher une nouvelle friandise quand on tape suffisamment dessus.


Retrouvez la critique complète sur le site ---> https://www.fwiw.fr/jeux-video/the-legend-of-nayuta/

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le 4 oct. 2023

Critique lue 32 fois

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