The Dark Side of the Moon

La septième génération de Pokémon était la dernière qui me restait à essayer, et simplement la dernière qui m'intéressait dans cette licence. Il était hors de question que je dépense le moindre centime dans la huitième paraissant ennuyante au possible (c'est malheureusement aussi le cas de celle-ci...) ou pour le Pixelmon dégueulasse de la Switch (Arceus). Je me suis donc jeté à corps perdu dans cet Ultra-Lune : c'était ma dernière découverte à avoir avec Pokémon, chaque petit ajout était à savourer ! Malheureusement les plaintes des joueurs sont justifiées : la recette est éculée, Game Freak sont en incompréhension totale de ce qui fait le sel de leur saga, et tous les êtres humains possédant encore une âme ont déjà migré depuis longtemps sur Shin Megami Tensei / Persona, et j'aurai mieux fait d'y rester…

Après une sixième génération que j'avais énormément appréciée (c'était drôle de voir la France, l'aventure était bien rythmée et le passage à la 3D satisfaisant !), Pokémon Ultra-Lune m'a accueilli avec un minimum de respect. Je salue donc les éléments que j'ai trouvé agréables : tout d'abord bravo pour les améliorations d'ergonomie et d'accessibilité, de "quality of life" comme on dit. Le jeu qui retient les faiblesses des ennemis après une rencontre, système hérité des SMT justement et qui permet d'éviter d’avoir à ouvrir des wikis quand on a mauvaise mémoire. Les affrontements contre les dresseurs qui sont annoncés légèrement à l'avance via un resserrage du cadre : esthétique et sympathique, tout comme les animations de début de combat. Et enfin, le multi-exp. Quel plaisir ! Je ne me rappelle plus si il était déjà comme ça dans XY, mais dire que certains considèrent ça comme un défaut ! C'est un véritable ajout de souplesse dans le jeu (désactivable en plus dans cette version) qui évite de passer 4 heures à améliorer chaque membre de notre équipe. Et ne craignez pas que ça rende le jeu trop facile : j'ai été surpris par la difficulté de cette version Ultra-Lune. Je me suis pris un nombre insupportable de Game Over, certains champions étaient de vrais challenges serrés (notamment un mur de difficulté... j'y reviendrai). Après je suis du genre à foncer tout droit sans faire trop d'objectifs annexes, au final je suis arrivé sur Ultra Necrozma avec des niveaux 40 (il était 60...). C'est malheureusement tout ce que j'ai à dire de positif sur le jeu... les défauts m'ont bien plus sauté aux yeux comme ils sont très frustrants.

Tout d'abord le cœur du problème de cette génération : Pokémon c'est quoi pour vous ? La collecte de monstres mignons certes, mais surtout, l'exploration, le voyage ! Traverser de mystérieuses hautes herbes, rencontrer des inconnus le temps d'un combat pour arriver dans une métropole inconnue ! Mais ici, pas du tout : Ultra-Lune a pris une tournure narrative dirigiste qui m'a paru beaucoup trop lente ! Tout le monde est sur ton dos constamment, tout le monde te dit où aller et tout le monde parle mais personne n'a envie de lire les dialogues dans Pokémon ! Alors certes le personnage de Galio le Dark Sasuke était drôle au début mais l'écriture de Pokémon c'est fait pour être compréhensible par des enfants de 2 ans alors ARRÊTEZ DE DONNER UNE PLACE TROP GRANDE A DE LA NARRATION SANS SAVEUR ! Le paradoxe est absolu puisqu'avec une région un peu sauvage comme Alola le dépaysement aurait dû être maximum mais non au contraire même dans la région assez urbaine d'Unys on était bien plus immergé grâce à une liberté et une richesse supérieure !

J'ai également noté pêle-mêle : le Mostima que j'ai juste eu envie de renommer Autisma qui refuse de fermer sa grande bouche et qui passe son temps à spammer l'écran inférieur de messages impossible à passer alors qu'on a juste envie de voir la carte ! Mille fois plus insupportable que Fay dans Skyward Sword !!!! Les Pokémons sauvages qui peuvent appeler à l'aide : excellente démarche notamment sur les Pokémons dominants pour augmenter la difficulté de la série mais qui alourdit tellement le gameplay avec sa lenteur INFERNALE ! Mettez du combat à vitesse doublée ou un mode automatique comme dans tout RPG qui se respecte ! Les choix de dialogue ridiculement inutiles, qui en viennent même à briser le quatrième mur, j'ai dit "Non" à un personnage qui m'a répondu "Tu es obligé de dire oui pour avancer" on est à ce niveau-là d'écriture... Le jeu respecte les effets sonores iconiques de la série (soin, contact avec un mur) c'est un bon point. Le rival Tili est d'une idiotie et d'une candeur telle que ça en devient ridicule et donc drôle à plusieurs moments, donc bien joué pour ça également.

Je termine ma petite crotte de nez pour cette génération de Pokémon qui, sans être insupportable et injouable ça reste du Pokémon quand même sera à mon goût la pire des 7 en vous parlant de mon expérience sur le boss final donc attention micro spoil mais c'est Pokémon on s'en fout.

Un dernier point fort est que le post-game semble assez généreux, et le jeu n'est pas timide également pour balancer des légendaires à la pelle avec les Ultra-Chimères, mais le socle global sur lequel il est bâti est bien trop branlant pour être intéressant…

On arrive donc à une huitième génération de Pokémon à la saveur qui tend vers le yaourt nature... encore plus insipide même du genre du yaourt à l'eau. Qu'est-ce que Pokémon Ultra-Lune a pour lui à part quelques améliorations de quality of life qui fait qu'on le préférerait à ses ainés ? Tout était plus charmant et attirant dans l'ambiance de la 5G, l'arrivée de la 3D de la 6G, le mysticisme de la 4G ou la richesse de la 2G. Désolé Game Freak mais oui les rageux avaient raison, Pokémon est devenu pourri....