Persona 5: Royal
8.9
Persona 5: Royal

Jeu de Atlus (2019PlayStation 4)

Je ne doute pas que les développeurs de Persona 5 sont des génies qui ont tout compris à la psychologie, pour avoir attiré tant de joueurs dans cet antre qui nous force à hiberner qu'est Persona 5 Royal.


Ce jeu est à éviter, à première vue il semble très attirant car c'est un jeu dans lequel on fait évoluer notre avatar en augmentant ses statistiques via diverses activités. Et que la ville de Tokyo change au fur et à mesure de notre avancée dans le jeu, et que l'on peut voir l'évolution des différents quartiers et des pnj. La plus grande force du jeu réside dans la progression en général. Progresser en cours, dans les relations sociales et cie nous donne envie de continuer.

Aussi, l'enrobage du jeu très tape-à-l'oeil, original et iconique est également une technique pour nous forcer à y jouer.


C'est là où le bât blesse car malgré la forme très présentable, en réalité ce jeu brasse beaucoup d'air et est très vain.



En vérité, ce qui vous attend dans ce jeu c'est surtout:


- Des activités dénuées d'intérêt, c'est beaucoup de texte sans interactions vidéoludique. Les mini-jeux sont très simplistes et trouvables dans n'importe quel autre jv comme le jeu de fléchettes ou la pêche. On y fait très vite le tour au bout de 20h de jeu.


-Monter son personnage c'est très facile et ça se fait dans les premiers mois, une fois qu'on a maxé toutes les compétences, les activités perdent toute intérêt. Et les récompenses derrière les compétences maxées sont une blague, ça débouche sur des confidents malaisants et qui ne développent rien. Mention spéciale aux confidents féminins qui sont écrits avec le cul pour faire fantasmer les kikoojaps, à part celui de Kasumi qui est la seule bonne relation du jeu.


- Les confidents alors là c'est la plus grande blague du jv, comme par hasard tous les personnages féminins ont le béguin pour notre avatar et elles veulent toutes notre bite. Ca passe de la camarade de classe à la professeur ou la journaliste MDR

De plus OH COMME C'EST BIZARRE, ils découvrent TOUS qu'on est un voleur fantôme, ça en devient comique.

A la rigueur, les confidents des persos secondaires sont très sympas.


- Des thématiques très mal exploitées, ok c'est sympa de dénoncer les injustices du monde adulte mais c'est TOUJOURS traité de la même manière. Michon adulte qui opprime des lycéens, je ne compte plus le nombre de fois que la phrase "les satanés adultes, maudits adultes, michons adultes, autre variante" est passée. Le traitement de la femme dans ce jeu est une vaste blague, on y dénonce l'harcèlement sexuel voire le viol mais it's ok on continue de sexualiser des personnages féminins histoire de faire bander le geek moyen.


-La même boucle de gameplay du début à la fin, epic nouvel arc avec un problème qui touche les habitants opprimés de Tokyo, petit personnage opprimé qui rejoint notre équipe, petit donjon palace de 5h (très surestimés les palaces) et petit combat de merde à la fin.


-Le jeu dure 120h, on peut en retirer 40-50h de la durée de vie. Le jeu gonfle artificiellement sa durée de vie en faisant répéter des dialogues via les conversations par SMS, ou en recyclant des informations. Les personnages sont tellement lents du ciboulot qu'ils rabâchent sans cesse des informations sur les antagonistes qui doivent subir une métanoïa.


- En parlant des personnages, le groupe n'a aucune crédibilité. En dehors du trio Héros / Ann / Ryuji, la cohésion du groupe est factice. Les personnages n'interagissent jamais entre eux si ce n'est pour taper sur Ryuji une 150eme fois ou lâcher leur petit commentaire à la noix pour montrer qu'ils existent ou alors pour répéter leur archétype. Des putains de robots je vous le dis.


- Un système de combat dynamique mais très pauvre et qui n'est pas fait pour tenir pendant plus de 100h. Il y a certes beaucoup d'outils à notre disposition pour trivialiser chaque combat (les baton pass qui boostent les dégâts, les faiblesses qui expédient vite les combats) mais plus on avance dans le jeu, plus le nombre d'ennemis sac à PV augmente. Les combats se résument à: trouver une faiblesse des ennemis, les exploiter & basta. C'est pour cette raison que les développeurs ont crée des boss généralement sans faiblesses pour faire durer leurs combats de chiasse le plus longtemps possible, ou alors ils imposent un gimmick insupportable qui demande aucun skill si ce n'est de la patience.

Je ne regrette pas d'être passé en mode facile pendant l'arc Royal pour abréger mes souffrances.


-Les antagonistes sont généralement très caricaturaux et ridicules, Shido est le seul qui est sauvable pcq il a le même seiyu que Char de Gundam


-Le LD des palais est surcotax, c'est que des successions de couloirs avec un petit raccourci pour retourner au début, une infiltration trop cheatée qui te fait contourner tous les ennemis avec facilité et des grandes salles vides. Et ça s'étire trop inutilement.


Mais vous allez me dire, "oui pourquoi ne pas lui mettre une sale note et avoir passé autant de temps sur un jeu que tu n'aimes pas ?", c'est simple:


J'y ai quand même pris du plaisir, les 45 premières heures étaient full découvertes donc je n'étais pas encore lassé et il y avait toujours des tutos, et puis j'aime bien l'univers et la bande son. Puis quand c'est devenu très chiant, j'ai quand même forcé car je voulais rentabiliser le jeu.

Sauf que je suis tombé dans le sempiternel qu'est le coût irrécupérable, concept étudié dans l'économie comportementale.

Le principe est que comme j'ai acheté Persona 5 Royal, je refusais de le drop malgré les sessions dans lesquelles je me suis forcé. Il y'avait de l'argent déjà investi. D'où mon énorme frustration et ma nécessité de m'exprimer sur ce jeu. Et c'est en partie pour ça que je disais tout en haut que les développeurs ont tout compris à la psychologie.

C'est grâce au côté développer son personnage, les stats à faire monter et le coût irrécupérable que le jeu a bcp marché, piégeant les gamers qui oublient que Persona 5 Royal a un vrai problème de fond.


Mis à part tout ça, j'ai bien aimé le 1er arc qui est rétrospectivement entaché à cause du traitement des personnages féminins, et l'arc Royal qui a un antagoniste excellent et qui propose un dilemme super intéressant. Mais sinon ce jeu a failli me dégoûter du JV, Dieu merci que je l'ai terminé pour de bon. Ca m'a dissuadé de toucher à Persona 3.





Pertu2
7
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le 2 mars 2024

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Pertu2

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