Persona Q: Shadow of the Labyrinth
6.7
Persona Q: Shadow of the Labyrinth

Jeu de Atlus et NIS America (2014Nintendo 3DS)

Hommage à deux licences phares du développeur nippon Atlus, Persona Q: Shadow of the Labyrinth[1] constitue un titre pour le moins surprenant. Il prend la forme d'un spin off qui met en scène les protagonistes de deux des épisodes les plus populaires de la saga Megami Tensei (ou MegaTen), Persona 3 et Persona 4[2], tout en combinant leurs mécaniques de jeu avec celles des Etrian Odyssey. Il peut alors être perçu comme une synthèse des spécificités de deux séries qui présentent peu de points communs et qui ne s'adressent pas nécessairement au même public. En effet, la série Etrian Odyssey constitue une digne représentante du genre exigeant qu'est le Dungeon RPG, et à l'exception du mode histoire des deux Etrian Odyssey Untold, ses différents épisodes se montrent avares en dialogue, tandis que leur scénario est en retrait. Leur intérêt réside alors essentiellement dans l'importance que revêt l'exploration, dans le contraste saisissant entre la beauté des environnements explorés et les innombrables dangers qu'ils renferment, la difficulté élevée de ces jeux soulignant le caractère périlleux de ces lieux, ainsi que dans leur ambiance teintée de mystère. La cohésion qui unit ces différentes caractéristiques offre alors une expérience aussi immersive et ardue que marquante et gratifiante. En outre, la licence Etrian Odyssey a su intelligemment moderniser des contraintes et éléments de game design récurrents dans les Dungeon RPG de la fin du XXe siècle, comme la nécessité de dessiner manuellement les cartes des donjons, et elle a pu faire naître chez ses joueurs et joueuses une vocation pour ce genre de jeu désormais tombé en désuétude en Occident. Persona 3 et Persona 4 sont quant à eux des RPG qui regorgent de dialogues, qui mettent en avant leurs personnages ainsi que leur scénario, et qui ont contribué à populariser les MegaTen auprès du grand public en Europe et aux États-Unis. Néanmoins, la série Persona a déjà emprunté auparavant des codes habituellement associés aux Dungeon RPG. Ainsi, à l'instar d'autres MegaTen old school, le premier épisode[3] impose l'exploration de longs dédales en vue à la première personne. Les protagonistes de Persona 3 consacrent une partie de leur année scolaire à gravir les étages de l'imposante tour du Tartarus, tandis que la principale activité extrascolaire de leurs consœurs et confrères de Persona 4 consiste à arpenter les labyrinthes du Midnight Channel, même si dans les deux cas, le level design des lieux explorés se montre simple, l'accent étant principalement mis sur les combats. Quant à Persona 3 FES, cette version comporte un chapitre exclusif intitulé “The Answer”, dont l'intrigue sert avant tout de prétexte pour déambuler dans des donjons et prendre part à des combats difficiles. Si l'association improbable entre deux licences aussi différentes peut étonner, voire rebuter, il s'avère que Persona Q: Shadow of the Labyrinth a su trouver un compromis convaincant entre les deux séries dont il constitue le spin off: il sait se montrer accessible à celles et à ceux qui y jouent uniquement pour son fan service prononcé, mais il offre également un game design intéressant et solide aux amateurs et amatrices de Dungeon RPG.


Pour les jeunes protagonistes de Persona 3 et de Persona 4, cette nouvelle journée aurait pu s'inscrire dans la routine qu'ils ont désormais l'habitude de suivre: aller au lycée puis se détendre après les cours, avant de se rassembler pour percer les mystères enveloppant des phénomènes surnaturels qu'ils sont les seuls à percevoir et qui impliquent l'éradication de Shadows. Or, des faits inhabituels se produisent et augurent une période de troubles imminente. Le maître de la Velvet Room, Igor, s'est mystérieusement absenté, et ses assistantes, Elizabeth et Margaret, ignorent où il se trouve. Le festival de Gekkoukan High School (le lycée fréquenté par les protagonistes de Persona 3) a été annulé en raison d'un typhon. Le son insistant d'une cloche résonne soudainement, et d'obscurs évènements précipitent les deux équipes de protagonistes dans ce qui semble être une reproduction de Yasogami High School (le lycée que fréquentent les protagonistes de Persona 4). Une horloge domine la cour intérieure du haut d'une étrange tour, les autres étudiants et étudiantes semblent ignorer leur présence, et ils ne peuvent quitter les limites de l'établissement. Une tente de diseuse de bonne aventure abrite une réplique de la Velvet Room, dans laquelle de massifs verrous entravent l'ouverture de deux imposantes portes. D'après ses résidentes, Elizabeth et Margaret, les protagonistes ont été convoqués dans cet univers parallèle pour accomplir une mission importante, et ils en resteront prisonniers tant qu'ils n'auront pas concrétisé cet objectif. Ils décident alors d'enquêter par dépit sur cet étrange lieu, et l'entrée d'une attraction intitulée “You in Wonderland” constitue leur seul potentiel début de piste. Leurs pas les mènent alors dans des couloirs aux couleurs criardes et habités par des Shadows. Ils ne tardent pas à rencontrer Zen et Rei, deux personnages inséparables et amnésiques: Zen se montre taciturne, pragmatique et particulièrement protecteur à l'égard de sa partenaire, Rei; au premier abord, cette dernière semble timide et tend à s'exprimer en écholalie, mais elle parvient progressivement à accorder sa confiance à ses nombreux nouveaux interlocuteurs et interlocutrices, en plus de dévoiler une forte inclination pour la nourriture. Ils décident alors de coopérer avec les protagonistes de Persona 3 et de Persona 4 dans l'espoir que chacun puisse enfin retourner dans son monde. Ce court résumé du prologue se focalise sur les évènements vécus par les personnages de Persona 3, et les protagonistes des deux équipes ne seront réunis qu'à la fin du premier donjon. En effet, avant de commencer votre périple, vous devez choisir le groupe que vous contrôlerez initialement entre celui de Persona 3 et celui de Persona 4. Le personnage principal de l'équipe choisie est alors considéré comme le leader et constitue votre avatar, ce qui le rend par conséquent muet (une habitude dans les MegaTen).


