PHANTOM MAIDEN

Plusieurs années après avoir vaincu les armées cybernétiques du Dr. Heskel, Shelly "Bombshell" Harrison, démineuse pour la Global Defense Force, échoue à désamorcer une bombe lors d'une intervention particulièrement périlleuse et se réveille d'un bref coma avec un bras bionique de substitution. Ainsi va commencer un road trip sauvage à la recherche d'un traître qui aurait vraisemblablement infiltré les plus hautes sphères de l'organisation.

Le seul point positif qui aura découlé de l'absence prolongée de Duke Nukem depuis son acquisition par Gearbox, c'est que cela aura permis à Shelly d'avoir sa propre série. Apparue officiellement la première fois dans BOMBSHELL (2016), à l'origine un titre Duke Nukem ("Duke Nukem: Mass Destruction") dans lequel l'action hero blond a du être remplacé en cours de développent suite au lancement d'une procédure judiciaire par Gearbox, Shelly réapparait ensuite en 2019 dans ION MAIDEN, renommé ION FURY en urgence juste avant sa sortie après une menace de procès par les avocats du groupe Iron Maiden. Le jeu est développé sous le Build Engine, le célèbre moteur sous lequel a été développé Duke Nukem 3D, Shadow Warrior et BLOOD, et c'est une tuerie.

Si les événements d'ION FURY et de son extension AFTERSHOCK (2023) se déroulent avant ceux de BOMBSHELL (Shelly n'a pas encore son bras bionique), PHANTOM FURY (2024) se situe chronologiquement entre les 2 titres. Et si Ion Fury était en quelques sortes le Duke Nukem 3D d'une réalité alternative, Phantom Fury est quant à lui l'équivalent du Duke Nukem Forever qui aurait du sortir au début des années 2000, après qu'HALF-LIFE soit venu révolutionner le genre (pour le meilleur et pour le pire). Le titre est d'ailleurs bourré de références à la fameuse bande-annonce diffusée à l'E3 2001, sur laquelle les fans de Duke passeront de longues années à saliver, en vain. Toute cette frustration aura finalement donné vie à Phantom Fury.

Verdict ? Certes le jeu manque un peu de polissage à certains endroits, la physique est notamment parfois un peu hasardeuse (il n'est pas rare que marcher sur une palette vous projette plusieurs mètres dans les airs par exemple, ou qu'un ennemi s'enfonce partiellement dans un mur, ce genre de choses), mais passé cet état de faits j'ai pris un pied monumental ! 😍

Premièrement, la soundtrack cinematico-electro-épique d'Aleksander Kmiec est absolument incroyable, elle porte plus de la moitié du jeu sur ses épaules. Les morceaux insufflent tellement d'intensité, d'émotion et d'enjeu à l'aventure, c'est une monstre claque ! Et après avoir terminé 2 fois d'affilée DOOM: The Dark Ages, qu'est-ce que ça fait du bien de pouvoir profiter d'une musique non-dynamique, avec des pistes qui possèdent un début, un milieu et une fin. Attention cependant car par défaut la soundtrack est scandaleusement trop en retrait dans le mix, donc n'hésitez pas à booster le volume de la musique par rapport au reste. Niveau sound-design les armes claquent à merveille et les impacts sont particulièrement satisfaisants. L'arsenal est d'ailleurs ultra fourni, il y a même probablement trop d'armes, mais on sent bien que le mot d'ordre est générosité et qu'on est là pour se faire plaisir. Visuellement le style early 3D du jeu est très joli, il y a beaucoup de grands espaces et les environnements extérieurs sont particulièrement magnifiques et plein de charme. Tous les niveaux se suivent directement et l'aspect road trip est vraiment prenant, on a réellement l'impression que toute l'aventure se déroule en une journée. Les punchlines badass de Shelly sont au rendez-vous, délivrées par une Valerie Michelle Arem qui voice le personnage à la perfection depuis 2016, même si je n'aurais pas craché sur quelques one-liners supplémentaires pour un peu plus de diversité. Les affrontements sont bien nerveux et on ne se lasse pas du combat-loop, mention spéciale pour les batailles contre les boss qui sont particulièrement intéressantes et mémorables.

Cela me fait mal au cœur de voir que le jeu reçoit autant de critiques négatives, car même si plusieurs reproches sont justifiés c'est un jeu fait avec amour dans lequel le positif prend très largement le pas sur le négatif. Je vous encourage très vivement à vous procurer PHANTOM FURY publié par 3D Realms, il le mérite amplement !

Funfact: le récent RTS "Tempest Rising" se déroule dans le même univers.