« C'était mieux avant » voilà ce qu'on entends de beaucoup de jeux dont les grand frère leurs sont préférés bien que techniquement datés, que ce soit au niveau des genres avec la plate-forme et les RPG, ou des franchises avec les Sonic et Resident Evil pour ne citer qu'eux, Need For Speed en fait partie malheureusement.
Le dernier NFS que j'ai pu apprécié c'est le Most Wanted bien que perfectible l'impression de vitesse et les balades en ville étaient terribles, soit depuis 4 ans sans NFS sous la dent, un Carbon sorti après MW aura pu en contenter quelques uns mais mieux vaut oublier les 2 derniers: Undercover et ProStreet, rappelez vous quand vous étiez jeune(ou même déjà âgés pour nos « Seniors ») les Hot Pursuit, et surtout pour moi le NFS4: Conduite en état de liberté sur lequel j'ai passé des heures même des jours.
Malheureusement on est loin de ça aujourd'hui et EA l'a bien compris et a décidé de tout changer en confiant le développement entier au studio anglais « Slightly Mad Studios » dont une partie de l'équipe de développement de l'excellentissime série des GT (GTR, GT Legends) fait aujourd'hui partie, un changement pour le meilleur ou pour le pire ?



Swiffter

Graphiquement, un soin sur les voitures est ressenti mais de façon inégale. Si certains des véhicules choisis sont proprement reproduits, d'autres afficheront des problèmes de textures ! Les dégâts sont aussi de la partie : ainsi vos bolides commenceront à se démanteler si vous ne conduisez pas proprement. Même si les dégâts sont bien retranscrit sur votre voiture, ne vous attendez pas non plus a des merveilles. Beaucoup de localisations banales donneront toujours exactement le même résultat si vous tapez au même endroit... Les 18 circuits sont très bien modélisés. Certains présentent des variantes et seront donc utilisés deux fois, non pas en mode miroir mais avec de nouveau tracés. On retrouvera des circuits célèbre parmi lesquels Spa-Francorchamps, Silverston, Donington, Laguna Seca, Autopolis, Brands Hatch, Ebisu Circuit sans oublier le Nordschleife (Nürburgring) ainsi que des circuits imaginaires ayant pour cadre Londres et Tokyo et reprenant des rues existantes pour rendre les circuits les plus réalistes possible.


La série a aussi fait sa réputation sur la vue cockpit, sur laquelle les développeurs ont fait un travail remarquable. Les animations du pilotes au niveau du volant et du levier de vitesses ajoutées à l'impression de vitesse rend le jeu très immersif. Dès que vous atteignez une vitesse de course conséquente, votre vision se concentrera sur la route et le tableau de bord et les éléments de la voiture deviendront alors flous. Cette sensation se produit également lors des virages dans lesquels la caméra se déplacera légèrement sur la gauche ou la droite pour bien suivre la courbe du virage. Cela peut paraitre inutile mais cela donne une vision bien plus précise de la suite du virage et renforce le caractère réaliste puisque, quand vous tournez à une intersection, vous ne regardez pas juste devant vous. Cette nouveauté rend le jeu plus immersif et réaliste : lorsque vous aurez un choc, l'écran deviendra flou et perdra ses couleurs pendant un court instant si le choc est léger, ou alors vous empêchera de continuer pendant quelques instants si vous heurtez un mur de plein fouet ; la remise en route à l'aveugle étant pratiquement impossible après un gros choc. Bien que limite sur certaines textures, visuellement le jeu n'a rien à envier face aux autres écuries présentes actuellement sur le marché et offre un rendu plus que réaliste en vue interne, ce qui constitue une grosse partie de l'intérêt du jeu.



Le cul entre deux Shift

Au niveau de la conduite, on ne sait pas trop ce que Slightly a voulu nous faire ressentir. Ils n'ont pas réussi à choisir entre l'arcade, et donc l'origine des NFS, la simulation, comme ils savent le faire avec l'expérience des GTR. Ils ont donc fait un mélange des deux, ce qui n'est malheureusement pas très convaincant. Vous ne devrez donc pas arriver à 100 km/h dans les virages comme dans les précédents opus mais bien freiner pour réaccélérer en sortie de courbe, plutôt que de jouer du dérapage qui vous fera perdre beaucoup de vitesse et donc de temps. Si vous prenez un vibreur ou certains passages trop vite, votre véhicule décollera légèrement et vous perdrez alors l'adhérence à la piste. Il ne faudra donc pas accélérer mais laissez les pneus « reprendre » la piste entièrement.