À l'instar de la série Etrian Odyssey, Persona Q: Shadow of the Labyrinth est un Dungeon RPG. Il présente des caractéristiques récurrentes dans ce type de jeu, comme la vue à la première personne et les déplacements par cases. Chaque donjon est construit autour d'une thématique précise, et son dernier étage abrite un boss qu'il est nécessaire de vaincre pour débloquer l'accès au labyrinthe suivant. Yasogami High School permet de mettre à jour l'équipement des protagonistes, de réapprovisionner leurs stocks d'objets, d'accepter et de valider des quêtes secondaires, ainsi que de soigner vos personnages moyennant une somme d'argent proportionnelle à leur niveau. En outre, la série Etrian Odyssey a modernisé une contrainte qui était courante dans les Dungeon RPG en vue subjective sortis entre les années 80 et le début des années 90, quand ce genre était encore en vogue en Occident. Alors que vous vous déplaciez avec prudence dans des dédales qui offraient peu de repères visuels du fait de la répétitivité de leurs décors, vous n'aviez pas d'autre choix que de vous armer d'un crayon et d'une liasse de feuilles quadrillées afin de dessiner vos propres cartes. Le level design de ces labyrinthes ne cessait de se complexifier à mesure que vous progressiez, et vous deviez alors vous montrer attentif au moindre piège qui pouvait fausser vos plans, comme des dalles qui vous faisaient pivoter sur place de façon irrégulière à chaque fois que vous marchiez dessus (appelées “spinner”), et qui vous forçaient alors à consulter régulièrement une boussole qui se trouvait dans l'interface, ou que vous deviez acheter ou invoquer magiquement. Comme la cartographie automatique constitue aujourd'hui une évidence dans les jeux vidéo, devoir dessiner ses propres cartes sans bénéficier d'aide pour se repérer paraît désormais inconcevable aux yeux de nombreux joueurs et joueuses. Pourtant, force est de constater que cette contrainte renforçait indéniablement l'immersion: vous étiez véritablement livré à vous-même, et vos chances de finir le jeu dépendaient aussi bien des stratégies que vous élaboriez pour vaincre vos ennemis que de l'attention que vous portiez à votre environnement, et donc de votre capacité à créer des cartes fiables. Ainsi, vous étiez prisonnier d'un univers réellement hostile qui vous poussait à appréhender la structure même des labyrinthes que vous exploriez. La faune qu'ils abritaient se révélait indéniablement impitoyable, mais leur architecture tortueuse et les nombreux pièges sournois qu'ils renfermaient constituaient également de redoutables ennemis. La série Etrian Odyssey a su s'approprier cette contrainte pour l'intégrer pleinement à son game design, qui exploite intelligemment les particularités de la DS et de la 3DS: la carte est affichée en permanence sur l’écran inférieur de ces deux consoles, qui remplace les feuilles quadrillées du fait qu’il est tactile, tandis que le stylet fait office de crayon à papier. Cette modernisation de la cartographie manuelle des donjons laisse inévitablement moins de place aux erreurs: vous pouvez à tout moment situer votre équipe sur la carte grâce au marqueur qui la représente, vous disposez de nombreuses icônes pour identifier avec précision tout élément qui vous intrigue (comme un coffre ou un raccourci) et vous pouvez ajouter des annotations. En outre, les pièges des Dungeon RPG des années 80 et 90 – dont les Etrian Odyssey s'inspirent – s'avèrent bien plus dangereux et cruels que ceux de la série d'Atlus[4]. Néanmoins, bien qu'un éditeur de cartes soit assurément plus fiable qu'une feuille de papier et qu'un crayon soumis à un sens de l'orientation défaillant, cette aide n'entrave pas pour autant l'immersion lorsque vous explorez les donjons des Etrian Odyssey et de Persona Q: Shadow of the Labyrinth. Vous n'en restez pas moins un aventurier vulnérable, car la crainte de voir le danger surgir à tout instant vous hante en permanence, et vous êtes ainsi conscient que la moindre erreur de décision peut vous être fatale.


