Sony continue d'exhumer ses vieilles reliques avec une remasterisation de Parappa The Rapper. Mais cette refonte suffit-elle à ressusciter le mythe ? Pas si sûr !


I got to believe :


« Je dois croire ! » Clame à plusieurs reprises Parappa, héros du jeu. Hélas, le fameux leitmotiv ne fait pas écho chez le joueur qui, après quelques heures de pratique, commence à perdre espoir. Pourtant, le principe de base n'est pas fondamentalement mauvais puisqu'il offre une alternative atypique aux jeux musicaux ''sérieux''. La production de Japan studio adopte un univers décalé qui renoue avec l'esthétique très colorée, plein de peps des dessins animés des années 90. Sa narration présentée sous forme épisodique renforce d'ailleurs cette sensation d'assister à la diffusion d'un vieil animé pour enfants. Chose qui rappellera aux joueurs de 90's quelques souvenirs de jeunesse. Le contenu du script s'adapte également à ce climat bon enfant, présentant les péripéties quotidiennes du jeune chien Rappeur Parappa. Ses journées sont émaillées événements assez simplistes auxquels il fait face en rapant. Ainsi doit-il successivement passer le permis, cuisiner un gâteau ou préparer des excursions champêtres pour séduire sa jeune amie la fleure. L'histoire respire la joie de vivre, la simplicité. Son esprit global très décalé fait de lui un titre très inscrit dans son époque, les années 90. L'idée de le ramener sur PS4 était initialement une idée louable pour faire découvrir aux joueurs jeunes et moins jeunes qui avaient raté ce hit incontournable de la PS1. Néanmoins, le travail d'adaptation se révèle rapidement insuffisant pour convaincre.


Une Remasterisation peu audacieuse :


La remasterisation déçoit par son manque de finesse. Seuls quelques ajouts superficiels bénéficient à cette version 2.0. Ainsi, les développeurs ont-ils implémenté des vibrations – les manettes de la PS1 ne disposaient pas de la technologie nécessaire à cette option - et affinés les graphismes à l'aune d'une définition 4K. Néanmoins, les dessins 2D qui constituent le gros de la charte graphique ne sont pas éblouissants techniquement de par leur nature originellement simpliste. L'ajout de la 4K apparaît comme un élément de frime, un vulgaire argument marketing ventant l'utilité de la PS4 Pro. Cette sacro-sainte 4K n'a aucun réel intérêt puisqu'elle est presque indistinguable de la version HD desitinée à la PS4 classique. C'est un aspect gadget assez anecdotique. D'autant qu'à s'attarder sur des détails, Japan Studio a oublié le principal, à avoir : corriger ce gameplay inflexible qui pénalise le joueur s'il ne fait pas preuve d'une précision millimétrée. Tout au cours de l'aventure, notre héros résout ses problèmes en rapant. Ainsi, comme dans tout jeu de rythme, le joueur doit presser les bonnes touches au bon moment pour être en rythme avec la musique. Le hic, c'est que le titre fait preuve d'exigences exagérées en vers le joueur qui, après trois-quatre niveaux assez abordables, découvrira les joies des échecs répétés et de la frustration face à des mélodies extrêmement compliquées à terminer.
D'autant que les échecs répétés sur Parappa The Rapper ont tendance à rendre fous, car, en dépit de leur qualité musicale, l'écoute répétée de ces courts morceaux de musique a un coté entêtant, obsédant qui décuple l'énervement de l'échec. On a tendance à être hanté par les mélodies sur lesquelles on est resté bloqué le plus longtemps. Elles nous rentrent dans la tête et finissent par donner le tournis. On a donc une réelle frustration due à un gameplay hardcore qui aurait mérité plus de flexibilité.


À l'instar des mécaniques de jeu, les menus font preuve d'un fonctionnement d'une rigidité fatigante. Leur affichage archaïque, contre ergonomique aurait nécessité une relecture contemporaine dans le but de fluidifier la navigation. C'est inconcevable qu'en 2017, un studio tel que Sony se permette aussi peu d'ajustages sur un titre de ce prestige, d'autant que la compétition des remasterisation est rude et certaines tels que la compilation Uncharted et avant elle The Master Chief collection, nous ont montré qu'il était possible de réellement donner une seconde jeunesse aux vétérans d'antan.


Conclusion :


Il y avait une bonne base, un esprit résolument 90's envoutant, des compositions sympathiques et un style graphique des plus que charmeur. Néanmoins, le jeu a vieilli, autant dans ses menus que dans son gameplay très/trop exigent. Il aurait fallu une refonte plus profonde pour remettre cette œuvre marquante au goût du jour. Hélas, c'est une remasterisation assez superficielle à laquelle a le droit Parappa. Dommage, car l'initiative aurait pu séduire de nouveaux joueurs, des joueurs plus jeunes. Elle aurait pu les initier à une part de l'histoire Playstation en leur faisant découvrir cet univers simple, coloré et enthousiaste si particulier. Dommage.

paul55
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le 19 avr. 2017

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