La moindre erreur sera sanctionnée. Les sorties de routes dans l'herbe ne sont pas très importantes mais dès que vous finissez dehors dans les graviers, revenir sur la piste sera difficile : la voiture ne tournant que très légèrement dans ces endroits. Les collisions, qui en mettront forcément un des deux en dehors de la piste, empêcheront de finir premier : or, elles sont très nombreuses et même trop nombreuses à cause de l'IA, qui doit être plus agressive que j'ai pu voir dans un jeu de course. Les concurrents n'hésiteront pas à s'aider de vous pour tourner plus facilement et ne se gêneront pas pour refermer la porte quand vous arrivez pour les dépasser sur le côté à tel point que l'on se croirait dans un Destruction Derby par moment. Pas vraiment réaliste quand, dans la réalité, les pilotes font très attention à leurs carrosses. Ainsi, si vous activez la gestion complète des dégâts, la conduite se verra alors rapidement compliquée avec une direction qui souffrira.


D'ailleurs, un grand nombre de réglages est disponible. Lorsque vous lancez le jeu pour la première fois, une course d'initiation servira à vous proposer des réglages adaptés à votre conduite : difficulté, blocage de roues, stabilité, motricité et même, pour les pires conducteurs, une aide qui freinera automatiquement à votre place et une autre qui donnera des petits coups de volant lorsque vous n'êtes pas sur la trajectoire adaptée. S'agissant de la trajectoire, une autre aide existe sous forme d'une ligne de trajectoire à suivre, verte quand la vitesse sera adaptée, jaune quand vous devrez ralentir et rouge quand vous devrez absolument freiner.


Votre progression dans le niveau des voitures se fera sur la base d'étoiles. Sur chaque course, 6 étoiles sont à gagner : 3 pour la position( 1er=3* / 2eme=2* / 3eme=1* ), 1 pour chaque palier de points, lesquels se gagnerons selon vos actions dans la course (dépassement propre ou sale, virage parfait, dérapages et secteur propres) et, enfin, 1 dernier quand vous réaliserez un objectif (maîtrisez tout les virages du circuit, battre tel temps, faire sortir tant de concurrents, faire un tour propre). Une fois, le nombre total d'étoiles récupéré, vous débloquerez le niveau suivant de véhicules. 65 voitures sont réparties sur 4 classes et le Drift.Parlons en de ce Drift : je me demande encore pourquoi avoir inclus cette épreuve complètement injouable. On a l'impression de conduire des voitures dont les roues sont montés sur des roulettes. Ainsi, la moindre accélération vous fera partir sur le côté. J'aurais préféré une épreuve de « Drag » inspiré de NFS Underground où les objectifs auraient été de passer les vitesses au bon moment pour optimiser son accélération et sa vitesse finale.



Ctrl Alt Shift

Les menus sont plutôt bien foutus. Le menu principal vous présentera votre voiture actuelle sur le côté gauche de l'écran et vos diverses options (Carrière, XboxLive, Course Rapide,...) sur le côté droit. Ceux de la carrière sont déroutants au début mais, une fois habitué, c'est bien mieux divisé, par classe de voitures. Vous devrez changer de classes avec LB et RB (L1 et R1) puis choisir votre types de compétitions sur un bandeau horizontal déroulant, pour finir par choisir votre course via ce même bandeau.


Un problème au niveau de l'optimisation du jeu vient avec les temps de chargement. En plus d'être ultra présents, ils sont ultra longs : comptez facilement 15-20 secondes avant chaque course et une dizaine après l'avoir finie pour retourner dans les menus, ou encore 15-20 secondes si la compétition comporte plusieurs courses. Cela finit par faire beaucoup de temps perdu avec le nombre de courses présentes. Par contre, ne vous inquiétez pas pour la durée de vie du jeu : j'ai été surpris de celle-ci sur un NFS ! Avec un nombre important de types de compétitions (une trentaine juste pour les classes) , il y a facilement une centaine de courses, juste lors des choix de classes, le tout avec des courses d'endurance qui durent entre 20 et 30 minutes. Plus tard, vous débloquerez des compétitions internationales, une vingtaine, ce qui vient allonger une durée de vie déjà bien longue, sans compter que le tout est ponctué d'énormément de courses assez difficiles. La difficulté vous obligera à refaire les courses. Il faudra aussi débloquer des badges dans des défis comme des départ parfaits, gagner tous les duels, maîtriser tous les virages de toutes les courses. Pas d'inquiétude c'est normal si vous pétez un câble sur le dernier virage incliné du Karussell.