Ainsi, qu'il s'agisse de représenter les portes, les coffres ou encore les escaliers qui permettent d'atteindre l'étage suivant, ou tout simplement les murs qui bloquent votre chemin, il est indispensable de dessiner une carte précise des lieux que vous explorez. Vous devez également y consigner les précieux raccourcis que vous débloquez à mesure que vous progressez ainsi que les Power Spot, des cases qui permettent de récupérer des matériaux. Ces ressources ainsi que celles que vous récoltez sur les cadavres de vos ennemis constituent vos principales sources de revenu, et elles vous servent également à étoffer l'inventaire du vendeur de Yasogami High School. En effet, les monstres vaincus ne rapportent pas de yens et les stocks d'objets entretenus par les assistants d'Igor se révèlent restreints: vous devez alors leur vendre ces matériaux avant de pouvoir acheter en retour de nouvelles armes et pièces d'armure, ainsi que divers objets consommables. Avant chaque nouvelle excursion dans un donjon, vous devez notamment veiller à toujours vous procurer au moins un exemplaire de Goho-M, l'équivalent dans Persona Q: Shadow of the Labyrinth des précieux Ariadne Thread (ou Warp Wire selon l'épisode concerné), dont les joueurs et joueuses des Etrian Odyssey reconnaissent l'importance: cet objet permet de se téléporter instantanément à Yasugami High School, et il se révèle particulièrement salvateur lorsque vous êtes confronté à une situation délicate que vous devez absolument fuir. Ce fâcheux concours de circonstances peut notamment impliquer les FOE[5]: ces ennemis issus de la série Etrian Odyssey s'apparentent à des boss qui se promènent librement dans les donjons. Vous êtes alors contraint de fuir systématiquement chacune de vos premières confrontations avec ces puissantes créatures, sous peine de voir votre équipe rapidement annihilée. Les FOE sont visibles pendant les phases d'exploration ainsi que sur votre carte: vous devez observer leurs déplacements afin de comprendre comment les esquiver, en gardant à l'esprit qu'ils se meuvent en même temps que vous et qu'ils ne bougent pas tant que vous restez immobile. Les FOE peuvent également se déplacer à la fin de chaque tour pendant que vous participez à un combat, et ils peuvent ainsi y prendre part si vous ne parvenez pas à vaincre ou à fuir avant leur arrivée les ennemis auxquels vous êtes déjà confronté. Ainsi, face à ces formidables adversaires, votre salut repose sur votre capacité à résoudre des puzzles fondés sur leurs déplacements, et les vétérans des Etrian Odyssey seront rassurés d'apprendre que Persona Q: Shadow of the Labyrinth ne s'est pas contenté de compiler les réactions des FOE présents dans cette série: leurs homologues de ce spin off affichent des comportements inédits qui s'adaptent de façon convaincante aux environnements qu'ils habitent. Par exemple, vous détournerez l'attention des soldats du labyrinthe You in Wonderland en décolorant des roses rouges, tandis que vous vous laisserez surprendre par des créatures qui tombent soudainement du plafond dans le troisième donjon, ce qui procure un sentiment de tension qui s'avère en adéquation avec l'ambiance inquiétante qui y règne.


Si les donjons des Etrian Odyssey évoquent une représentation ambivalente de la nature en exposant des environnements à la fois beaux et dangereux, ceux de Persona Q: Shadow of the Labyrinth se montrent quant à eux extravagants, à l’image des lieux traversés dans Persona 3 et dans Persona 4. Oubliez le bois verdoyant que vous explorez systématiquement au début de chaque nouvel épisode, la jungle luxuriante et sa végétation étouffante, la forêt en déperdition aux arbres décrépits, la sylve hivernale qui se pare d'un magnifique manteau de neige, ou encore la mystérieuse grotte aux températures fluctuantes. Ici, vos premiers pas vous mènent dans un monde étrange qui s'inspire fortement de celui d'Alice au pays des merveilles, et vous serez amené par la suite à visiter un club de rencontres amoureuses ainsi que d'autres lieux insolites. Les environnements colorés et détaillés de ces labyrinthes fantaisistes contribuent à élaborer un univers singulier qui tranche radicalement avec celui de la série de Dungeon RPG d'Atlus. En dépit de la répétitivité des décors, il vous est possible d'éprouver une irrésistible curiosité qui vous pousse à poursuivre obstinément votre exploration, malgré les nombreux périls qui vous menacent. Lorsque vous parvenez enfin à asséner le coup de grâce au boss qui vous faisait obstacle, vous ne pouvez réprimer votre impatience à l'idée de découvrir un nouvel environnement. Comme dans la série Etrian Odyssey, vos excursions dans les labyrinthes de Persona Q: Shadow of the Labyrinth sont ponctuellement interrompues par des évènements qui confèrent au titre un aspect Livre dont vous êtes le héros. Ici, il n'est pas question de fruits faussement appétissants, de belles fleurs épineuses, d'un écureuil espiègle, ou encore de dépouiller des cadavres d'aventuriers imprudents qui servent désormais de pâture à la faune nécrophage locale, mais plutôt d'objets fantasques, à l'image de l'univers singulier qui les abrite. Comme dans la série de Dungeon RPG d'Atlus, ces situations ont pour effet de provoquer des dilemmes qui vous tirailleront constamment entre votre irrépressible cupidité et votre sens de la raison. Aurez-vous l'effronterie d'abuser du pouvoir de duplication d'une mystérieuse boîte? Oserez-vous ouvrir un étrange livre dont la couverture est ornée d'une figure effrayante? Face aux richesses que promettent ces objets en apparence précieux, vous laisserez-vous aveugler par la convoitise, au risque de vous exposer à une éventuelle menace? Néanmoins, si, comme dans les Etrian Odyssey, une mauvaise décision peut précipiter les protagonistes dans une situation délicate, dans Persona Q: Shadow of the Labyrinth, l’issue potentiellement néfaste qui peut résulter de ces découvertes est relativisée par les scènes et les dialogues qui en découlent et qui se veulent amusants, cette légèreté de ton accentuant la différence d'ambiance qui oppose ces deux licences. Enfin, Persona Q: Shadow of the Labyrinth se permet d'ajouter une nouvelle mécanique d'exploration: chaque étage de chaque donjon renferme un coffre spécial, et vous pourrez vous emparer du contenu de celui-ci dès que vous aurez entièrement dessiné la carte de l’étage concerné.


Bien que le style chibi affiché par le spin off contraste avec les proportions plus réalistes que présentent les protagonistes dans leur jeu d'origine, le character designer de Persona Q: Shadow of the Labyrinth est le même que celui de Persona 3, de Persona 4 et de Persona 5, à savoir Shigenori Soejima. Ce dernier explique que ce choix lui permet de rendre hommage au character design emblématique des Etrian Odyssey, qui se révèle plus adapté au petit écran de la 3DS que celui de Persona 3 et de Persona 4. Il ajoute que son travail d'adaptation ne consistait pas uniquement à déformer les proportions des personnages, mais également à conserver leurs particularités les plus saillantes afin de mieux faire ressortir leur identité respective, et donc de les rendre immédiatement reconnaissables, en dépit de leur nouvelle apparence. La bande-son de Persona Q: Shadow of the Labyrinth a essentiellement été composée par Atsushi Kitajō et Toshiki Konishi, qui ont contribué en particulier aux OST de Devil Survivor 2, de Persona 5, ainsi que des versions PSP de Persona 2: Innocent Sin et de Persona 2: Eternal Punishment. Shoji Meguro, qui est avant tout connu pour ses compositions dédiées à Persona 5 et aux MegaTen sortis sur PlayStation 2, est ici mentionné dans le générique pour son rôle de sound director. Alors que Persona 3 et Persona 4 optent pour des pistes dynamiques, entêtantes et résolument modernes, l'ambiance musicale des phases d'exploration de Persona Q: Shadow of the Labyrinth puise son inspiration dans les Etrian Odyssey. Les thèmes qui rythment vos excursions tendent à se montrer calmes ou mystérieux, voire contemplatifs, et ils peuvent quelquefois instaurer une atmosphère inquiétante. Le quatrième labyrinthe dispose de pistes plus rythmées, tandis que le donjon final présente un thème alternant constamment entre des moments d'accalmie et des passages plus intenses, comme pour mieux illustrer la tension que ressentent les protagonistes à mesure qu'ils se rapprochent de leur objectif. En outre, les musiques des quatre premiers donjons possèdent chacune des variations qui peuvent se manifester lorsque vous changez d'étage (par exemple, le premier donjon du jeu comporte la musique intitulée “You in Wonderland”, ainsi que ses variantes “Sweets and Cards” et “Shadow in Wonderland”). L'ambiance que ces thèmes évolutifs instaurent ne cesse de s'assombrir à mesure que les étages parcourus s'accumulent, et augure du danger grandissant qui attend nos protagonistes. Les pistes qui accompagnent les affrontements reprennent quant à elles les styles musicaux habituellement associés à Persona 3 et à Persona 4, comme la pop, le rap et le rock. Le thème de combat de base varie selon l'équipe que vous avez choisie au début du jeu, un détail qui lui permet d'être en adéquation avec l'identité musicale du titre dont provient le personnage principal que vous incarnez. Enfin, le compositeur attitré des Etrian Odyssey, Yūzō Koshiro (qui possède une discographie considérable, qui comprend entre autres les Streets of Rage, les deux premiers Ys, ou encore Actraiser), a créé la musique du boss optionnel qui constitue un hommage à cette série[6], et qui doit son apparence au character designer de celle-ci, Yūji Himukai.