Vous pourrez aussi modifier vos voitures pour les rendre plus compétitives avec des améliorations à acheter, des kits sports, des vinyls etc. Rien de comparable aux Underground ou Most Wanted : le but du jeu n'est pas ici de faire la voiture la plus Jacky possible mais la plus fonctionnelle. Par exemple, les améliorations d'adhérence seront les bienvenues pour les virages parfaits. Niveau sonore, les crissements de pneus vous casseront rapidement les tympans. En revanche, les bruis des moteurs sont parfaitement retranscrits : que du bonheur cette fois pour nos oreilles ! Le bruit des collisions et les musiques sont eux aussi bien choisis même si on reste sur certains menus pour écouter la musique calmement.


Au final, le jeu remonte une série NFS en déclin jusqu'alors. Le problème principal reste la conduite qui a "le cul entre deux chaises" (Simulation et Arcade) ce qui donne un cocktail au goût bizarre. Le tout est agrémenté d'une I.A. au goût acide, qui ne laisse rien passer mais qui est également incompatible avec le côté simulation du jeu. Un goût déstabilisant, donc, mais qui, passé la première gorgée, se révèle surprenant et pas si mauvais. La durée de vie, la vue intérieure, la modélisation fidèle des circuits et des voitures rattrapent donc le jeu plus tard. N'hésitez donc pas à prolonger le jeu après les premières courses. Pour ma part, complètement déstabilisé, j'avais arrêté à la deuxième course. N'ayant pas du tout aimé et après avoir persévéré, j'ai finalement pris pas mal de plaisir à finir ce NFS. Une série qui relève enfin la tête et qui peut nous laisser présager du bon pour la suite.
Scapman
7
Écrit par

Créée

le 5 mars 2010

Critique lue 693 fois

3 j'aime

Scapman

Écrit par

Critique lue 693 fois

3

D'autres avis sur Need for Speed: Shift

Need for Speed: Shift
Rodz
3

L'anti PGR4

Me rapelle qu'à l'époque PGR4 m'avait scotché. Son savant dosage arcade / simu rendait le jeu super accessible, donnait des sensation terribles tout en restant un minimum technique. Pourquoi est-ce...

Par

le 19 mai 2011

1 j'aime

2

Need for Speed: Shift
Elysion77
7

Need For Speed : Shift, un jeu qui conserve l’identité de la série

Bon jeu de course de la série Need for Speed. Le jeu est différent par rapport aux autre jeu de la série que j'ai joué. Les points forts : c'est un très bon graphismes (la vue “Cockpit” est très...

le 20 juil. 2016

Need for Speed: Shift
yamazukami
5

Critique de Need for Speed: Shift par yamazukami

Dans cette épisode on s'éloigne des course endiablé et du tuning à gogo pour aller vers la compétition. Le choix des véhicules proposés est bon, les circuits sont bien modélisés. Mais cela manque de...

le 10 mai 2014

Du même critique

Komodo vs. Cobra
Scapman
9

Critique de Komodo vs. Cobra par Scapman

Vécu en live sur Twitter avec Amaebi et Kwyxz ce film est simplement magique, tout est ici cliché du début jusqu'à la scène finale et c'est pour ça que c'est bon. NB: Mieux vaut débrancher le cerveau...

le 28 juil. 2010

6 j'aime

Le Travail du Furet
Scapman
8

Critique de Le Travail du Furet par Scapman

Andrevon mélange ici SF et Polar et c'est réussi, on s'attache rapidement au Furet, cynique et passionné par le Cinéma et qui exécute les ordres sans se préoccuper d'autre choses jusqu'au jour ou il...

le 6 sept. 2010

3 j'aime

Shadow Complex
Scapman
8

De l'ombre a la lumière

Dernier jeu à paraitre de ce Summer Arcade 09, Shadow Complex est un jeu d'aventure en 2D mêlant shoot et plateforme. Scénario Jason Fleming, dont le papa semble être un militaire de...

le 5 mars 2010

3 j'aime