L'héritage que la série Etrian Odyssey a légué à Persona Q: Shadow of the Labyrinth transparaît également dans le système de combat. Bien que les affrontements contre les ennemis de base se déclenchent aléatoirement, l’indicateur situé en bas à droite de l’écran qui change progressivement de couleur pendant vos déplacements peut vous aider à estimer le pas de trop qui provoquera une confrontation. Les combats se déroulent au tour par tour: au début de chaque nouveau tour, vous sélectionnez les actions que vos personnages effectueront, et une fois vos choix validés, l'ordre d'action des différents participants est déterminé par leur score respectif d'agilité. Votre équipe peut contenir jusqu'à cinq protagonistes simultanément: alors que les Etrian Odyssey vous obligent à créer vos aventuriers, dans Persona Q: Shadow of the Labyrinth, le personnage principal que vous avez choisi en début de partie occupe une place permanente dans votre groupe, et il est accompagné de quatre autres alliés que vous pouvez choisir librement. Leur place dans l'équipe est régie par un système de formation à deux rangs: les combattants qui utilisent une arme de corps à corps doivent nécessairement se trouver en première ligne s'ils veulent optimiser l'efficacité de leurs assauts, tandis que la seconde constitue une place de choix pour les personnages reposant sur la magie ou sur une arme à distance, du fait qu'ils bénéficient d'une meilleure protection contre les attaques adverses. Les particularités de game design de Persona 3 et de Persona 4 transparaissent également dans ce spin off. Ce dernier reprend l'opposition typique des MegaTen entre les compétences physiques et les sorts: les premières consomment des points de vie, tandis que les seconds nécessitent des points de compétence (appelés “Skill Points”, ou “SP”)[7]. À l'instar de ses deux aînés, Persona Q: Shadow of the Labyrinth vous encourage fortement à exploiter les faiblesses élémentaires des ennemis ou à leur infliger des coups critiques. En effet, les attaques de base, les compétences physiques et les sorts présentent chacun un élément parmi les suivants: tranchant (cut), contondant (bash) et perçant (stab) pour les dégâts physiques; feu, glace, foudre et vent pour les dégâts élémentaires; lumière et ténèbres pour les sorts de mort instantanée; le type Almighty. À l'exception de ce dernier, les personnages et leurs adversaires peuvent être vulnérables, résistants ou immunisés à l'un ou à plusieurs de ces éléments. Exploiter les faiblesses d'un adversaire ou lui infliger un coup critique octroie un bonus temporaire appelé “Boost”, qui permet au personnage qui en bénéficie d'agir en premier au prochain tour, et de ne pas avoir à dépenser le moindre point de vie ou de compétence s'il utilise une compétence physique ou un sort. En outre, si plusieurs protagonistes sont sous l'effet de l'état Boost à la fin du tour, ils peuvent avoir une chance d'effectuer une All-Out Attack, une attaque collective issue de Persona 3 et de Persona 4 qui permet d'infliger des dégâts supplémentaires à tous les ennemis. Néanmoins, comme un personnage qui subit une attaque adverse avant la fin du tour perd cet état, le système de Boost profite principalement aux protagonistes lents qui agissent après les ennemis.


En tant que spin off, Persona Q: Shadow of the Labyrinth présente inévitablement la caractéristique de game design la plus emblématique des Persona, à savoir les illustres entités qui ont donné leur nom à cette série et que les protagonistes invoquent pour se défaire de leurs adversaires. Ainsi, chaque personnage possède une persona principale et peut équiper une persona secondaire[8]. Seuls Zen et Rei constituent une exception: ils forment un duo qui occupe une seule place dans l'équipe, et ils partagent un arsenal de compétences qui leur est propre et qui s'étoffe en gagnant des niveaux. La persona principale est intrinsèquement liée à son invocateur: celui-ci ne peut s'en séparer, et elle acquiert de nouvelles compétences ou améliore celles qu'elle possède déjà en montant de niveau. En outre, la persona principale détermine les caractéristiques du personnage auquel elle appartient, et donc son style de combat: par exemple, si Yukari et Yukiko partagent une forte affinité pour la magie, Shinjiro et Kanji montrent quant à eux des prédispositions pour les compétences d'attaque. Enfin, la persona principale peut imposer des résistances et des faiblesses élémentaires à son invocateur: par exemple, celle de Mitsuru résiste aux sorts et attaques de glace, mais se révèle vulnérable au feu. Quant aux persona secondaires, elles obtiennent également de nouvelles compétences en montant de niveau, mais comme elles évoluent plus lentement que leurs homologues principales, elles finissent fatalement par devenir obsolètes. Elles doivent alors être constamment remplacées, et vous pouvez en récupérer de nouvelles soit en remportant des combats, soit en fusionnant celles que vous possédez déjà dans la Velvet Room. Élément de game design indissociable de la saga Megami Tensei, la fusion se révèle indispensable pour transmettre à la persona secondaire créée les compétences de ses “parentes” que vous souhaitez conserver. Le niveau du personnage principal restreint les persona secondaires que lui et ses alliés peuvent utiliser; par exemple, il est impossible d'équiper une persona de niveau 28 si ce protagoniste est seulement au niveau 17. Néanmoins, vous pouvez contourner cette restriction si vous obtenez une nouvelle persona secondaire en vainquant un FOE ou si vous expérimentez un accident de fusion, un phénomène qui invoque une persona différente de celle que vous cherchiez à obtenir. Chaque persona secondaire octroie à son invocateur un bonus de points de vie et de compétence qui est utilisable uniquement en combat et qui est restauré avant chaque nouvel affrontement. À partir d'un certain stade du jeu, vous aurez la possibilité de transformer vos persona secondaires en Skill Cards, un objet qui permet d'enseigner à la persona principale du personnage qui l'utilise une compétence spécifique de la persona secondaire sacrifiée; par exemple, la Skill Card d'Ose est Critical Eye, un sort qui permet d'augmenter les chances de réaliser des coups critiques. Le prix d'extraction d'une Skill Card est proportionnel à la puissance du pouvoir qu'elle détient, et vous pouvez également récupérer ce type d'objet dans des coffres ou en résolvant des quêtes annexes. Comme dans leur jeu d'origine, Fūka et Rise ne peuvent pas se battre et se cantonnent à leur rôle de support. Néanmoins, elles profitent également de ce système de double persona: outre les compétences apprises par leur persona principale respective, les persona secondaires peuvent présenter des pouvoirs que seuls ces deux personnages savent utiliser, et qui leur permettent d'aider leurs alliés aussi bien pendant les combats que lors des phases d'exploration. Par exemple, Fūka et Rise peuvent faire appel à un sort qui soigne des points de vie à la fin de chaque tour, ou à une compétence passive qui augmente les chances de récupérer des matériaux rares lorsque vous exploitez un Power Spot. En combat, leurs compétences dépendent d'une mécanique de game design empruntée aux Etrian Odyssey: une jauge scindée en cinq parties se trouve à droite de l'écran et se remplit à chaque fois que vos personnages infligent des dégâts; une charge représente une partie remplie entièrement, et la quantité de charges requise pour utiliser une compétence dépend de la puissance de cette dernière.


Les différents pouvoirs auxquels vos personnages ont accès proviennent aussi bien des MegaTen que des Etrian Odyssey. Les sorts offensifs, curatifs et de soutien sont principalement empruntés à Persona 3 et à Persona 4. Outre les altérations d’état (poison, paralysie, etc.) et les sorts de soutien (buffs et debuffs) présents dans une pléthore de RPG, Persona Q: Shadow of the Labyrinth reprend également une mécanique de jeu majeure de la série Etrian Odyssey: les Binds. Ces dernières entravent une partie précise du corps de la cible, et leurs noms diffèrent dans les deux licences (leurs appellations dans les Etrian Odyssey sont indiquées entre parenthèses): ainsi, Magic Bind (Head Bind) correspond à l'altération d'état “silence” dans d'autres RPG, puisque la cible ne peut plus lancer de sorts; Strength Bind (Arm Bind) prive la cible de ses compétences physiques et réduit considérablement l'efficacité de ses attaques de base; Agility Bind (Leg Bind) affecte négativement la précision ainsi que l'esquive de la cible et l'empêche également de fuir. Bien que leur chance de réussite soit aléatoire, que ce soit dans les Etrian Odyssey ou dans Persona Q: Shadow of the Labyrinth, les altérations d'état et les Binds ne doivent pas être sous-estimées, car elles peuvent renverser l'issue d'une bataille, notamment contre les boss. En outre, face à ces derniers, les buffs et les debuffs ne doivent en aucun cas être négligés aussi bien dans les MegaTen que dans les Etrian Odyssey. Malgré les apports de la série de Dungeon RPG d'Atlus, il s'avère malheureusement que Persona Q: Shadow of the Labyrinth ne dispose pas de la richesse de game design de celle-ci. Comme ses protagonistes possèdent chacun un style de combat prédéterminé et que les archétypes de classes qu’ils représentent sont peu nombreux, les possibilités de personnalisation se révèlent inéluctablement plus restreintes. En outre, les personnages n'acquièrent pas de points de compétence que vous pourriez investir comme vous l'entendez pour orienter leur rôle en combat, et chaque persona principale impose quatre compétences qui évoluent automatiquement et qu'il est impossible de modifier. Néanmoins, les mécaniques de jeu de Persona Q: Shadow of the Labyrinth ne sont pas dépourvues de profondeur pour autant. Pour élaborer des stratégies efficaces, vous devez nécessairement utiliser à bon escient le système de fusion dont bénéficient les persona secondaires, ainsi que les Skill Cards destinées aux persona principales. En outre, le Boost peut rendre viables des compétences puissantes mais particulièrement coûteuses en points de vie ou de compétence: vos personnages peuvent alors économiser considérablement ces deux types de ressources ou utiliser des pouvoirs auxquels ils ne pourraient faire appel à l'accoutumée. Enfin, comme dans les Etrian Odyssey, il est important de veiller à constituer une équipe équilibrée et complémentaire.


Les Dungeon RPG tendent à délaisser l'aspect narratif pour se focaliser sur l'exploration, sur le game design ainsi que sur l'ambiance, et une forte cohésion peut lier ces trois éléments fondamentaux. La série Etrian Odyssey ne déroge pas à cette vision du game design profondément ancrée dans le genre, et celle-ci transparaît également dans une moindre mesure dans Persona Q: Shadow of the Labyrinth. Malgré l'enrobage esthétique inspiré de Persona 3 et de Persona 4, et en dépit de la présence de leurs protagonistes respectifs, l'intrigue de ce spin off sert en réalité essentiellement de prétexte pour explorer des donjons, les cartographier, vaincre des ennemis redoutables, fuir les FOE en résolvant des puzzles fondés sur leurs déplacements, mais également pour réunir des personnages issus de deux jeux différents afin de les faire participer à de nombreuses scènes au fan service prononcé. Si vous pouvez occasionnellement être confronté à des choix au cours de certains dialogues, ceux-ci n'influent pas sur le déroulement du scénario. De même, les Social Links sont absentes de cet épisode, et votre personnage principal ne peut donc pas tisser de liens avec ses alliés. Néanmoins, bien que son scénario se montre discret, Persona Q: Shadow of the Labyrinth expose un fan service particulièrement envahissant, pour ne pas dire étouffant, tant le moindre évènement constitue l'occasion d'afficher d'interminables dialogues entre les différents protagonistes, qui s'avèrent plus caricaturaux que dans leurs jeux d'origine. Il en résulte des scènes qui vous amuseront ou vous consterneront, selon votre degré d'attachement à ces personnages. Ainsi, ils n'hésitent pas à interrompre régulièrement vos excursions pour soudainement discuter en plein milieu d'un donjon, et, en début de partie en particulier, il n'est pas rare de les entendre indiquer la démarche à suivre pour esquiver un FOE. Ils se permettent également de commenter l'environnement dans lequel ils évoluent: ils signalent systématiquement tout coffre ou mur cachant un raccourci, et ils ont tendance à se plaindre de la présence des FOE dès que l'un d'eux se trouve dans les parages. Ils ont tout autant de choses à raconter pendant les combats, que ce soit pour rendre compte de leur santé ou railler leurs adversaires, tandis que Fūka et Rise vous renseignent sur l'état de votre équipe pendant et après les affrontements. Bien que le jeu adopte une vue à la première personne, vos protagonistes apparaissent à l'écran lorsqu'ils ouvrent une porte ou un coffre, ainsi qu'à chaque action effectuée en combat. De ce fait, Persona Q: Shadow of the Labyrinth s'avère particulièrement verbeux pour un Dungeon RPG. Ce déferlement de fan service omniprésent pourra plaire aux fans de Persona 3 et de Persona 4, voire les rassurer, du fait que leurs protagonistes leur prodigueront des conseils pour survivre dans ce type de jeu auquel ils ne sont pas nécessairement habitués. En revanche, il risquera d'agacer les joueurs et joueuses des Etrian Odyssey, au point que les plus impatients d'entre eux s'empresseront d'utiliser la fonction d'avance rapide pendant les dialogues et de désactiver les animations en combat. Ces bavardages aussi incessants qu'envahissants contribuent à rendre l'ambiance de Persona Q: Shadow of the Labyrinth moins austère que celle des Etrian Odyssey, ce qui pourra déplaire au vétéran de cette série, qui est habitué à contrôler des personnages muets, à développer tout seul de bonnes habitudes pour survivre dans les contrées hostiles qu'il explore, et à profiter pleinement de l'atmosphère à la fois envoûtante et inquiétante qui émane de ces territoires naturels aussi beaux que dangereux.


Face à un titre qui représente la synthèse de deux licences différentes, voire opposées sur certains points, il est légitime de se demander à quel(s) profil(s) de joueur il se destine: en effet, Persona Q: Shadow of the Labyrinth se montre aussi bavard qu'un Persona, mais s'approprie également des codes des Dungeon RPG adoptés par les Etrian Odyssey. D'un point de vue purement formel, il semble cibler avant tout les fans de Persona 3 et de Persona 4: il s'inspire de l'esthétique visuelle et musicale de ces deux jeux, et la moindre scène constitue un prétexte pour afficher un fan service prononcé et insistant, qui transparaît notamment à travers la possibilité de constituer des équipes mélangeant les protagonistes issus de ces deux épisodes. Persona Q: Shadow of the Labyrinth se révèle également moins brutal que les Etrian Odyssey: outre le fait que vous devez choisir un niveau de difficulté parmi les cinq disponibles, les personnages vous guident régulièrement en vous prodiguant de nombreux conseils. En comparaison, l'ambiance des Etrian Odyssey repose sur l'opposition frappante entre la beauté des environnements explorés et le danger permanent que représentent leurs faunes et leurs pièges. Elle est de surcroît soutenue par l'austérité inhérente au genre du Dungeon RPG, ainsi que par une utilisation percutante des champs lexicaux de la mort et du sang lorsqu'il est question de présenter les FOE ou de relater leurs sinistres carnages. Ainsi, ce spin off délaisse quelque peu l'immersion si chère à la série de Dungeon RPG d'Atlus, pour afficher un fan service omniprésent qui tend à adoucir l'atmosphère du monde étrange duquel les protagonistes sont prisonniers. Si vous avez aimé Persona 3 et Persona 4, vous pourrez satisfaire votre désir de créer une équipe qui mélange leurs protagonistes, quitte à jouer dans un mode de difficulté faible pour ne pas être pénalisé par des choix déséquilibrés. Vous risquerez toutefois d’être déçu de constater qu'en dépit de multiples références à ces deux jeux, Persona Q: Shadow of the Labyrinth constitue un Dungeon RPG jusque dans la structure de sa trame scénaristique: ses nombreux dialogues dissimulent mal son intrigue anecdotique et le système de Social Links est absent. Néanmoins, ce titre peut constituer une porte d'entrée dans la série Etrian Odyssey, et plus largement dans le genre du Dungeon RPG, mais il est alors recommandé d'opter pour les modes de difficulté les plus élevés. Vous vous heurterez ainsi à un défi qui se révélera possiblement plus ardu que ceux que vous aviez l'habitude de relever dans d'autres RPG, mais qui s'avérera également gratifiant, du fait qu'il repose avant tout sur votre capacité à mettre en place une stratégie efficace, en exploitant convenablement les paramètres qui sont mis à votre disposition. Quant aux vétérans des Etrian Odyssey, ils risqueront d'être agacés par les innombrables dialogues que le jeu leur servira, habitués qu'ils sont à pouvoir déambuler à leur guise dans les donjons sans être constamment interrompus par des dialogues intempestifs. Néanmoins, s'il est indéniable que le game design de Persona Q: Shadow of the Labyrinth se montre moins riche que celui de la série qu'ils affectionnent, il n'en reste pas moins solide et passionnant, car il offre de nouvelles subtilités intéressantes.



Notes de bas de page

[1] Le titre de cet épisode vient du nom japonais de la série Etrian Odyssey, Sekaiju no Meikyū, qui peut être abrégé en “Sekaiju no MeiQ”, voire en “SQ”. Ces deux abréviations figurent sur les pochettes d'albums regroupant les musiques qui n'ont pas été utilisées dans les jeux, et les illustrations de ceux consacrés à Etrian Odyssey et à Etrian Odyssey III: The Drowned City font référence respectivement à Persona 3 et à Persona 4.

[2] Les lecteurs et lectrices qui souhaitent en savoir plus sur la série Persona et comprendre les raisons de son succès peuvent consulter l'article suivant sur le site HautBasGaucheDroite: https://www.hautbasgauchedroite.fr/fr/carnet/10/tomber-le-masque-retour-sur-20-ans-de-persona.

[3] Sorti initialement sur PlayStation, le premier Persona est intitulé Megami Ibunroku Persona au Japon, et Revelations: Persona aux États-Unis. Il a eu droit à un portage sur PlayStation Portable (PSP) en 2009, sobrement nommé Persona.

[4] Par exemple, le level design des Etrian Odyssey ne se montre pas aussi insidieux que celui des trois premiers épisodes de la série The Bard’s Tale, qui sont sortis dans la seconde moitié des années 80. Les labyrinthes de ces Dungeon RPG vous contraignent régulièrement à marcher sur d’innombrables cases cumulant plusieurs pièges, comme des spinners et des zones d’obscurité ou d’anti-magie, ce dernier effet négatif neutralisant et entravant l’utilisation de sorts destinés à l’exploration, comme celui qui invoque une boussole.

[5] Le sigle FOE signifie “Field-On Enemy” dans la version japonaise des Etrian Odyssey, “Formido Oppugnatura Exsequens” dans la version anglaise, et “Fysis Oikein Eidolon” dans Persona Q: Shadow of the Labyrinth. Néanmoins, quel que soit le jeu concerné, les joueurs et joueuses tendent à délaisser ces termes officiels pour employer à la place des expressions particulièrement évocatrices, comme “Freaking Overpowered Enemy”. Ces redoutables créatures se révèlent si marquantes qu'elles ont été l'objet d'une parodie: https://www.youtube.com/watch?v=WM5MMqNgUzM. À noter que le substantif anglais “foe” signifie “ennemi”.

[6] Cette musique de combat est intitulée “Disturbances: The One Called from Beyond”. Le terme “disturbances” précède les noms des thèmes de combats majeurs d'Etrian Odyssey III: The Drowned City, tandis que le character design de ce boss reprend celui de la classe Yggdroid présente dans cet épisode.

[7] Le jeu désigne par le terme “skill” tout pouvoir (qu'il soit offensif, défensif ou curatif) autre que l'attaque de base. Par souci de clarté, cet article distingue les compétences physiques, qui nécessitent de sacrifier des points de vie (HP), et les sorts, qui consomment des points de compétence (SP).

[8] Les persona secondaires correspondent aux “démons” dans les autres MegaTen, tandis que les persona principales sont spécifiques à la série Persona. Par souci de clarté, dans cet article, la graphie “Persona” (avec une majuscule à l'initiale) désigne la série ou les jeux qui la composent, tandis que le terme “persona” (composé intégralement en minuscules) renvoie aux entités auxquelles les protagonistes font appel dans cette licence lorsqu'ils utilisent une compétence physique ou un sort.



Bibliographie

-Informations sur l'OST du jeu: https://vgmdb.net/album/45712

-Informations à propos du character design: https://web.archive.org/web/20150416202522/http://www.usgamer.net/articles/how-you-helped-design-persona-q et https://www.gameinformer.com/b/features/archive/2014/07/18/a-glimpse-into-the-mind-of-personas-art-director.aspx

Icia_
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le 16 févr. 2024

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